Affichage des articles dont le libellé est IRCAD. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est IRCAD. Afficher tous les articles

"Strasbourg invente la chirurgie du futur"

Extraits de l'article paru dans "Sciences et avenir" d'avril 2009 (p. 8-14)
Répétition d'opérations sur des clones virtuels de malades, nouvelles techniques d'incision, images d'intervention diffusées par Internet... Visite de l'Ecole internationale de chirurgie de l'Ircad, une référence mondiale.

Debout devant un mannequin en plastique relié à un ordinateur, un chirurgien du centre hospitalier universitaire (CHU) de Strasbourg lance le programme informatique contenant les données du patient qu'il s'apprête à opérer dans quelques jours. Surgit soudain, plein écran, la réplique de l'appareil digestif de Monsieur M., en couleur et en 3D, comme si on venait de lui ouvrir l'abdomen. La morphologie des organes, leur couleur, leur aspect... tout est reproduit à l'identique. Le chirurgien saisit alors les manettes à retour de force implantées dans le ventre du mannequin et, l'oeil rivé à l'image, commence l'opération. La pince virtuelle, commandée par des leviers, soulève les tissus, sectionne des fibres. Dans ses mains et ses bras, le praticien perçoit très distinctement la résistance des matières, les différences de texture. Il repère la tumeur, logée dans le foie, identifie la position des vaisseaux à éviter. Il cherche le meilleur angle d'approche, découpe la tumeur, répète plusieurs fois la procédure délicate, affine son geste... jusqu'à se sentir prêt pour l'opération réelle. Nous sommes en 2020 et plus aucune opération chirurgicale délicate ne se fait sans que le praticien s'exerce d'abord sur le double virtuel de son patient !
Rembobinons. Nous nous trouvons en 2009, à l'Institut de recherche contre le cancer de l'appareil digestif (Ircad) de Strasbourg. Depuis sa création, voilà 15 ans, ingénieurs et chirurgiens collaborent pour mettre au point des technologies révolutionnaires. Certaines ont d'ores et déjà abouti, comme la chirurgie par voie naturelle, réalisée pour la première fois en 2007, qui évite toute incision du patient (...). Ou la mise au point du simulateur de chirurgie sur copie du patient en 3D. C'est ici le temple de la chirurgie high tech, fondé par le professeur Jacques Marescaux. Accolée au CHU de strasbourg, cette tour de verre de 8 000 mètres carrés dédiée à la 'science chirurgicale' n'a pas d'équivalent au monde, hormis son 'clone'créé à Taïwan en 2008 (...). 27 ingénieurs roboticiens, 25 ingénieurs de l'image, des chirurgiens, radiologues et cancérologues oeuvrent pour moderniser le saint des saints : le bloc opératoire. (...)

Tôt le matin, le vaste hall de réception de l'Ircad est plongé dans un silence de cathédrale. Dans l'amphithéâtre attenant, 40 chirurgiens en stage de formation intensive prennent des notes, assis devant trois écrans géants qui diffusent en direct une opération par technique mini-invasive (...). L'Ecole internationale de chirurgie qui assure ces cours (European Institute of Telesurgery, EITS) fait partie intégrante de l'Institut strasbourgeois. 3 500 élèves de tous les pays viennent ici chaque année pour exercer leur scalpel sous la houlette des plus grands chirurgiens internationaux. Pour l'heure, par écran interposé, les stagiaires se retrouvent plongés dans les entrailles d'une patiente opérée pour un prolapsus (descente d'organes gynécologiques affectant 41 pour cent des femmes de plus de 50 ans). Le but de l'intervention consiste à remettre les organes en place en les soulevant par des bandelettes de tissus chirurgicaux. Une centaine d'articles scientifiques décrit quarante méthodes différentes pour y parvenir.

Aujourd'hui, le docteur Eric Mandron, du Mans, a choisi de présenter une intervention par laparoscopie (...), réalisée grâce à seulement quatre petites incisions abdominales. Une méthode plus esthétique et censée permettre une meilleure récupération pour la patiente. 'Quelle est la courbure de votre aiguille ?', demande un chirurgien stagiaire via un micro branché sur son pupitre de l'amphithéâtre. Depuis le bloc, micro-casque sur la tête, le praticien répond aussitôt et répète son geste de suture pour fixer les idées."

Changement de dimension :
"Les ingénieurs savent passer d'une image par scanner 2D à une vue où organes et tumeurs sont colorisés, puis à une reconstruction 3D. Les mouvements respiratoires sont ainsi modélisés. Les chirurgiens s'exercent au final sur un modèle hyperréaliste [sur écran informatique, Ndlr.]"

Petit lexique de la chirurgie mini-invasive :
Chirurgie mini-invasive : "au contraire d'une chirurgie 'ouverte', le chirurgien atteint sa cible par des incisions de 0,5 à 1 cm dans lesquelles il glisse des instruments longs et fins, couplés à un système vidéo."

Laparoscopie : "appelée aussi coelioscopie, c'est une technique de chirurgie mini-invasive de la cavité abdominale à des fins de diagnostic et d'intervention."

Trocart : "canule creuse dans laquelle on glisse des instruments ou une fibre optique."

"Le bloc, équipé de quatre écrans et d'autant de caméras, dispose d'un système d'éclairage multicolore qui, en diffusant une lumière rose, verte ou bleue permet aux spectateurs de mieux visualiser tel ou tel tissu. En régie, un opérateur sélectionne les images du duplex, comme lors d'une émission de télévision. Dans l'amphithéâtre, les stagiaires se concentrent : l'après-midi, ce sera à eux de réitérer l'intervention... sur des cochons.

En attendant de les voir à l'oeuvre, direction le deuxième étage de l'institut où siège l'équipe du Pr. Luc Soler, responsable de la recherche et développement. (...) 'L'idéal serait de disposer d'un simulateur sur copie du patient qui permettrait de préparer l'acte opératoire, de trouver la meilleure stratégie possible pour gagner en efficacité et en sécurité', explique explique Luc Soler. Chaque patient représente en effet un cas particulier. L'anatomie des organes diffère : leur morphologie, leur emplacement, leur taille et leur texture varient. Et même si l'imagerie médicale actuelle (scanner, IRM, TEP) permet déjà de déceler beaucoup de détails essentiels, elle n'est pas encore assez précise pour en montrer toutes les spécificités. Parfois les chirurgiens doivent opérer sans savoir vraiment ce qu'ils vont trouver, au risque de faire échouer une procédure.

Plus problématique encore, ce manque de 'visibilité' du patient peut faire renoncer à une opération, faute d'informations suffisantes, notamment lorsqu'une intervention touche à un organe aussi variable que le foie. 'C'est un organe vital irrigué par quatre réseaux vasculaires qui remplit à lui seul une centaine de fonctions', énonce le professeur. 'Il n'y en a pas deux pareils. Ils varient d'aspect selon les pathologies et surtout chaque vascularisation est aussi unique qu'une empreinte digitale. Or aujourd'hui, bien que l'imagerie de cet organe et de ses vaisseaux existe, elle n'est que trop rarement exploitée en 3D. Lorsque vous opérez, il y a toujours un risque de toucher un vaisseau sanguin vital que vous n'aviez pas vu'. Conséquence, 'en France en 2005, sur les 20 497 cirrhoses et 14 267 cancers du foie recensés, seules 7 271 interventions chirurgicales ont été pratiquées. Par sécurité pour les patients, les chirurgiens renoncent à opérer en respectant les règles définies par la communauté scientifique. Malheureusement, les marges de sécurité de ces règles sont trop imprécises et trop indépendantes de l'anatomie propre du patient. Ce manque de précision prive une partie des patients d'une opération qui assure 90 pour cent de taux de survie à cinq ans ! Notre premier objectif est de réduire les marges pour pouvoir proposer l'opération à beaucoup plus de patients.'

Pour ce faire, Luc Soler coordonne un programme européen de recherche pour la simulation de patient Passport (Patient Specific Simulation and Preoperative Realistic Training for Liver Surgery). Devant nos yeux, il affiche une image du foie obtenue par un scanner. Une image médicale classique en 2D... grise, réalisée après que l'on a injecté au patient un produit de contraste qui fait apparaître les artères et les veines en clair. Luc Soler lance alors la procédure de 'virtualisation' que son équipe a mise au point. L'image grise est d'abord visualisée de façon automatique, non ,plus coupe par coupe en 2D, mais en une unique vue en 3D grâce à un premier logiciel VR-Render. Elle est ensuite traitée par le logiciel VR-Anat qui analyse les 3 000 niveaux de gris que contient l'image. Grâce à une base de données de reconnaissances des formes, le programme identifie et colore non seulement l'organe cible mais aussi - c'est nouveau - le contour des différents organes voisins et le réseau complexe des vaisseaux. Enfin le logiciel peut, le cas échéant, repérer une tache suspecte et l'identifier aussitôt comme une tumeur. En quinze minutes, il transforme les images scannées en 2D en modèle 3D et une petite tumeur apparaît.

'Même un oeil expérimenté peut passer à côté de ces tumeurs', affirme le professeur. 'Aujourd'hui, un radiologue doit analyser en un temps très court 400 coupes réalisées tous les demi-millimètres de tissu hépatique. VR-Anat l'assiste pour réduire le risque d'erreur médicale.'

Cette première visualisation achevée, un autre logiciel, le VR-Planning, prend le relais. L'ordinateur charge l'image et les images apparaissent en relief. 'Ce programme aide à affiner le diagnostic et décider de la meilleure stratégie opératoire lors des réunions de staff.' Avec la souris de son ordinateur, le professeur se promène dans les organes, les fait pivoter, navigue dans les artères, simule la découpe d'un tissu. 'Le chirurgien voit ainsi quels vaisseaux il va rencontrer pendant son exploration et quelle marge de sécurité il aura autour de la tumeur pour être sûr de tout enlever tout en préservant le maximum de tissu sain.' L'Ircad a déjà validé ce système unique pour les pathologies du foie, de la rate, du pancréas, de l'intestin et de la thyroïde. Il est utilisé en clinique au CHU de Strasbourg pour les cas les plus problématiques et le VR-Render est téléchargeable gratuitement sur Internet.

Pour aller plus loin dans le réalisme et pouvoir s'entraîner à opérer, il reste à apporter des 'textures' à ce modèle 3D. C'est-à-dire à lui conférer des couleurs réelles, correspondant à celles des organes du patient pour que le chirurgien se repère une fois dans l'abdomen. Il faut aussi redonner à chaque tissu les caractéristiques de résistance mécanique qui lui sont propres puisqu'un foie cirrhotique, par exemple, n'a pas la même souplesse qu'un organe sain. Pour déterminer ces données, le patient est soumis à une élastograhphie, un examen non invasif fait à l'aide d'une onde à ultrasons (élastomère) qui va déterminer la souplesse des tissus. Charge ensuite au calculateur informatique de traduire cette information en sensation tactile que l'on pourra ressentir en opérant à travers une manette à retour d'effort." [Il s'agit du "tactile feedback" en anglais, ou "retour de force / d'effort", permettant au chirurgien qui opère en mode virtuel de ressentir, en mode réel, la force de résistance des organes. Ce point est au centre des recherches depuis plusieurs années. Ndlr. ]

"Si toutes ces techniques ne sont pas encore au point, l'Ircad est sur la bonne voie. Le modèle d'appareil digestif virtuel obtenu est déjà frappant de réalisme. Seul écueil : le temps de calcul. Il faut trois semaines à la machine pour obtenir une copie du patient ! Les ingénieurs informatique travaillent à réduire ce délai en automatisant le processus pour le rendre compatible avec une pratique clinique routinière. Le but ultime étant de l'introduire, ensuite, dans le simulateur. 'Ce système sera particulièrement rentable pour un interne qui débute', affirme Luc Soler. 'Cela lui fera gagner un temps de rodage précieux'.

