Lyon : 1ère en France : laryngectomie partielle par voie orale avec robot

"Le 3 mars 2009, le Dr Philippe Céruse, ORL, a utilisé pour la première fois le robot Da Vinci TM pour minimiser les effets d'une laryngectomie partielle ou totale sur un patient souffrant d'un cancer du larynx. Il a fait passer sa mini-pince par la bouche du patient afin de pratiquer l'ablation d'une partie du larynx. Cette nouvelle technique évite l'incision du cou (cervicotomie) et l'ouverture de la trachée (la trachétomie provisoire). Ce progrès pourra bénéficier à plusieurs dizaines de patients par an."
Des micro-gestes que seul le robot peut réaliser

"Grâce au robot télémanipulé, le chirurgien peut effectuer des micro-gestes d'une très grande précision. Les bras articulés portent à leur extrémité des instruments chirurgicaux très fins : mini-pinces, mini-bistouri électrique, mini-clamps capables de réaliser des mouvements à 180 degrès, ce qu'un poignet humain ne peut pas faire.

Quant au chirurgien, il bénéficie d'une vision grossie jusqu'à 20 fois en 3 dimensions."

Pour plus d'informations contacter :
Directeur de la Communication
Hospices civils de Lyon
3, quai des célestins
69229 Lyon cedex
Téléphone : 04 72 40 70 30
Fax : 04 72 40 72 30
email : danielle.gimenez@chu-lyon.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 462 - 31 mars 2009

"Le cancer de la prostate craint le laser"

Une nouvelle technique pour opérer du cancer localisé de la prostate ! Existent déjà :

- la coelioscopie ou opération "par les voies naturelles", ou encore laparoscopie (mon père vient d'y passer, il s'en sort très bien et récupère très vite. Il s'agissait cependant d'une résection endoscopique d'un adénome prostatique non tumoral).
- la chirurgie "robotique", ou chirurgie assistée par ordinateur, avec le système de chirurgie assistée par ordinateur da Vinci TM (produit par la société Intuitive Surgical Inc.) Bien sûr ce n'est pas un robot qui opère ! C'est un chirurgien, aux commandes de manettes qui fonctionnent comme des instruments de chirurgie coelioscopique, avec un écran vidéo qui retransmet le déroulement de l'opération (nos entrailles passent à la télé !) Plus de précision pour le geste chirurgical, mais l'opération coûte plus cher que la classique "coelio"...

Et voici une nouvelle méthode, en cours d'essai :
(Source : Sciences et Avenir, Avril 2009, p. 36)
"Seize patients dans le monde, dont cinq habitants de la région d'Angers, ont bénéficié ces derniers mois d'une technique qui pourrait révolutionner le traitement du cancer localisé de la prostate : la photothérapie dynamique, déjà utilisée notamment contre les cancers de la peau. Lancée par l'University College Hospital de Londres, l'expérience est poursuivie dans trois autres centres à Toronto (Canada), Lille et Angers. Les résultats seront connus en septembre [2009].

En pratique, il s'agit de nécroser la tumeur grâce à l'implantation dans la glande de fibres optiques laser introduites sous anesthésie générale. 'L'illumination laser est associée à l'administration intraveineuse d'un produit photosensibilisant, dérivé de la chlorophylle', détaille le Dr. Abdel Rahmene Azzouzi, urologue au CHU d'Angers. En quelques jours, ce duo laser-photosensibilisant provoque la destruction du tissu prostatique tumoral. Originalité : juste avant l'injection, la lumière du bloc opératoire est réduite puis les fibres sont activées pendant une vingtaine de minutes, le patient restant ensuite quelques heures dans une semi-obscurité. 'Le principal avantage par rapport aux techniques classiques que sont la chirurgie, la radiothérapie et la curiethérapie, semble être la réduction des effets secondaires comme les troubles urinaires ou sexuels.', précise l'urologue angevin, déjà débordé de demandes alors que ce nouveau procédé est encore en phase d'évaluation.

Indolore au réveil, l'intervention est courte (30 mn) et les patients peuvent rentrer chez eux quarante-huit heures après, contre huit jours après une chirurgie [compter entre deux ou trois jours après une coelioscopie en chirurgie mini-invasive ; et huit jours après une opération en chirurgie traditionnelle, c'est-à-dire invasive. Ndlr.] Rendez-vous à l'automne pour l'analyse des résultats."

