(La Voix du Nord)
Le robot en action: dans tous les cas, la main de l'homme n'est jamais loin.
"C'est une première. Le CHRU de Lille nous a ouvert les portes d'un bloc opératoire pour découvrir - avant son inauguration demain - un robot chirurgical.
Bloc 8. Deuxième étage. Hôpital Claude-Huriez, au coeur du centre hospitalier régional universitaire de Lille. Un homme est sur la table d'opération."
"Cinq-six personnes s'affairent autour de lui. Parmi celles-ci, Éric Leblanc, docteur au centre Oscar-Lambret. Particularité de l'opération en cours : le praticien n'agit pas seul. Il est aidé d'un robot chirurgical - le Da Vinci Sr - qui 'manipule lui-même les outils dans le corps du patient'. Dans le détail, cela donne un bras pour l'optique et trois bras équipés d'instruments. Surprenant ? Pas pour le chirurgien - 'C'est la quatrième fois que j'opère de cette manière, tout se passe bien' - le regard fixé sur l'écran, à quelques mètres de la table d'opération. Il s'agit cette fois de faire 'un curage ganglionnaire pour traiter les métastases d'un cancer des testicules'.
Malgré tout, ni angoisse, ni stress : la technique est maîtrisée. Sur l'écran, le docteur Éric Leblanc peut guider les instruments pour traiter au mieux les organes du patient. 'C'est vraiment le but, explique Arnaud Villers, chirurgien et professeur en neurologie au CHRU de Lille, adepte de la technique. Le robot permet d'aller dans les endroits du corps les plus difficiles, pour des opérations assez complexes', avec des patients sélectionnés (105 cette année, 176 en 2009) tous atteints d'un cancer. 'Le but n'est pas de remplacer toutes les interventions traditionnelles par celles avec un robot, poursuit le Pr Villers, mais de le réserver pour les cas les plus difficiles.' Car dans ceux-là, le robot n'a que des avantages... Françoise Weingertner, directrice au centre référence régional en cancérologie, en dresse la liste : 'Une vision en 3D pour une plus grande précision des gestes du chirurgien, l'accès à des endroits difficiles, une durée d'intervention réduite - malgré une préparation plus longue - et pour le patient : moins de douleurs, pas de complications postopératoires et une convalescence plus rapide.' Un bon tiers de séjour en moins, estime Arnaud Villers.
Cher à l'usage
Un robot qui n'aurait donc que des avantages. Reste un problème : son financement. Si pour l'acquisition, le conseil régional a une nouvelle fois mis la main à la poche (77,82 pour cent du total : près de 2 ME), son utilisation coûte cher : 3 000 E de plus qu'une opération classique, car les instruments ne sont prévus que pour dix opérations. De quoi freiner son développement ? À voir, en fonction de sa montée en puissance dans une région fortement touchée par tous les types de cancer. 'Car le robot n'a pas vocation à ne traiter que des patients de la métropole, explique Françoise Weingertner. Il est accessible à tous ceux de la région, le CHRU étant bien dans son rôle d'hôpital-recours.' Pour l'instant, sur les quinze patients opérés par cette méthode - plus spécialement utilisée pour pallier les inconvénients de la chirurgie coelioscopique - depuis février, le bilan est positif. Une bonne nouvelle de plus dans une région toujours en course pour rattraper son retard sanitaire."
Source :
La Voix du Nord
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