Pour le moment, les simulateurs sont donc utilisés uniquement pour la formation. Dans une pièce annexe, deux internes s'exercent ainsi sur un prototype. Chacune tient une manette de retour de force implantée dans l'abdomen d'un mannequin. Hélène contrôle la caméra, Catherine manipule la pince. Toutes deux s'entraînent aux gestes qu'elles devront pratiquer sur des patients bien réels. 'Les élèves actuels, habitués pour la plupart aux jeux vidéos, sont plus doués que leurs aînés pour manier ces simulateurs', commente Luc Soler en souriant. 'Interagir sur le monde 3D en regardant un écran 2D n'est pas un problème pour eux !' Une fois son opération rodée grâce aux exercices virtuels, le chirurgien de demain pourra se rendre au bloc opératoire, où, là encore, il aura affaire au monde virtuel par la biais de la 'réalité augmentée'. L'idéal serait en effet de pouvoir projeter sur le patient réel sa copie virtuelle, comme pour 'calquer' les organes à travers son abdomen et localiser ainsi avec précision leur position avant et pendant l'opération. Dans un autre bureau du département recherche et développement, l'ingénieur Stéphane Nicolau, docteur en traitement d'information médicale, travaille sur ce programme. Il règle la position d'une caméra placée au-dessus d'un mannequin en plastique. 'Nous voulons concevoir un système de guidage en temps réel pour les chirurgiens', expose-t-il, 'en superposant des reconstructions 3D préopératoires du patient sur des images vidéo externes de son corps.'

Si ce genre de technique existe déjà en neurochirurgie notamment, il existe un écueil de taille qui empêche son utilisation en chirurgie digestive : le patient ... respire. 'La poitrine monte, descend, monte, descend', explique Stéphane Nicolau. 'Repositionner le modèle 3D sur l'abdomen en permanence est un tour de force pour les calculateurs.' Pour pallier ce handicap, les ingénieurs de l'Ircad ont eu une idée de génie. Ils détournent une technique utilisée en muséologie pour déterminer la forme d'un objet : la lumière structurée. Une première mondiale. Le principe ? 'Un videoprojecteur projette sur le corps du patient des lignes parallèles qui se déforment avec les mouvements de respiration. Une caméra filme en temps réel. En suivant la déformation des lignes, l'ordinateur acquiert le mouvement respiratoire, puis recale alors l'image virtuelle sur la peau, selon des repères. On obtient ainsi un positionnement d'une précision de 2 mm pour le foie, et d'1,3 mm pour les reins.' Prochaine étape : parvenir à repérer, toujours en temps réel, les instruments du chirurgien. Le dispositif de tracking le plus précis semble être le suivi optique. Des pastilles réfléchissantes posées sur les instruments sont suivies par des caméras et un micro-GPS recalcule à tout instant leur position. Mais le problème majeur demeure l'occultation de l'image quand une main passe devant la pastille. Pour éviter l'écueil, les ingénieurs de l'Ircad cherchent à doubler le système d'une autre technique qui prendrait le relais :
'On aimerait obtenir quelque chose qui se rapproche de la Wiimote, la manette de la console de jeu Wii', explique Luc Soler. 'Elle fonctionne avec un système optique mais aussi un accéléromètre, un gyroscope... Nous cherchons comment reproduire la même chose avec nos outils'.

L'ensemble ce ces techniques permettrait de recaler automatiquement l'image réelle et virtuelle. Et ouvrirait la voie à la robotisation des tâches délicates. Pour l'heure, ingénieurs et praticiens en sont au stade des essais. 'Il faudra aussi que nous simplifiions tous les réseaux pour que nous n'ayons plus besoin d'un ingénieur derrière chaque praticien !', résume Luc Soler.

Au troisième étage de l'Ircad, l'agitation est grande. Le bloc opératoire qui y a été aménagé est peu conventionnel : 17 tables d'opération ont été réparties dans une vaste pièce. Des équipes constituées chacune de deux chirurgiens stagiaires, d'un infirmier de bloc et de deux anesthésistes en tenue s'affairent autour d'elles. Un chirurgien formateur surveille deux tables à la fois. Sous le champ opératoire, allongés en guise de patients ... des cochons. Les praticiens s'entraînent aux techniques opératoires. Même si Jacques Marescaux regrette que les essais se fassent encore sur des animaux, il reconnaît qu'aucune alternative n'a pour l'instant été trouvée. 'Cela reste le seul moyen de s'exercer', note-t-il. 'Pour l'heure, les cochons de laboratoire demeurent le meilleur modèle car leur anatomie ressemble beaucoup à la nôtre. Notre souhait est qu'ils soient remplacés par un simulateur virtuel sophistiqué. On va devoir attendre une dizaine d'années.'

Non loin de là, dans un 'vrai' bloc opératoire, Silvana Perretta, une as de la laparoscopie, pratique une chirurgie de l'obésité sur un patient. L'opération, filmée par des caméras, est enregistrée pour être diffusée sur Internet. 29 opérations sont déjà en lignes sur le site Internet de l'institut. Des chirurgiens de toutes nationalités peuvent venir s'en inspirer. Car l'Ircad a inauguré une université de chirurgie 'à distance' : le WebSurg. 'Nous proposons du contenu dans toutes les disciplines', explique Thomas Parent, le 'SurgeMaster'. Outre les vidéos d'opérations mises en ligne, le site offre 125 techniques opératoires, 135 présentations d'experts et plus de 1 000 interviews. 'C'est un peu la chirurgie pour les nuls', dit en souriant Thomas Parent. Depuis 2002, le site est habilité à délivrer des points de formation continue."
Le site Internet WebSurg est accessible aux chirurgiens du monde entier.

"Patient virtuel, réalité augmentée, chirurgie par voie naturelle, école high tech, WebSurg... Jacques Marescaux contemple son chef-d'oeuvre avec fierté. Né d'une idée un peu folle en 1994, l'Ircad a dépassé toutes ses espérances. Aujourd'hui, il a même fait des petits. Après Taïwan en 2008, une autre ville est déjà en lice pour s'offrir cette année une réplique, plus modeste, du modèle français : Buenos Aires, en Argentine."

Source :
Article et reportage d'Elena Sender
Sciences et Avenir Avril 2009
Copyright Sciences et avenir

Un deuxième baptême "santé" pour François Fillon

"Accompagné pour l’occasion de Xavier Bertrand, ministre de la Santé, de Nora Berra, secrétaire d’État chargée de la Santé, et de Philippe Richert, ministre chargé des Collectivités territoriales, le Premier ministre François Fillon s’est rendu ce lundi à Strasbourg et à Sélestat, dans le Bas-Rhin, pour un déplacement sur le thème de la santé. Après Vesouls au tout début de l’année 2010, c’est la seconde fois depuis qu’il est à Matignon que le chef du gouvernement s’empare du sujet.

À Sélestat, François Fillon a inauguré la toute nouvelle tranche du centre hospitalier (180 lits) ; à Strasbourg, il a visité l’un des blocs opératoires expérimentaux de chirurgie mini-invasive et de robotique chirurgicale de l’IRCAD (Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif, créé par le Pr Jacques Marescaux).

Dans son discours le Premier ministre a mis l’accent sur la rigueur appliquée par son gouvernement aux dépenses de santé – 'Notre politique de santé n’est pas un puits sans fond de dépenses publiques (...)' – mais aussi rappelé que sur les 35 milliards d’euros mobilisés dans le cadre du Grand Emprunt, 2,4 milliards seraient consacrés à des actions 'ciblées sur la santé', tandis qu’un autre milliard financerait des actions 'qui concernent la santé d’une manière ou d’une autre'.

François Fillon a également mis l’accent sur le développement de la e-santé, domaine dans lequel il veut 'intensifier les efforts de la France pour rattraper son retard'."

Henri de Saint Roman
lequotidiendumedecin.fr 30/05/2011

"Nous mettons au point les techniques les moins agressives possibles"

La société américaine EndoGastric Solutions (http://www.endogastricsolutions.com) est spécialisée dans les procédures chirurgicales non invasives (passage par les voies naturelles pour opérer, sans effectuer d'incisions), pour des indications telles que le reflux gastro-oesophagien. Cette société américaine, ayant une filiale européenne, a formé des chirurgiens qui opèrent en chirurgie non invasive en Belgique et France essentiellement, mais aussi en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal (voir). La société EndoGastric Solutions est donc pionnière dans ces nouvelles techniques chirurgicales, dites non invasives car utilisant les voies naturelles sans avoir besoin d'ouvrir ni d'inciser lors de l'opération.

La chirurgie non invasive pour opérer le reflux gastro-oesophagien arrive en France...

En 2007, l'Institut de Recherche contre les Cancers de l'Appareil Digestif (IRCAD), situé à Strasbourg, sous la direction du Professeur Jacques Marescaux, s'est associé à des parternaires privés, dont la société EndoGastric Solutions, pour mener à bien ses recherches sur la chirurgie mini-invasive et non-invasive. Il existe donc un partenariat entre l'Ircad et EndoGastric Solutions Europe, afin de mettre au point les techniques chirurgicales les moins agressives possibles.

Cet article constitue une suite de celui du 09/07/07 sur le même sujet (lire).

Extrait de l'article paru dans "Sciences et avenir" d'avril 2009 (p. 13) : interview avec le Professeur Jacques Marescaux :

Sciences et avenir : "Votre institut a été le premier à réaliser une chirurgie digestive non invasive. En quoi consiste-t-elle ?"

Professeur Jacques Marescaux : "C'est une intervention réalisée sans incision externe en passant par les orifices naturels. On appelle cela la Natural orifice transluminal endoscopic surgery (NOTES). L'idée, qui peut paraître totalement folle, vient de deux gastro-entérologues américain et hongkongais qui ont publié leur expérience en 2004. J'ai alors discuté avec mes différents collaborateurs et nous avons lancé le projet ANUBIS. Trois ans plus tard, en avril 2007, nous avons réalisé la première résection de vésicule biliaire par voie vaginale (lire) ! Il y a eu ensuite une centaine de NOTES [opérations non invasives, ndlr.] dans le monde. En trois ans, nous avons démontré sur le plan expérimental qu'en passant par la bouche et l'estomac, on peut traiter la vésicule, la rate, les reins, la glande surrénale ou encore le côlon..."