Copyright : Sciences et avenir, Avril 2009.

"Priorité au pontage après un infarctus"

Faut-il choisir le pontage, la dilatation des coronaires par ballonnet ou la pose de stent après un infarctus ?

"Si le choix se fait souvent au cas par cas, l'étude Syntax publiée dans le New England Journal of Medicine se prononce plutôt en faveur du pontage. Car les complications cardiaques et cérébrales, survenant dans l'année qui suit l'intervention, sont plus faibles dans le groupe des pontés. Les auteurs de l'étude concluent donc que le pontage reste le traitement standard."

Source :
Sciences et Avenir
Avril 2009 (p. 36)

Mon commentaire :
Le Professeur Daniel Loisance ne disait pas autre chose, et c'était déjà en 2004 !

Extrait de la présentation du Professeur Daniel LOISANCE, qui dirige le service de chirurgie cardiaque à l'hôpital Henri-Mondor, Créteil (24/11/2004) :

"Assistance circulatoire : bilan et perspectives" :

"La chirurgie de l’insuffisance cardiaque : le cœur artificiel. Reste un formidable ‘challenge technologique’. N’est toujours pas disponible. Ce challenge est ‘drivé’ par un formidable développement de l’incidence de l’insuffisance cardiaque", qui s’est développée au cours de ces dernières décennies, du fait de l’allongement de la durée de vie, dans les pays développés et non développés, mais aussi du fait de la réussite des traitements médicamenteux : tous ces cardiologues conduisent les malades en insuffisance cardiaque à vivre de plus en plus vieux. "Les médecins sont efficaces avec leurs médicaments, et on est en train de générer toute une population qui souffre d’insuffisance cardiaque qui échappe au traitement médicamenteux », mais qui néanmoins est bcp trop jeune pour mourir." Les cardiologues ont aussi imaginé une opération qui est "un formidable modèle pour générer de l’insuffisance cardiaque", avec les "stents". [Petits ressorts qui sont placés à l’intérieur d’une artère coronaire rétrécie, afin de la dilater. "L'angioplastie coronaire ou dilatation transluminale est l'intervention qui consiste à traiter une artère coronaire rétrécie en la dilatant au moyen d'une sonde munie d'un ballon gonflable à son extrémité. Cette intervention se fait sous anesthésie locale mais nécessite toutefois une surveillance particulière du patient." (Wikipedia)]

Au contact du stent se produit "une activation permanente des plaquettes", ce qui provoque une "embolisation continue du lit d’aval par des agrégats plaquettaires, ce qui conduit à une détérioration ventriculaire à bas bruit. Et le destin de ces gens qui ont des stents dans les coronaires, c’est de finir en insuffisance cardiaque, par cardiomyopathie ischémique chronique, mais surtout par sclérose diffuse du myocarde d’aval. Alors bon, ce n’était pas souhaité. Nous, les chirurgiens qui connaissions bien les stents, nous avions tiré la sonnette d’alarme. Mais le stent, c’est la panacée : une petite incision de moins d’un mm, un trou d’aiguille, et on fait ce qu’on fait les chirurgiens depuis 40 ans, avec une grande sternotomie. [Définition : section du sternum lors d'une opération visant les organes du thorax, le cœur en particulier]. Alors vous pensez que… y’ a pas photo ! Les malades choisissent, mais personne ne leur a parlé de ça ! Alors, quand ils sont en insuffisance cardiaque, ils viennent voir les chirurgiens et leur disent : ‘Pourquoi ne nous l’aviez-vous pas dit ?’ Nous l’avons dit, publié, écrit, et nous le chantons dans toutes les conférences qu’on peut faire sur l’insuffisance cardiaque. Mais personne ne nous entend. C’est normal."

Source :
http://www.canal-u.tv

Nature de la source : vidéo (durée : 35 mn).

"Nous mettons au point les techniques les moins agressives possibles"

La société américaine EndoGastric Solutions (http://www.endogastricsolutions.com) est spécialisée dans les procédures chirurgicales non invasives (passage par les voies naturelles pour opérer, sans effectuer d'incisions), pour des indications telles que le reflux gastro-oesophagien. Cette société américaine, ayant une filiale européenne, a formé des chirurgiens qui opèrent en chirurgie non invasive en Belgique et France essentiellement, mais aussi en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal (voir). La société EndoGastric Solutions est donc pionnière dans ces nouvelles techniques chirurgicales, dites non invasives car utilisant les voies naturelles sans avoir besoin d'ouvrir ni d'inciser lors de l'opération.