Sciences et avenir: "Quels sont les avantages ?"

Professeur Jacques Marescaux : "Pas de cicatrices et moins de douleurs. En 1988 a eu lieu ce que les Américains ont appelé 'la deuxième révolution française', quand une équipe de Lyon a réalisé la première ablation de la vésicule sans ouvrir l'abdomen. Ils ont lancé la laparoscopie [ou chirurgie par les voies naturelles, dite aussi coelioscopie : c'est une technique de chirurgie mini-invasvie de la cavité abdominale à des fins de diagnostic et d'intervention. Ndlr.]. La laparoscopie consiste à introduire les instruments par plusieurs petites incisions dans le ventre. Avec NOTES, on n'a plus d'incision à faire. [On passe donc de la chirurgie mini-invasive à la chirurgie non invasive, Ndlr.]. On gagne en confort avec une chirurgie de moins en moins invasive. Un exemple : pour la chirurgie de l'obésité, 6 ou 7 trocarts [canule creuse dans laquelle on glisse des instruments ou une fibre optique, sorte de caméra. Ndlr.] sont encore nécessaires. Avec NOTES par voie vaginale ou gastrique, on réduira à deux voire un seul trocart. Le bon sens fait dire que le malade choisira la technique la moins agressive." [NB : pour l'opération du reflux gastro-oesophagien, il n'y a aucune incision : il s'agit de chirurgie totalement non invasive, Ndlr.].

Sciences et avenir: "Quels sont encore les obstacles à surmonter ?"

Professeur Jacques Marescaux : "L'instrumentation ! Avec NOTES, il faut parvenir à introduire plusieurs instruments par une seule canule ! Nous avons déjà développé plusieurs prototypes d'instruments qui ne sont pas encore homologués pour une utilisation humaine."

Copyright "Sciences et avenir" (avril 2009)

Une gastrectomie par voie vaginale aux États-Unis

San Diego, vient d’être réalisée la première gastrectomie américaine par chirurgie dite NOTES (Natural Orifice Translumenal Endoscopic Surgery), c’est-à-dire par les orifices naturels. Il s’agit d’une intervention de type bariatrique, réalisée par voie vaginale.

La patiente de 29 ans, pesant 125 kg pour 1,50 m, s’est portée volontaire en raison de deux hernies de la paroi abdominale survenues après une cholécystectomie. Elle ne souhaitait pas revivre ces expériences.

L’intervention a duré 75 min. Deux minuscules incisions ont été réalisées. L’une dans le nombril pour la caméra vidéo, l’autre à la pointe du sternum pour permettre de refouler le foie. Enfin, les instruments opératoires ont été mis en place au travers du cul-de-sac vaginal. La pièce de gastrectomie a été retirée à la fois par voies abdominale et vaginale."

Source :
LE QUOTIDIEN DU MEDECIN
http://www.quotimed.com

Remise des prix "Inventeur européen de l'année"

Remise des prix "Inventeur européen de l'année"

"Les technologies médicales ont occupé le devant de la scène lors de la remise des récompenses 'Inventeur européen de l'année', dans le cadre de la soirée de gala qui s'est tenue le 6 mai à Ljubljana (Slovénie).Les inventeurs récompensés sont à l'origine d'une thérapie antivirale d'avant-garde, d'un nouveau système d'ophtalmoscopie, d'un processus de chirurgie robotisée (...)."

"Décernées conjointement par la Commission européenne et l'office européen des brevets (OEB), ces récompenses distinguent les inventions ayant eu un impact notable sur la vie de tous les jours et qui ont été brevetées par l'OEB. Les nominés ont été choisis par un jury indépendant de haut niveau.

'Les nominés de l'édition 2008 de l'Inventeur européen de l'année ont mis au point des inventions réellement révolutionnaires', commente Günter Verheugen, vice-président de la Commission européenne. 'Elles démontrent la force et la compétitivité de l'Europe en matière d'innovation.' (...) Le prix des Inventeurs non européens portait également sur le domaine de la santé. Depuis les années 1980, l'ingénieur américain biomédical Philip S. Green, de l'institut de recherche à but non lucratif SRI International travaille sur un système robotisé visant à permettre aux chirurgiens d'effectuer des procédures complexes à partir d'une incision d'à peine quelques centimètres.

Surnommé da VinciSurgical Robot, le système s'appuie sur les progrès réalisés en matière de caméras miniatures, d'afficheurs d'images et de systèmes de contrôle à distance. Il permet de s'assurer que les chirurgiens voient et ressentent ce qu'ils font, même si l'opération est en fait pratiquée par des bras robotisés, équipés d'outils miniaturisés et insérés dans le corps à travers de petites incisions. Les outils intègrent des microprocesseurs qui traduisent les commandes du chirurgien en mouvements stables et très précis.(...)"

Source :
http://cordis.europa.eu

Vers une chirurgie sans incision

La chirurgie transluminale par les voies naturelles permet une intervention sans douleur ni cicatrice.

"Un chirurgien qui se serait assoupi pendant vingt ans aurait bien du mal à reconnaître les plateaux d’intervention les plus modernes. Après la chirurgie laparoscopique au tournant des années 1990, plusieurs innovations chirurgicales sont en passe de transformer les techniques opératoires. Parmi elles, la chirurgie transluminale, véritable opération sans effraction, pourrait bien suivre un essor similaire à celui de la voie laparoscopique, devenue la règle pour les cholécystecomies. Le Pr Jacques Marescaux (Strasbourg), auteur récent de la première cholécystectomie par voie transvaginale, a présenté cette 'chirurgie sans cicatrice' devant l’Académie nationale de médecine et l’Académie des technologies."

"Cette voie, encore moins invasive que la chirurgie laparoscopique, offre des avantages similaires : moindre traumatisme chirurgical grâce à l’absence d’ouverture pariétale, facilité d’accès à certains organes, hospitalisation brève, diminution, voire absence totale de douleur postopératoire, moindre risque de complications secondaires et, bien sûr, absence totale de cicatrice.

Ce sont des gastroentérologues américains et de Hong Kong qui ont lancé en 1998 l’idée d’utiliser les procédés de la chirurgie endoscopique pour opérer des organes en passant par les orifices naturels. En 2004, une première publication décrit la technique de biopsie hépatique transgastrique chez le porc. Il n’en faut pas plus pour que le pôle alsacien 'Innovations thérapeutiques', dirigé par le Pr Marescaux, se lance dans l’entreprise en créant le projet Anubis. Le 2 avril 2007, après 340 interventions chez l’animal, l’équipe strasbourgeoise opère une jeune femme de 30 ans ayant une lithiase vésiculaire, en introduisant un vidéogastroscope et des instruments endoscopiques par voie transvaginale. Seule une aiguille a été placée dans l’abdomen pour l’insufflation de gaz. La patiente est sortie au deuxième jour après l’intervention sans avoir ressenti de douleurs.

C’est 'un changement radical dans la pratique et la philosophie de la chirurgie', commente le Pr Marescaux. Au cours des derniers mois, son équipe a déjà réalisé près d’une vingtaine d’interventions transluminales : huit cholécystectomies par voie transvaginale, trois cholécystectomies par voie transgastrique chez des hommes, et six chirurgies de l’obésité (gastrectomies de Sleeve) par voie transvaginale. Chez la femme, la voie vaginale est préférée à la voie gastrique, quand elle est possible, car elle est plus facile pour l’opérateur. Une grande série indique un risque infectieux très faible (0,001 pour cent) par cette voie.

Dans les semaines qui viennent, l’équipe de Strasbourg s’apprête à pratiquer la première résection transluminale du côlon gauche, à l’aide de deux endoscopes introduits par voie transrectale et transgastrique, sans aucun trocard. Les premières indications seront les sigmoïdites aiguës et les polypes non dégénérés, non résécables par voie endoscopique. 'Mais nous envisageons de réaliser des interventions sur cancer colique dans un second temps, confie le Pr Marescaux, lorsque les données expérimentales seront suffisantes pour garantir la sécurité de cette voie sur le plan carcinologique.'"

Dr Chantal Guéniot

"Panorama du Médecin du 13 mai 2008"

Réalité virtuelle et robots pour la chirurgie de demain

"Grâce au traitement informatique des données tomodensitométriques, il est possible de construire un 'clone digital' du patient, reconstituant les organes, leur enveloppe, la peau, la vascularisation en trois dimensions. À l’aide d’instruments virtuels, le chirurgien peut alors simuler l’intervention pour choisir la meilleure technique chirurgicale. C’est la réalité virtuelle. Le jour de l’intervention, en superposant les images obtenues par réalité virtuelle aux images endoscopiques réelles du patient, on peut voir apparaître en couleur les structures (tumeurs, vaisseaux...), pour faciliter le geste chirurgical. C’est ce que l’on appelle la 'réalité augmentée'. Enfin, la robotique peut faciliter la manipulation des instruments. Des logiciels permettent au robot de faire des gestes très complexes, comme des microsutures, avec une précision très inférieure à 0,5 mm. De nombreuses entreprises cherchent à parvenir à une chirurgie totalement automatisée. Le chirurgien planifierait l’intervention, le robot prenant ensuite le relais. L’utilisation de la robotique n’est cependant pas sans danger, et il faut savoir résister au lobbying des compagnies, observe le Pr Marescaux. 'Dans notre équipe, nous opérons au maximum deux patients par semaine par robotique.' Actuellement, la seule indication reconnue de la robotique est la prostatectomie."

* La chirurgie transluminale est également appelée Notes, pour Natural Orifice
*La robotique permet aujourd’hui de réaliser des gestes opératoires à distance, ce qui permet à certaines équipes de bénéficier de l’aide de chirurgiens plus expérimentés.
*En 2001, une cholécystectomie laparoscopique a été réalisée par télémédecine. La patiente a été opérée à Strasbourg par une équipe chirurgicale située à New York (Nature, 2001).
*Grâce à des câbles transatlantiques, les gestes réalisés par les chirurgiens à New York s’appliquaient en moins de 200 millisecondes à la patiente.


Source :
http://www.hopital.fr

"Les robots chirurgiens marquent le pas"

"La plupart des appareils sont surtout utilisés dans les opérations de la prostate.
Les robots remplaceront-ils un jour les chirurgiens dans les blocs opératoires ? L'Académie de médecine a demandé au Pr Jacques Marescaux, le 'pape' strasbourgeois de la robotique chirurgicale, de faire le point sur l'avenir de ces nouveaux outils. Ceux-ci ne tremblent pas, suturent avec une précision inégalée, visent exactement leurs cibles. Mais lents et encombrants, ils ne sont que les esclaves des opérateurs et seraient incapables de décider dans une situation critique. Bientôt ils pourraient opérer seuls, sous le contrôle du spécialiste humain ! Aujourd'hui, une quarantaine de chirurgiens français, dont une majorité d'urologues, mais aussi des chirurgiens thoraciques, des gynécologues et des ORL se partagent jour après jour dans les blocs opératoires un des 20 robots Da Vinci TM, de la firme Intuitive Surgical qui détient le monopole de ces appareils."

"Tout a commencé en 1988 avec la chirurgie mini-invasive utilisant les endoscopes munis d'optiques et d'outils, puis ce qu'il est convenu d'appeler la réalité virtuelle appliquée à la chirurgie : à partir des données de l'imagerie médicale (scanners, IRM, radios), on peut aujourd'hui reconstruire par l'informatique un 'clone numérique' du malade, organe par organe, coupe par coupe. Pour un organe complexe comme le foie, ce système permet de naviguer à l'intérieur d'un lobule virtuel en respectant l'anatomie. On peut donc repérer une tumeur, la localiser, donner son volume exact. Et aussi faire un plan précis de l'opération prévue, décider de trajectoires exactes à partir des incisions."

"Une bonne machine à coudre"

"Sans se laisser étourdir par le futur radieux d'une chirurgie entièrement automatisée aux 'mains' de robots et ne laissant pas de cicatrices, des voix s'élèvent néanmoins dans le monde médical. Le Pr Daniel Loisance (CHU Henri-Mondor, Créteil) membre de ­l'Académie de médecine, s'en est pris frontalement au Pr Marescaux : 'Tu fascines les médias, les membres de l'Académie et les malades avec tes concepts. Mais les malades qui me réclament un triple pontage coronaire à thorax fermé avec le robot, je suis obligé de les dissuader. Notre responsabilité, c'est leur ­sécurité.' 'Je n'ai jamais fait la promotion de la robotique chirurgicale, se défend le Pr Marescaux. Je connais la dangerosité de la chirurgie cardiaque !'

Le chirurgien thoracique Thierry Folliguet (institut Montsouris, Paris) reconnaît que le robot (partagé avec les urologues) n'a que peu d'indications : 'Nous ne faisons plus, en chirurgie cardiaque, que les pontages coronaires d'une seule artère et la réparation de certaines lésions de la valve mitrale (entre l'oreillette et le ventricule gauche). En tout, 40 malades par an, pour un investissement compris entre 1,2 et 1,5 million d'euros et 10 pour cent de son prix pour la maintenance chaque année.' Le Pr Jean-Noël Fabiani (hôpital Georges-Pompidou, Paris) reconnaît que le robot 'est une très bonne machine à coudre', mais le robot Da Vinci TM, don de la fondation Alain-Carpentier, 'n'opère qu'un malade par mois'."

"La fronde des utilisateurs"

"D'après Olivier Tintorini, représentant en France d'Intuitive Surgical, la fronde des utilisateurs est financière : 'Nous ne faisons aucune remise commerciale, que vous opériez 10 ou 550 prostates par an. Partout dans le monde, c'est un honneur pour nos clients que de payer le prix catalogue !' Sauf que la fronde est mondiale, et ne se limite pas aux aspects mercantiles. Une enquête réalisée aux États-Unis pour le Journal of Thoracic and Cardiovascular surgery (février 2008) montre que, si 25 pour cent des blocs de chirurgie cardiaque ont le robot, le nombre d'opérations entièrement ou en partie faites avec cet outil n'atteignait en 2006 que 1 700 par an, soit 7,3 opérations par robot et par an.

Comme en France, les Da Vinci TM qui ne font pas des opérations de prostate où ils se montrent très performants ne font que quelques opérations par an.

Seuls 12 pour cent des centres américains équipés font plus de 50 interventions annuelles. Après une phase d'engouement largement alimentée par l'effet publici­taire auprès des malades, les directeurs d'établissement, qui doivent débourser 1,5 million de dollars par robot, entre 100 000 et 140 000 dollars d'entretien annuel, et 1 500 à 2 000 dollars de matériel à usage unique par opération, ne sont plus aussi enthousiastes."

Source :
http://www.lefigaro.fr
Article de Jean-Michel Bader
12/05/2008

Appendicectomie sans incision de la peau

==> http://kystes.blog.lemonde.fr/2008/03/25/chirurgie-sans-incision-cutanee/

Chirurgie sans incision cutanée
"En Californie, un homme a subi une appendicectomie sans incision de sa peau. Le chirurgien est passé par la bouche, puis a fait une incision dans la paroi de l’estomac et a pu aller chercher l’appendice. Il y avait déjà eu des ablations de calculs de la vésicule par cette voie ou transvaginale chez la femme.

Cette technique laisse rêveur, surtout au vue des risques pris pour un bénéfice qui ne m’apparait pas très clairement. Le patient était un ancien marines. L’avenir nous dira si elle est promise au même avenir que sa grande soeur la laparoscopie. Bonne lecture et surtout ne lâchez rien."

First oral appendix removal reported in U.S.

"On Wednesday, March 12, surgeons at UC San Diego Medical Center performed what is believed to be the country's first removal of a diseased appendix
through the mouth
. This clinical trial procedure received approval for a limited number of patients by UC San Diego's Institutional Review Board (IRB) which oversees clinical research."
"'The purpose of this clinical trial is to test more ‘patient-focused' techniques for minimally invasive surgery,' said Mark A. Talamini, M.D., professor and chair of the Department of Surgery at UC San Diego Medical Center. 'UC San Diego Medical Center is testing groundbreaking ways in which to perform surgery with fewer incisions, less pain, and more rapid recoveries.'"

"Santiago Horgan, M.D., professor and director of UC San Diego's Center for the Future of Surgery, and Talamini, president elect of the Society of American Gastrointestinal and Endoscopic Surgeons, performed the surgery on Jeff Scholz, a 42-year old California resident. UC San Diego Medical Center is first U.S.-based hospital to perform this procedure. India is the only other country to report such an operation.

'UC San Diego's Center for the Future of Surgery is advancing scarless techniques by investigating, developing, testing, and teaching procedures that will revolutionize the field of surgery,' said Horgan, president of the Minimally Invasive Robotics Association and a global leader in scarless procedures.
'Only one small incision to insert a small camera in the belly button was required to complete the surgery versus three incisions required for a laparoscopic procedure,' said Horgan. 'The patient was discharged 20 hours after surgery and is now reporting minimal pain which is a goal for all of our patients.'
'I had to have my appendix removed and the opportunity to participate in something so innovative sounded enticing. A day after surgery, I have little pain, a ‘2' on a scale of 1 to 10,' said Scholz, a resident of La Jolla. 'My father had the conventional appendix removal. I didn't want the standard issue scar on the abdomen.'

The procedure, called Natural Orifice Translumenal Endoscopic Surgery (NOTES), involves passing surgical instruments, and a tiny camera, through a natural orifice, such as the mouth, to the desired organ. By avoiding major incisions through the abdomen, patients may experience a quicker recovery with less pain while reducing the risk of post operative hernias.

Horgan and Talamini used FDA-cleared EndoSurgical Operating System (EOS) developed by USGI Medical, Inc. to perform the procedure. EOS was passed through the patient's mouth and into the stomach where a small incision was made in the stomach wall to pass the instrument through to the appendix for removal.

In addition to Horgan and Talamini, the surgical team included: John Cullen, M.D., Garth Jacobsen, M.D., Karl Limmer, M.D., John McCarren, M.D., Bryan Sandler, M.D.and Thomas Savides, M.D."
Date: 2008-03-14
Contact: Jackie CarrPhone: (619) 543-6163Email: jcarr@ucsd.edu

Source:
http://www.universityofcalifornia.edu/news/article/17490

French President Nicolas Sarkozy visited the IRCAD Institute (Research Institute against Digestive Cancer) on the 6th of September 2007

Four months after his election, French President Nicolas Sarkozy visited the IRCAD Institute (Research Institute against Digestive Cancer) on the 6th of September 2007 under the guidance of Professor Jacques Marescaux, President of the Institute. Theme of the visit: Research, Innovation, Robotics and New Surgical Technologies, Competitivity Pole. On this occasion, Nicolas Sarkozy also discovered the ASIA-IRCAD project, IRCAD's "twin" training and research center which will be inaugurated in May 2008 in Taiwan.

==> see the video: http://www.eits.fr/presentation/Visite_Sarkozy_2007

Nouvelle étape de la chirurgie du futur en Alsace (19/12/2006)

C'est au sein du pôle de compétitivité alsacien "Innovations Thérapeutiques", que préside le professeur Jacques Marescaux, par ailleurs président de l'IRCAD (Institut de Recherche contre les Cancers de l'Appareil Digestif) qu'il a fondé en 1994, que cette chirurgie est en train de voir le jour. Parmi les projets déjà labellisés par ce pôle, tant dans le domaine des technologies médicales que dans celui des sciences du médicament, ANUBIS est sans doute l'un des plus emblématiques de cette médecine du futur qui émerge actuellement. Selon Jacques Marescaux ce projet annonce la "troisième révolution chirurgicale" de l'histoire. Difficile de ne pas croire cet homme qui, en 2001, a mené avec succès l'"Opération Lindbergh", réalisant pour la première fois au monde une intervention chirurgicale à distance depuis New York sur une patiente à Strasbourg. Propos recueillis par Jean-François Desessard.


"BE France - ANUBIS a été le premier projet labellisé par le pôle. Comment est née cette idée d'une 'chirurgie sans incision' et où en sont ses développements ?

Jacques Marescaux - Cette nouvelle approche de la chirurgie sans cicatrice est née de l'idée d'un gastro-entérologue de Hong Kong. Par ailleurs, nous savions que l'estomac cicatrise dix fois plus vite que la peau. Aussi avons-nous décidé de nous lancer dans cette nouvelle chirurgie transgastrique en commençant par développer les instruments nécessaires à sa pratique. D'où le projet ANUBIS, mené dans le cadre d'un partenariat entre l'IRCAD, l'entreprise allemande Karl Storz et l'équipe robotique du Laboratoire des Sciences de l'Image, de l'Informatique et de la Télédétection (LSIIT) de l'Université Louis Pasteur de Strasbourg. Nous sommes allés très vite. C'est en effet en septembre 2005 qu'à été lancé ce projet. Or nous en sommes aujourd'hui au troisième prototype d'instrument qui va être testé sur l'animal. Nous espérons obtenir l'autorisation pour pouvoir réaliser les premiers essais sur le patient courant 2007. Parallèlement, le pôle a labellisé un autre projet de cet axe 2 centré sur l'imagerie et la robotique médicale et chirurgicale. Mené en collaboration avec le groupe Alcatel, la start-up Laennext et les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, ce projet, baptisé STETAU, vise à mettre au point le premier stéthoscope électronique permettant de transformer le son en image et grâce auquel il est possible d'ausculter un patient à distance. C'est un projet qui se situe dans la perspective d'une télémédecine appliquée.

BE France - Ces projets de l'axe 2 du pôle Innovations thérapeutiques s'appuient en particulier sur les compétences de l'IRCAD. Quelles sont-elles ?