La chirurgie non invasive pour opérer le reflux gastro-oesophagien arrive en France...

En 2007, l'Institut de Recherche contre les Cancers de l'Appareil Digestif (IRCAD), situé à Strasbourg, sous la direction du Professeur Jacques Marescaux, s'est associé à des parternaires privés, dont la société EndoGastric Solutions, pour mener à bien ses recherches sur la chirurgie mini-invasive et non-invasive. Il existe donc un partenariat entre l'Ircad et EndoGastric Solutions Europe, afin de mettre au point les techniques chirurgicales les moins agressives possibles.

Cet article constitue une suite de celui du 09/07/07 sur le même sujet (lire).

Extrait de l'article paru dans "Sciences et avenir" d'avril 2009 (p. 13) : interview avec le Professeur Jacques Marescaux :

Sciences et avenir : "Votre institut a été le premier à réaliser une chirurgie digestive non invasive. En quoi consiste-t-elle ?"

Professeur Jacques Marescaux : "C'est une intervention réalisée sans incision externe en passant par les orifices naturels. On appelle cela la Natural orifice transluminal endoscopic surgery (NOTES). L'idée, qui peut paraître totalement folle, vient de deux gastro-entérologues américain et hongkongais qui ont publié leur expérience en 2004. J'ai alors discuté avec mes différents collaborateurs et nous avons lancé le projet ANUBIS. Trois ans plus tard, en avril 2007, nous avons réalisé la première résection de vésicule biliaire par voie vaginale (lire) ! Il y a eu ensuite une centaine de NOTES [opérations non invasives, ndlr.] dans le monde. En trois ans, nous avons démontré sur le plan expérimental qu'en passant par la bouche et l'estomac, on peut traiter la vésicule, la rate, les reins, la glande surrénale ou encore le côlon..."

Sciences et avenir: "Quels sont les avantages ?"

Professeur Jacques Marescaux : "Pas de cicatrices et moins de douleurs. En 1988 a eu lieu ce que les Américains ont appelé 'la deuxième révolution française', quand une équipe de Lyon a réalisé la première ablation de la vésicule sans ouvrir l'abdomen. Ils ont lancé la laparoscopie [ou chirurgie par les voies naturelles, dite aussi coelioscopie : c'est une technique de chirurgie mini-invasvie de la cavité abdominale à des fins de diagnostic et d'intervention. Ndlr.]. La laparoscopie consiste à introduire les instruments par plusieurs petites incisions dans le ventre. Avec NOTES, on n'a plus d'incision à faire. [On passe donc de la chirurgie mini-invasive à la chirurgie non invasive, Ndlr.]. On gagne en confort avec une chirurgie de moins en moins invasive. Un exemple : pour la chirurgie de l'obésité, 6 ou 7 trocarts [canule creuse dans laquelle on glisse des instruments ou une fibre optique, sorte de caméra. Ndlr.] sont encore nécessaires. Avec NOTES par voie vaginale ou gastrique, on réduira à deux voire un seul trocart. Le bon sens fait dire que le malade choisira la technique la moins agressive." [NB : pour l'opération du reflux gastro-oesophagien, il n'y a aucune incision : il s'agit de chirurgie totalement non invasive, Ndlr.].

Sciences et avenir: "Quels sont encore les obstacles à surmonter ?"

Professeur Jacques Marescaux : "L'instrumentation ! Avec NOTES, il faut parvenir à introduire plusieurs instruments par une seule canule ! Nous avons déjà développé plusieurs prototypes d'instruments qui ne sont pas encore homologués pour une utilisation humaine."