Jacques Marescaux - Aujourd'hui, l'IRCAD dispose d'une cinquantaine d'ingénieurs travaillant dans les domaines de la robotique et de l'imagerie médicale. Cela en fait l'une des équipes les plus importantes et les plus compétentes en Europe et dans le monde. Dans le domaine de la robotique, l'équipe que dirige Michel de Mathelin est parvenue en un an et demi à mettre au point un petit robot qui, intégré au scanner, peu détruire automatiquement à l'aide de dispositifs de radiofréquences des tumeurs localisées par exemple dans le foie d'un patient. La force de l'IRCAD est d'avoir toujours gardé, depuis sa création en 1994, la même optique, celle de l'amélioration continuelle du geste chirurgical assisté par ordinateur qui finira par aboutir à plus ou moins long terme à un geste entièrement automatique. Le principal atout de l'IRCAD est également d'avoir développé l'EITS (European Institute of TeleSurgery), première école de formation à la chirurgie mini-invasive dans le monde où sont formés chaque année près de 3300 chirurgiens venus du monde entier. Or les roboticiens et les informaticiens de l'IRCAD sont en contact permanent avec cette communauté internationale de chirurgiens et de radiologues auprès de laquelle ils nourrissent leur créativité.

BE France - L'IRCAD semble faire école dans le monde. C'est important pour vous, au-delà de la reconnaissance ?

Jacques Marescaux - Absolument. Le premier de ces projets s'est initié en 2005, avec la création d'une unité de formation à la chirurgie mini-invasive en partenariat avec la Chinese University de Hong-Kong. Depuis, un milliardaire de Taïwan a souhaité construire une copie conforme de l'IRCAD qui s'appelle l'Asia Ircad Minimal Invasive Center Training. Cet établissement, dont les cours pourraient commencer en janvier 2008, dispensera des formations dans un premier temps puis intégrera une partie recherche. Ce projet est d'autant plus intéressant que la Chine compte environ 1,5 million de chirurgiens contre 30 000 en Europe. D'autres projets sont à l'étude aux Etats-Unis et à Abu Dhabi. Il faut souligner que cette dynamique engendrée par la création du pôle Innovations Thérapeutiques a contribué à l'émergence de ces partenariats internationaux."

IRCAD - Professeur Jacques Marescaux : tél. +33(0)3 88 11 62 68, Fax. +33(0)3 88 21 62 65 - email : Annie.Reysz@chru-strasbourg.fr
- EITS (European Institute of TeleSurgery) : http://www.eits.org - email : info@eits.fr
- Pôle Innovations Thérapeutiques : http://www.alsace-biovalley.com/dn_pole_competitivite/ - email : contact@innovations-therapeutiques.fr

ADIT - Jean-François Desessard - email : jfd@adit.fr

Source :
http://www.informationhospitaliere.com

"La chirurgie sans incision et sans chirurgien est pour bientôt"

(article du 11/06/2007)
"Sur la table d'opération, une jeune femme souffrant d'une crise d'appendicite. Lumière tamisée, ambiance feutrée, musique en sourdine peut-être. Pas de scalpel en vue, mais un long tube flexible glissé dans l'oesophage de la patiente. Pas de médecin non plus, mais un robot sans tête aux bras articulés. La machine s'active en silence, rapide, précise. En quelques dizaines de minutes, l'appendice est extrait de la cavité abdominale. Pendant toute la durée de l'intervention, le chirurgien est resté à l'extérieur du bloc opératoire, bras croisés, se contentant de veiller au grain, l'oeil rivé sur un écran."

"Voilà comment, dans dix ans, moins peut-être, se dérouleront bon nombre d'actes chirurgicaux. Sans incision - donc sans cicatrice - et sans chirurgien, ou presque. Une double révolution, faisant mentir Alfred Velpeau (inventeur de la bande du même nom), qui, en 1839, prophétisait : 'Scalpel et douleur sont des mots indissociables qui resteront toujours dans la mémoire du patient opéré.'

La chirurgie sans ouverture n'en est encore qu'à ses balbutiements. Voilà quelques semaines, le professeur Jacques Marescaux, chef du service de chirurgie digestive et endocrinienne des Hôpitaux de Strasbourg, a réussi la première cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire) sans perforation de la paroi abdominale. Une prouesse réalisée à l'aide d'un endoscope doté d'une caméra et d'instruments lilliputiens, introduit par le vagin dans le ventre de la malade (Le Monde du 27 avril).

Quelques jours plus tôt, une équipe américaine de la Columbia University de New York avait procédé à la même intervention par voie transvaginale et transabdominale, mais avec le secours de techniques classiques. En Inde, l'Asian Institute of Gastroenterology d'Hyderabad a mené à bien une extraction de l'appendice par voie transgastrique, avec le renfort, là encore, de méthodes conventionnelles. D'autres praticiens sont sur les rangs, en Angleterre, au Portugal et, aux Etats-Unis, à Boston, Portland ou Houston.

'La chirurgie amorce sa deuxième mue', s'enthousiasme Jacques Marescaux. La première a été l'apparition, à la fin des années 1980, de la chirurgie laparoscopique, ou mini-invasive. Rompant avec l'époque où le talent du clinicien se mesurait à la taille de ses coups de bistouri, elle consiste à ne pratiquer que de courtes incisions, ne dépassant pas 10 mm, dans le corps du patient, opéré avec des instruments miniaturisés. Cette technique est aujourd'hui très couramment utilisée sur l'appareil digestif, en gynécologie et en urologie.

Une nouvelle étape est franchie avec la chirurgie sans trou, ou 'transluminale', empruntant les orifices et les voies naturelles de l'organisme : bouche, vagin, anus, urètre. Avantages : une cicatrisation beaucoup plus rapide - dix fois moins de temps pour l'estomac que pour la peau -, des douleurs postopératoires et des risques de complication réduits, un accès facilité à certains organes, en particulier chez les sujets obèses. Enfin, ou surtout si l'on fait primer l'esthétique, l'absence de cicatrice apparente.

Dans un premier temps, cette chirurgie invisible devrait s'appliquer à des affections légères : calculs, appendicite, reflux gastro-oesophagien, tumeurs bénignes du foie, de la glande surrénale ou autres viscères. Avant de s'attaquer à des pathologies plus sérieuses. Notamment à certains cancers, pour lesquels elle pourrait limiter les déficits immunitaires consécutifs au stress opératoire.

Les robots-chirurgiens, eux, ont déjà fait la preuve de leur dextérité. Voilà une petite dizaine d'années que les premiers sont entrés dans les salles blanches, et on en compte aujourd'hui plusieurs centaines de par le monde, dont plus de la moitié aux Etats-Unis. Télécommandés par un praticien installé devant un pupitre, leurs bras articulés - dont deux actionnent pince et ciseau, tandis que le troisième est prolongé d'une caméra - rendent le geste humain plus sûr et plus précis. Un logiciel supprime en effet les tremblements de la main, tout en affinant ses mouvements. Mais si ces robots sont rodés à la chirurgie mini-invasive, ils ont encore tout à apprendre du maniement de l'endoscope flexible et des longs instruments (1,5 m) requis par la chirurgie sans incision. Des outils plus maniables et des logiciels spécialisés seront nécessaires, pour marier les atouts de cette dernière et ceux de la robotisation.

Déjà se profile un nouveau bouleversement : l'assistance de la réalité virtuelle. L'idée est de construire, à partir d'images du patient obtenues par scanner ou IRM (imagerie par résonance magnétique), une copie tridimensionnelle de l'organe ou de la partie du corps à opérer, sur laquelle apparaîtront, en couleurs, les positions des veines, des artères, des masses graisseuses, des tumeurs éventuelles... Il deviendra ainsi possible de simuler l'intervention, de la répéter à l'avance, pour déterminer le geste chirurgical parfait. Mieux encore, la superposition des images virtuelle et réelle au cours de l'opération - la réalité augmentée - permettra de procéder, à chaque instant, aux ajustements nécessaires.

Jacques Marescaux en est convaincu : un jour, le chirurgien deviendra 'un metteur en scène' qui planifiera les séquences de l'opération... mais les fera exécuter par un programme informatique. 'C'est une évolution inéluctable. La précision exceptionnelle des robots, alliée à des techniques d'imagerie de plus en plus performantes, va conduire à un transfert de compétences pour le chirurgien', pense également René Amalberti, directeur adjoint de l'Institut de médecine aérospatiale du Service de santé des armées, chargé d'une mission sur la sécurité du patient à la Haute Autorité de santé. 'Toutefois, ajoute-t-il, le zéro défaut n'existe pas davantage pour les robots que pour les humains. Cette évolution doit être maîtrisée.'

Reste - le point est crucial - à connaître la réaction des patients. La pénétration d'instruments chirurgicaux dans le vagin ou l'urètre n'est-elle pas plus traumatisante que quelques cicatrices disgracieuses ? Une enquête menée par une société savante américaine indique que les futurs opérés, dès lors qu'ils sont correctement informés, plébiscitent à 80 pour cent la chirurgie sans incision. Accepteront-ils aussi, sans états d'âme, de confier leur corps à une machine, par définition dénuée de conscience ? 'Le chirurgien sera toujours présent, pour préparer l'opération mais aussi pour reprendre la main en cas de pépin', répond M. Marescaux. Au-delà des prouesses techniques annoncées, la question devient alors philosophique."

CHRONOLOGIE

"PRÉHISTOIRE :
des squelettes fossiles témoignent de pratiques chirurgicales (craniotomies) peut-être rituelles.

ANTIQUITÉ :
les techniques chirurgicales (craniotomies, ablations de tumeurs superficielles) se développent dans plusieurs civilisations. En Grèce, Hippocrate fonde une école médico-chirugicale.

MOYEN AGE :
des écoles chirurgicales naissent en Europe, dès le IXe siècle en Italie et au XIIe siècle à Montpellier.

EPOQUE MODERNE :
des innovations apparaissent sur les champs de bataille, comme la ligature des vaisseaux, mise au point par Ambroise Paré.

PÉRIODE CONTEMPORAINE :
apparition de l'anesthésie (expérimentée aux Etats-Unis vers 1840) et de l'asepsie.

1987 :
première ablation, par le Français Philippe Mouret, de la vésicule biliaire par voie laparoscopique, ou mini-invasive, technique aujourd'hui utilisée dans plus de 80 pour cent des interventions.

1998 :
les premiers robots chirurgiens entrent dans les blocs opératoires.

2001 :
Jacques Marescaux réalise, depuis New York, la première opération transatlantique robotisée, sur une patiente hospitalisée à Strasbourg.

2007 :
l'équipe de Jacques Marescaux procède à la première cholécystectomie par voie transvaginale.

Par Le Monde"

Source :
http://www.algerie-dz.com

La chirurgie sans incisions pour le Reflux Gastro Oesophagien (RGO)

La société EndoGastric Solutions est pionnière dans le traitement du Reflux Gastro Oesophagien (RGO). Cette société américaine, aussi implantée en Europe (en Belgique et en France) travaille en partenariat avec l'IRCAD (Institut de Recherche contre les Cancers de l'Appareil Digestif), à Strasbourg.
Le Dr. Adrian Lobontiu, chirurgien à l'hôpital Henri-Mondor (Créteil) et responsable de la formation à EndoGastric Solutions Europe (France), et le Professeur Daniel Loisance, qui dirige le service de chirurgie cardiaque à l'hôpital Henri-Mondor (Créteil), nous expliquent le principe de cette nouvelle technique de la chirurgie sans incisions dans le traitement du reflux.

Dr Adrian LOBONTIU et Professeur Daniel LOISANCE :
"Nouvelle technique innovante de chirurgie sans incisions (2007)"
Nouvelle technique innovante de chirurgie sans incisions. Comprendre le RGO (Reflux Gastro Oesophagien) : Reflux et brûlures d’estomac
Télécharger le document sous forme de fichier PDF (11 pages, 433 Ko) :
==> clic.

Le Reflux Gastro-OEsophagien (RGO) et les brûlures de l’estomac :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Utilisateur:Chirurgie_Sans_Incisions

"Si vous souffrez de brûlures d’estomac, vous n’êtes pas le seul. Une personne sur quatre dans les pays occidentaux souffre de brûlures d’estomac au moins une fois par mois, 12 pour cent ressentent les brûlures et les douleurs au moins une fois par semaine, et plus de 5 pour cent en souffrent quotidiennement.(1)

Si vous ressentez des brûlures de l’estomac deux fois par semaine ou plus, vous souffrez peut-être de Reflux Gastro-Oesophagien ou RGO. Les brûlures d’estomac sont les symptômes les plus courants associés au RGO, mais vous pourriez aussi ressentir :
• une inflammation et/ou une ulcération de l’oesophage
• des enrouements ou des maux de gorge
• des raclements de gorge excessifs
• une déglutition fréquente
• une toux persistante
• de l’asthme ou des symptômes ressemblant à ceux de l’asthme
• des sensations de brûlures dans la bouche ou dans la gorge
• des douleurs ou une gêne dans la poitrine
• des intolérances à certains aliments
• un liquide jaunâtre ou des taches sur votre oreiller au réveil
• des érosions dentaires ou résistantes au traitement ; une maladie ou une inflammation des gencives.

Bien que les médicaments puissent soulager les symptômes, ils ne restaurent pas pour autant l’anatomie naturelle et, en général, ils n’arrêtent pas la progression de la maladie. Au fil du temps, vous aurez besoin d’augmenter la dose et, comme plusieurs personnes atteintes du RGO, cela signifie que vous devrez prendre ces médicaments à vie. Si vos symptômes sont sévères, la chirurgie est une option mais elle est plutôt invasive et pose des risques significatifs.
Si vous ne voulez pas prendre des médicaments à vie ou si vous ne voulez pas subir une intervention chirurgicale invasive, le traitement transoral sans incision peut être une option qui corrigera les causes aussi bien que les symptômes du RGO.

(1) Moayyedi, P. The Lancet, June 24, 2006 ; vol 367 ; pp 2086-2100. News release, The Lancet.

Qu’est-ce que le RGO ?

Normalement, après la déglutition, une valve située entre l’oesophage et l’estomac s’ouvre pour permettre aux aliments de passer, puis se referme pour empêcher le reflux du contenu de l’estomac vers l’oesophage. L'entrée de l'oesophage dans l'estomac forme un angle. Cet angle est constitué d'un long lambeau de tissu qui fait fonction de valve gastro-oesophagienne à sens unique, ou valve GE. On estime que cette valve est le principal composant de la barrière anti-reflux. Dans le cas des personnes atteintes de RGO, cette valve est compromise, c'est-à-dire que sa fonction a été altérée : elle n’arrive plus à empêcher les renvois acides dans l’oesophage. Une hernie hiatale, où un déplacement d’une partie de l’estomac vers le haut, au-dessus du diaphragme, peut contribuer à ce trouble fonctionnel de la valve.

Les autres facteurs qui peuvent contribuer aux symptômes du RGO sont :

• un gain excessif de poids
• le tabagisme
• manger rapidement
• manger des repas abondants
• manger tardivement la nuit
• la grossesse

De plus, la consommation de certains aliments ou de certaines boissons peut contribuer à l’aggravation des symptômes du RGO :

• les agrumes et les jus d’agrumes
• le chocolat
• les boissons à base de caféine et gazeuses
• les sauces et les aliments à base de tomates
• les aliments épicés
• les aliments gras et frits
• l’ail et les oignons
• les produits alimentaires et les thés à base de menthe
• les boissons alcoolisées

Une valve gastro-oesophagienne (GE) intacte bloque efficacement les reflux. Une valve GE en forme d’entonnoir n'empêche plus les renvois acides de l'estomac vers l'oesophage.

Quelles sont les conséquences du RGO ?

Chez les personnes qui souffrent du RGO, une valve GE faible ou non existante provoque le reflux des sucs gastriques dans l’oesophage. La paroi intérieure de l’oesophage n’est pas conçue pour résister à l’assaut répété des sucs gastriques, qui finiront par l’endommager. Cela peut causer une inflammation chronique ou une oesophagite, qui peut entrainer une affection connue sous le nom d’œsophage de Barrett.

Dans certains cas, les personnes souffrant du RGO peuvent avoir des complications associées au reflux extra-oesophagien, où le suc gastrique se répand dans le larynx, les poumons, la bouche ou le nez.

Les symptômes comprennent :
des maux de gorge, une toux, une laryngite, des érosions dentaires, une gêne au niveau des oreilles et du nez, des symptômes ressemblant à ceux de l’asthme causés par l’aspiration des contenus de l’estomac dans les poumons.

Ces symptômes ne sont pas typiquement résolus par les traitements médicamenteux à eux seuls et nécessitent des réparations anatomiques pour empêcher leur récurrence et l’aggravation de la maladie.

Dans les cas sévères, l’oesophage de Barrett pourrait représenter une complication potentiellement mortelle du RGO. L’oesophage de Barrett pourrait causer une dégénération maligne augmentant ainsi le risque de progression vers un adénocarcinome de l’œsophage de 30 à 125 fois. L'inflammation chronique de l'oesophage pourrait donc augmenter le risque de développer un cancer de l'oesophage (2)


(2) "Practice guidelines on the diagnosis, surveillance, and therapy of Barrett’s esophagus."
Sampliner R., Am J Gastroenterol 1998; 93: 1028-1032

Souffrez-vous de RGO ?
Si vous répondez oui à une ou à plusieurs des questions qui suivent, parlez à votre médecin de vos options de traitement.

Avez-vous des brûlures d’estomac plus d’une fois par semaine ?
Certains aliments ou certaines boissons, certains exercices ou le stress vous causent-ils des brûlures d’estomac ?
Avez-vous besoin de dormir avec la tête élevée (par ex. sur plusieurs oreillers) pour prévenir le reflux nocturne ?
Y a-t-il des taches liquides sur votre oreiller au réveil ?
Avez-vous souvent un goût aigre ou amer dans la bouche surtout au réveil ?
Salivez-vous plus qu’auparavant ?
Est-il difficile ou douloureux d’avaler lorsque vous avez des brûlures d’estomac ?
Ressentez-vous des symptômes ressemblant à ceux de l’asthme, surtout la nuit ?
Avez-vous souvent des maux de gorge ou des enrouements ?
Prenez-vous des médicaments sur ou sans ordonnance pour les brûlures d’estomac ?
Ressentez-vous souvent des douleurs ou une gêne dans la poitrine sans pour autant avoir une crise cardiaque ?
Avez-vous parfois des renvois d’aliments ou de boissons de votre estomac dans votre oesophage ?

Les examens que votre médecin pourrait effectuer

Une endoscopie digestive haute
Un tube flexible muni à son extrémité d’une source lumineuse, ou endoscope, est introduit dans l’œsophage pour aller dans l’estomac. Ce procédé permet au médecin de visualiser la paroi de l’oesophage et de l’estomac et d’évaluer l’état de la valve et de la barrière anti-reflux. Le médecin peut également réaliser une ou plusieurs biopsies au cours de l’examen, si nécessaire.

Les radios par contraste
Après l’ingestion d’un produit de contraste baryté qui enduira l’oesophage et l’estomac, des clichés sont pris pour permettre à votre médecin de visualiser la voie par laquelle les aliments passent de l’oesophage vers l’estomac. Cela lui permet d’observer le reflux aussi bien que de déterminer l’existence d’un rétrécissement de l’oesophage (sténose), d’ulcères, d’une hernie hiatale ou d’autres signes d’une maladie gastro-intestinale.

La manométrie oesophagienne
Un tube est introduit dans l’oesophage pour apprécier la capacité de celui-ci à déplacer les aliments vers l’estomac et évaluer le degré de défaillance de la valve et de la barrière anti-reflux.

La pH-métrie
Votre médecin peut réaliser cet examen en implantant une petite capsule dans le tissu de l’oesophage. Cette capsule transmet les données à un petit récepteur porté à la taille. Une autre méthode consiste à introduire par le nez et par la gorge, jusqu’au fond de l’oesophage, un cathéter fin muni d’une électrode. Les deux méthodes ont pour but de mesurer le pH pendant 24 à 48 heures sans que vous ayez à modifier vos activités quotidiennes, y compris manger et boire.

Quelles sont vos options ?

En plus des régimes alimentaires, vous et votre médecin avez l’option d’inclure des traitements médicamenteux, des options chirurgicales et la solution chirurgicale trans-orale endoluminale et sans incisions.

Les médicaments :

Les antiacides sans ordonnance
Les antiacides ont pour rôle de neutraliser l’acidité gastrique et ils sont normalement pris selon le besoin pour soulager les symptômes. Leurs effets sont à court terme et sont normalement utilisés pour les brûlures d’estomac occasionnelles ou non fréquentes.

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP)
Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont conçus pour diminuer la production d’acidité gastrique. Bien qu’ils soient efficaces pour certaines personnes, ils doivent être pris quotidiennement par les patients qui présentent des symptômes fréquents, et ils nécessitent normalement une augmentation du dosage au fil du temps.

Les antagonistes des récepteurs H2
Les antagonistes des récepteurs H2 sont conçus pour traiter la production d’acide en bloquant l’histamine, qui encourage la sécrétion de l’acide gastrique. Il leur faut plus de temps que les antiacides pour commencer à agir et à soulager les symptômes de certains patients.