Copyright "Sciences et avenir" (avril 2009)

CHU de TOURS : premier prélèvement de rein sur donneur vivant avec robot chirurgical

"Le 27 février 2009, l'équipe du service d'urologie a prélevé un rein sur donneur vivant à l'aide du robot chirurgical en vue d'une transplantation ; une première pour les régions Centre et Ouest ! L'intervention a été un succès. Le bénéfice pour le donneur vivant est incontestable. L'acquisition en 2007 du robot chirurgical [le système de chirurgie assistée par ordinateur da Vinci TM, Ndlr] a ouvert une nouvelle voie en permettant de prélever un rein par 'coelioscopie robot-assistée' [Il s'agit d'une technique chirurgicale minimalement invasive, sur le même principe que la coelioscopie, mais avec une assistance par ordinateur qui offre davantage de précision si on compare avec la technique de la coelioscopie. La société Intuitive Surgical Inc. (USA) et Europe (siège en Suisse) fabrique et commercialise le système da Vinci TM, Ndlr.]. L'équipe d'urologie du CHRU de Tours maîtrise parfaitement cette technique. Auparavant, le prélèvement du donneur vivant était réalisé en chirurgie ouverte, voire en coelioscopie, avec des difficultés importantes.

Le service d'urologie du CHRU de Tours a réalisé 120 greffes rénales en 2008. Plus de 95 pour cent étaient prélevés sur des patients en état de mort encéphalique ne s'étant pas opposés au don d'organe. Or le prélèvement sur donneur vivant est aussi envisageable si un proche d'un malade inscrit sur une liste de transplantation rénale est compatible immunologiquement. Un de ses reins sera alors prélevé pour être greffé sur le parent insuffisant rénal. Une fois greffé, le patient n'a plus besoin d'être dialysé, il retrouve ainsi une qualité de vie acceptable."

Pour plus d'informations contacter :
Service de communication
37 044 TOURS CEDEX 9
Téléphone : 02 47 47 75 75 - 02 47 47 37 57
Fax : 02 47 47 84 31
email : ak.nancey@chu-tours.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 460 - 17 mars 2009

CHU de Nancy : Robot chirurgical : 1000 patients opérés et 9 ans d'expérience

"Le cap du 1000e patient opéré avec robot a été franchi en janvier 2009 par le CHU de Nancy qui est ainsi leader dans le domaine en France. En moyenne, 5 interventions sont réalisées chaque semaine au CHU toutes spécialités confondues. Centre expert reconnu en matière de robotique en Europe, l'établissement assoit son implication forte dans la recherche et dans l'enseignement à travers l'École de Chirurgie et le diplôme inter-universitaire en robotique créé en décembre 2008.

Dès 2000, le CHU de Nancy a été pionnier en chirurgie robotique. A l'initiative du Pr Jean-Pierre Villemot (chef du service de chirurgie vasculaire) secondé par les Prs Patrick Boissel (chirurgie digestive et générale) et Philippe Mangin (urologie), un projet innovant de chirurgie robotique multidisciplinaire a été mis en place autour de ces trois spécialités, puis autour de l'oncologie avec le Centre Régional de Lutte contre le Cancer Alexis Vautrin. En 2001, le premier pontage d'une artère coronaire sans thoracotomie en France est réalisé à Nancy. En 2002, c'est le premier prélèvement rénal de donneur vivant en coeliochirurgie assistée par robot en Europe qui est réalisé au CHU de Nancy (Pr Jacques Hubert, urologie).

En plus de la réalisation de gestes techniques plus complexes et des conditions de travail moins astreignantes physiquement pour le chirurgien, les avantages pour le patient sont importants : diminution de la douleur post-opératoire, meilleure cicatrisation, diminution du risque infectieux (notamment chez les patients obèses du fait de cicatrices réduites) et reprise d'activités personnelles et professionnelles plus rapide.

Le diplôme inter-universitaire en robotique créé à l'École de Chirurgie de Nancy a déjà attiré 12 chirurgiens français et étrangers accompagnés par leur équipe d'infirmier(e)s de bloc opératoire. Il propose une formation théorique et pratique à l'utilisation du robot [ou système de chirurgie assistée par ordinateur, Ndlr.] Da Vinci TM dans différentes spécialités chirurgicales (chirurgie urologique, digestive et endocrinienne, gynécologique, cardiovasculaire, ORL). Le recul appréciable offert par la phase de développement et de recherche à l'École de Chirurgie de la Faculté de Médecine de Nancy et les années d'expérience clinique acquises depuis, ont permis aux équipes nancéiennes d'explorer tous les intérêts de cette nouvelle voie et de mettre en pratique des interventions de plus en plus complexes."

Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU Nancy - 29, av du Mal de Lattre de Tassigny
54035 Nancy cedex
Téléphone : 03 83 85 14 78
Fax : 03 83 85 11 88
email : l.verger@chu-nancy.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 459 - 10 mars 2009