Les options chirurgicales
Le traitement médicamenteux modifie la composition du liquide gastrique sans empêcher ni le reflux de celui-ci dans l’œsophage, ni le développement éventuel d’un œsophage de Barrett. En revanche, une intervention chirurgicale afin de confectionner une fundoplicature autour du bas œsophage permet de recréer une barrière antireflux au niveau de la jonction œsogastrique et empêche l’évolution vers l’œsophage de Barrett. Confectionner une fundoplicature consiste à réaliser un manchon autour du bas œsophage. Cette intervention peut être réalisée en chirurgie invasive (thoracotomie, c’est-à-dire en procédant à une ouverture du thorax), ou en chirurgie sous cœlioscopie : Depuis le début des années 90, la coeliochirurgie est devenue une réelle alternative à la chirurgie ouverte. Il s’agit d’une forme de chirurgie moins invasive : les instruments de cœlioscopie sont introduits à l’intérieur de la cavité abdominale par un dispositif qui s’appelle un trocart, qui traverse la paroi abdominale et qui permet d’insérer l’instrument à l’intérieur de l’abdomen et de réaliser l’intervention. Le chirurgien visualise le champ opératoire à l’aide d’une caméra reliée à une fibre optique et manipule différents instruments spécialisés introduits à l’intérieur du corps par de petits orifices. La chirurgie sous cœlioscopie permet à tous les gens qui sont au bloc, y compris l’anesthésiste, de voir l’intervention - ce qui n’était pas possible en chirurgie traditionnelle, car il aurait fallu que tout le monde, y compris l’anesthésiste, puisse se pencher sur le patient pour voir à l’intérieur. Cette retransmission en direct est très bénéfique à l’ensemble de l’équipe du bloc. Mais il faut en permanence évaluer la faisabilité du geste. Les voies d'accès restent en effet plus étroites et, au cours de l'intervention, si une complication survient, le chirurgien peut à chaque moment intervenir par voie classique, faire une ouverture plus large. C'est ce que l'on appelle le risque de conversion. Cette conversion se produit, par exemple, quand le gaz carbonique, insufflé dans l'abdomen pour opérer sous cœlioscopie, est mal toléré. C'est très rare, mais le risque existe. Comme celui d'une hémorragie beaucoup trop importante, ou d'une découverte imprévue, une tumeur plus étendue qui nécessite de passer en chirurgie ouverte. L'intervention par cœlioscopie permet d'obtenir une plus petite cicatrice et d’améliorer le confort postopératoire du patient. Néanmoins, peu de personnes ont opté pour la chirurgie pour résoudre le RGO bien que les fundoplicatures chirurgicales telles que celles de type Nissen aient la réputation d’être efficaces à long terme.

Les fundoplicatures 'à ciel ouvert' (c’est-à-dire en chirurgie invasive, dite aussi 'chirurgie traditionnelle') ou coelioscopiques présentent des risques significatifs car elles impliquent :

Dans le cas de la Fundoplicature Coelioscopique :
- Des incisions de la peau :
Effectuer une incision cutanée et insérer 4 à 5 trocarts (3) à travers l’abdomen pour accéder au site chirurgical.
- Des modifications de l’anatomie naturelle :
Couper les vaisseaux sanguins qui alimentent la partie supérieure de l’estomac et enrouler l’estomac autour de l’oesophage.
- Des révisions :
Cette procédure étant invasive, du tissu cicatriciel se formera au site de l’incision, ce qui rend toute nouvelle intervention difficile à aborder.
- Des infections :
Risque d’infection de la plaie.

(3) La mise en place de trocarts permet au chirurgien qui pratique une fundoplicature en chirurgie coelioscopique d’introduire ses instruments permettant de voir, pincer ou sectionner, et de réaliser l’intervention.

Au cours d’une fundoplicature, la hernie hiatale, si elle est présente, est réduite et la partie supérieure de l’estomac, ou fundus, est détachée. Le fundus est par la suite enroulé autour de l’oesophage pour restaurer la valve. Les complications peuvent inclure des difficultés de déglutition, des douleurs gastriques, des ballonnements, des crampes abdominales et l’impossibilité d’évacuer l’air de l’estomac (phénomène des renvois).

Dans le cas de la procédure ou opération du reflux sans incisions :
La Fundoplicature TransOrale sans Incisions (EsophyX™) est l’évolution la plus récente dans le traitement du RGO et se concentre essentiellement sur la restauration de l’anatomie naturelle de la barrière anti-reflux.

Les caractéristiques essentielles qui différencient la procédure sans incision des interventions chirurgicales et coelioscopiques classiques :
EsophyX™:

• est réalisée par voie transorale (par la bouche)
• ne nécessite pas d’incisions
• ne comprend aucune dissection de l’anatomie naturelle

La procédure consiste à faire glisser un endoscope à l’intérieur du dispositif EsophyX™ et à l’introduire par la bouche dans votre estomac. Sans avoir à couper les tissus ou les vaisseaux sanguins, les tissus situés en haut de l’estomac sont tirés et les plis ou les replis de tissus sont maintenus en place par des agrafes. Ce procédé est répété à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’une valve en forme d’oméga soit créée. Les plis de tissus dans votre estomac se fondront au site chirurgical pour rétablir la fonction de la valve GE.

Le dispositif EsophyX™ est conçu pour réduire la hernie hiatale (le cas échéant) avant de créer la valve GE.

La nouvelle pratique a pris le nom de chirurgie transluminale car elle passe par la lumière -l’intérieur- des viscères. Selon son concepteur, le Professeur Marescaux (IRCAD, Strasbourg, France, en partenariat avec la société EndoGastric Solutions - EGS), ses avantages sont nombreux :
'Déjà, une absence totale de douleur. Ensuite, grâce à la flexibilité de l’endoscope, il existe une plus grande facilité pour atteindre certains recoins cachés. Un avantage surtout appréciable chez les personnes obèses. Enfin, l’absence de cicatrices est importante non seulement sur un plan esthétique, mais aussi psychologique car elle permet d’effacer le souvenir de l’opération'.

Comment fonctionne le dispositif EsophyX™

1.Le dispositif et l’endoscope sont introduits par la bouche.
2. La hernie hiatale est réduite.
3. Le dispositif tire et agrafe un repli de tissu.
4. L’étape 3 est répétée à plusieurs reprises jusqu’à ce que la valve soit reconstruite.

Parlez à votre médecin de vos symptômes et de vos options présentes.


Le jour de votre visite, n’oubliez pas d’apporter avec vous le test RGO afin que votre médecin puisse mieux comprendre votre pathologie.

==> Un répertoire de médecins ayant suivi une formation EsophyX™ ELF se trouve à l’adresse http://www.egseurope.eu/index.php?src=directory&view=profiles.

==> Au sujet du dispositif EsophyX™, permettant d'opérer le reflux par la chirurgie sans incisions :

EsophyX™ est disponible dans l’Union Européenne. Ce produit est aussi autorisé par la FDA (l’agence américaine de réglementation des produits pharmaceutiques) et est disponible sur le marché américain.


Contact EGS Europe :
==> http://www.egseurope.eu/index.php?submenu=About_EGS_Europe&src=gendocs&link=France&category=Main

Un deuxième dispositif chirurgical non-invasif qui est similaire à l’EsophyX™ est disponible en Europe et aux Etats-Unis. Il s’agit de StomaphyX™ qui a comme indications la chirurgie de l’obésité (échec de la chirurgie après le by-pass gastrique)."

Le Docteur Adrian Lobontiu, responsable de la formation à EndoGastric Solutions Europe (France), s'exprimait récemment au sujet des perspectives d'avenir de la chirurgie sans incisions :
"En développement, nous travaillons sur des dispositifs chirurgicaux pour la Chirurgie Trans Orale (TOS – Trans Oral Surgery). Dans l’avenir nous pénétrerons par la bouche dans l’abdomen et nous effectuerons des interventions chirurgicales similaires à la chirurgie coelioscopique (ablations des vésicules biliaires, appendicectomies, interventions gynécologiques, etc.), tout cela grâce à la technique de la chirurgie non invasive, sans incisions de la paroi abdominale. Des études cliniques complémentaires seront nécessaires."


Pour toute information que vous jugerez utile pour votre santé, veuillez contacter :

Dr Adrian LOBONTIU
555 Twin Dolphin Drive
Suite 620
Redwood City, California,
United States of America

Directeur Europe de l’Enseignement Chirurgical - EndoGastric Solutions, Inc.
Chirurgien – CHU Henri Mondor (Service Pr Daniel LOISANCE)
94000 Créteil, Université Paris 12
Paris, France

adrian@lobontiu.com

==> Keywords: Chirurgie, Sans Incisions, Reflux Gastro-Esophagien, Brûlures d’estomac, EsophyX

URL: http://www.endogastricsolutions.com/

Source :
http://ad-astra.ro/research/view_publication.php?publication_id=4917&lang=en

Actus sur la chirurgie sans incisions :
==> Décembre 2007: "Chirurgie : opérations sans cicatrice !" (lire)

Chirurgie: opérations sans cicatrice !

Des pionniers de la chirurgie commencent à opérer sans même ouvrir leurs patients ! Pas la moindre cicatrice, moins de douleurs postopératoires : pour y arriver, les médecins utilisent les orifices naturels pour introduire des instruments miniaturisés.


"Passer sur le billard et se réveiller sans aucune cicatrice ? Ce n'est plus tout à fait de la science-fiction. Des opérations sans scalpel et sans incision : on appelle cela la chirurgie non-invasive. Menée par le Pr Jacques Marescaux, une équipe française de l'Institut de recherche contre les cancers de l'appareil digestifs de Strasbourg (Ircad) a réussi, pour la première fois, l'ablation de la vésicule biliaire d'une patiente sans même lui ouvrir le ventre !

La technique va plus loin que la chirurgie laparoscopique, actuellement très répandue, qui permet de pratiquer des interventions à l'aide de deux à trois petites incisions dans le nombril et le bas-ventre pour y glisser une caméra ainsi que des instruments de travail miniaturisés. La chirurgie non-invasive est, elle aussi, contrôlée à distance grâce à un écran. Mais les instruments permettant de voir, pincer ou sectionner passent par... les orifices naturels ! C'est par la bouche, le vagin ou l'anus que les spécialistes glissent une sorte de longue tige flexible (endoscope), munie elle-même de plusieurs 'outils'. Ils peuvent ainsi réparer et même extraire certains organes ou parties d'organes, qu'ils ressortent par le même chemin.

En Inde, plusieurs extractions d'appendice ont été effectuées via la bouche de patients ces derniers mois.

'Pour la première fois cette année des opérations de ce type ont été pratiquées sur des humains, observe le Pr Nicolas Demartines, chef du service de chirurgie viscérale au CHUV. Une centaine d'interventions ont déjà été réalisées à travers le monde. Les résultats obtenus sont très bons, mais on en est encore au stade expérimental'.

Une des grandes promesses de la chirurgie non-invasive, c'est évidemment l'absence de cicatrices externes pour le patient. Ce qui ne veut pas dire aucune cicatrice du tout. Pour atteindre un organe, une incision interne peut être nécessaire (par exemple dans l'utérus pour rejoindre la vésicule biliaire). Mais la cicatrisation à l'intérieur du corps se fait bien plus facilement que sur la peau. Les partisans de cette méthode mettent aussi en avant d'autres points forts : moins de douleurs postopératoires, un temps d'hospitalisation et des risques de complications réduits, un accès facilité à certaines parties du corps notamment chez des patients obèses. Autant d'avantages qui suscitent un grand enthousiasme dans le monde médical. Même si les organes concernés sont encore limités (vésicule biliaire, appendice, pancréas, glandes surrénales, rein).
'Ce qui se fait est très intéressant', reconnaît le Pr. Demartines, qui a lui même pratiqué une opération de ce genre sur un cochon à deux reprises avec les pionniers de l'Ircad."
Défis techniques
Mais le spécialiste préfère rester prudent.

'Beaucoup de gens ont très peur de rater le départ de cette technique, c'est pour cela que l'écho de ces opérations a été si grand parmi les scientifiques. Mais on ne peut pas encore dire comment cela va se développer, note-t-il. A l'heure actuelle, il reste certaines difficultés techniques à surmonter. Ce long tuyau que l'on introduit doit être flexible pour passer par les orifices naturels, mais une fois à l'intérieur il est préférable, pour accomplir des gestes techniques précis, d'avoir des instruments rigides. Par ailleurs, les différents instruments (caméra, pince, etc.) sont, pour l'instant, solidaires les uns des autres. C'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas être bougés individuellement. Ça va être un défi technologique d'améliorer tout cela. Mais de nombreux prototypes existent déjà et leur commercialisation n'est qu'une question de temps.'

En attendant, plusieurs chirurgiens suisses, tout comme leurs confrères du monde entier, ont déjà commencé à s'entraîner, sur des cadavres ou des animaux."

Source :
http://www.lematin.ch
Article de Geneviève Comby

Interventions chirurgicales sans incision de la paroi abdominale

NOTES : une nouvelle technique opératoire :
Interventions chirurgicales sans incision de la paroi abdominale – Chirurgie réalisée au travers des orifices naturels – Ablation de la vésicule biliaire réalisée en France, une première en Europe


(Paris, 30 octobre 2007) - "A l’avenir, il sera possible de pratiquer plus fréquemment des interventions chirurgicales, sur la vésicule biliaire ou l’appendice, sans aucune cicatrice. NOTES (Natural Orifices Translumenal Endoscopic Surgery ou chirurgie endoscopique transluminale par les voies naturelles), tel est le nom de ce procédé, jusqu’à ce jour à l’état expérimental, qui permet d’accéder à certains organes dans la cavité abdominale par les voies naturelles (bouche, anus ou vagin). Récemment, au sein des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, les médecins ont réalisé avec succès l'ablation de la vésicule biliaire sans cicatrice chez une patiente, ont déclaré les scientifiques au cours de la 15ème Semaine européenne de gastro-entérologie (UEGW) qui s’est déroulée à Paris, le plus grand congrès de ce genre en Europe."

"'NOTES a la possibilité de réduire le lien de cause à effet entre le traumatisme physique et l’opération subie', c’est ce que pense le professeur Jacques Marescaux, de Strasbourg. Le professeur Paul Fockens, Amsterdam, Pays-Bas, tient des propos semblables : 'NOTES est une nouvelle technique comportant de nombreux avantages potentiels. Ce procédé, resté jusqu’à ce jour expérimental et appliqué encore très rarement, évite toute cicatrice cutanée, réduit les douleurs opératoires et accélère le processus de guérison', poursuit le professeur Fockens lors de l’UEGW.

NOTES est considéré comme le perfectionnement logique, de la chirurgie ouverte jusqu’au traitement permettant les interventions chirurgicales dans la cavité abdominale sans incision en passant par le concept de la chirurgie mini-invasive initiée par la chirurgie laparoscopique. Pour le professeur Marescaux et son équipe, pionniers dans l’évolution de cette nouvelle technique opératoire : 'Entre 2005 et 2007, nous avons réalisé plus de 225 opérations de ce type sur des porcs vivants et pratiqué l’ablation de vésicules biliaires, de glandes surrénales, de pancréas, de rates et de parties d’intestin. Nous avons introduit les instruments indispensables par le biais d’un endoscope flexible et performant au travers des orifices naturels dans la cavité abdominale'."

Première intervention sans complication
"Les connaissances, collectées par les médecins au cours de ces travaux, leur ont été bénéfiques pour la première intervention sans cicatrice pratiquée en Europe sur un être humain : en mai 2007, les chirurgiens ont réalisé avec succès l’ablation de la vésicule biliaire par voie transvaginale chez une patiente en franchissant le cul-de-sac vaginal postérieur pour accéder à la cavité abdominale. 'L’intervention chirurgicale a été réalisée par une équipe multidisciplinaire associant en outre un gastro-entérologue et un gynécologue', explique le professeur Marescaux. L’intervention s’est déroulée sans complication : toutes les règles de la chirurgie biliaire conventionnelle et laparoscopique (cholécystectomie) ont été respectées, ajoute le professeur Marescaux ; à aucun moment, l’équipe n’a eu recours à une chirurgie conventionnelle. 'Les suites post-opératoires ont été marquées par l’absence totale de douleur et de cicatrice cutanée visible, la patiente a pu quitter l’hôpital 48 heures après l’intervention'."

Une évolution rapide qui suscite encore beaucoup de questions
"Entre-temps, une intervention semblable a été réalisée d’abord à Hambourg, puis à Rostock, Allemagne, au cours de laquelle on a procédé avec succès à une appendicectomie. A l’échelon mondial, on estime désormais à environ 100 interventions chirurgicales sans cicatrice. Une évolution certes rapide, mais il reste encore beaucoup de problèmes à éclaircir : d’une part, nombreux sont les spécialistes qui craignent un risque d’infection accru au moment de la perforation de la paroi de l’estomac, en cas d’accès par la bouche, ou de la paroi intestinale par voie transcolique. Dans les exemples susnommés, des bactéries peuvent pénétrer à l’intérieur de la cavité abdominale et provoquer une péritonite grave. D’autre part, il va falloir développer d’autres instruments techniques pour, par exemple, suturer les plaies ou améliorer la qualité des images sur la zone opératoire."

L’UEGF initie le programme de recherche EURO-NOTES Foundation
"L’objectif premier des différents programmes de recherche est de rassembler des données sur cette nouvelle technique opératoire. L’European Association for Endoscopic Surgery (EAES) et l’European Society of Gastrointestinal Endoscopy (ESGE), qui coopèrent au sein de l’UEGF (United European Gastroenterology Federation), ont créé l’EURO-NOTES Foundation placée sous l’égide du professeur Fockens. Un premier congrès a d’ores et déjà eu lieu en septembre 2007, à Göteborg, Suède. Tout comme les chirurgiens et gastro-entérologues américains, les spécialistes européens œuvrent pour un entraînement intense des chirurgiens, pour l’établissement d’un registre national et international répertoriant toutes les interventions chirurgicales sans incision, ainsi que pour des études comparatives entre les interventions laparoscopiques et NOTES. Pour le professeur Fockens : 'Ces mesures doivent préserver d’une introduction inconsidérée d’une technologie opératoire, certes sans nulle doute porteuse de nombreux espoirs, mais s’inscrivant encore dans un contexte expérimental'."

"La plupart des interventions gastro-entérologiques peuvent être réalisées par voie transluminale"
"Parallèlement, on s’emploie à apporter des perfectionnements techniques, dit le professeur Marescaux. De nouveaux systèmes assistés par ordinateur, qui fournissent des images 3D du patient et contrôlent automatiquement l’endoscope, sont d’ores et déjà en phase de mise au point clinique. Il est confiant : 'Les essais effectués nous montrent que la plupart des interventions gastro-entérologiques laparoscopiques peuvent également être réalisées par voie transluminale. Nombreuses seront les interventions qui trouveront un aboutissement sur le plan clinique. L’avenir réside dans le développement d’ordinateurs et de robots qui facilitent le travail du chirurgien et garantissent au patient une sécurité encore plus grande'."

Source :
http://impressum.de

Natural Orifices Trans-lumenal Endoscopic Surgery

NOTES: innovative surgical technique. Surgical operations without opening the abdomen – natural openings in the body are used for access – Europe's first gallbladder removal performed in France

(Paris, 30 October 2007)- "In future it may be possible to perform gastroenterological operations, for example on the gallbladder or the appendix, without the need for abdominal incision. The new technique is called NOTES (Natural Orifices Trans-lumenal Endoscopic Surgery). It is still under trial, and makes use of the natural body orifices such as the mouth, rectum or vagina to access the surgery area in the abdominal cavity. Europe's first gallbladder removal using this technique was recently performed at Strasbourg University Hospital, France, said scientists at the United European Gastroenterology Week (UEGW) in Paris, the largest European convention of its kind."

"'NOTES has the potential to refute the old rule that surgery always involves anatomical damage,' said Prof. Jacques Marescaux from Strasbourg. And the statement by Prof. Paul Fockens from Amsterdam, Netherlands, was similar: 'NOTES is a brand new development, with great potential.' He went on to explain that the procedure, which is currently undergoing testing and has so far only been used a few times on humans, eliminates external scars, reduces pain from surgery, and shortens healing time.

NOTES is regarded as the logical development from open surgery, via minimally invasive laparoscopic surgery (also known as 'keyhole surgery'), to a form of treatment which permits surgical procedures in the abdominal cavity without external injury. Prof. Marescaux and his team are among the pioneers in development of this new surgical technique. 'We have performed more than 225 operations of this kind on living pigs between 2005 and 2007. The procedures included removal of the gallbladder, adrenal glands, pancreas, spleen, and sections of the colon. We inserted the necessary surgical instruments into the abdominal cavity through high-performance, very flexible endoscopes, using natural body orifices'."

First operation conducted without complications
"The experience gained by the physicians in these tests was extremely valuable for Europe’s first NOTES operation on a human being – removal of the gallbladder from a female patient in Strasbourg in May 2007, with insertion of the surgical instruments through the vagina, piercing of the rear surface and thus penetration into the abdominal cavity. 'The operation was performed by a multidisciplinary team, including a gastroenterologist and a gynaecologist,' explained Prof. Marescaux. The operation was completed with no complications – all the principles applied in conventional laparoscopic gallbladder removal (cholecystectomy) were strictly applied; at no time in the operation was additional access by abdominal incision considered. 'The patient had no post-operative pain, no externally visible scars, and was able to go home as early as the second day after the operation'."

Rapid development, but not all questions have been answered
"Since then, a similar procedure has also been performed in Hamburg, and a little later an appendectomy was successfully performed in Rostock, Germany. It is thought that around 100 NOTES procedures have now been performed worldwide. Development is moving very fast, but not all the questions have been completely answered – firstly, many experts fear greater risk of infection if the wall of the stomach is pierced following access via the mouth, or if the colon has to be perforated in the case of rectal access. That could allow bacteria to get into the abdominal cavity, with the risk of dangerous peritonitis (inflammation of the lining of the abdominal cavity). And secondly, new technical devices are needed, for example to close wounds or for better visualisation of the operating area."

UEGF has initiated research programme EURO-NOTES Foundation:
"There are now various research programmes which are working intensively on the new surgical technique. The European Association for Endoscopic Surgery (EAES) and the European Society of Gastrointestinal Endoscopy (ESGE), both partnering in the UEGF, have launched the EURO-NOTES Foundation, headed by Prof. Fockens. It held its first convention in Göteborg, Sweden, in September 2007. Like the American gastroenterologists and surgeons, the European experts are also calling for intensive training of operating staff, for the establishment of national and international registers of all NOTES operations, and for comparative studies between laparoscopic operations and NOTES. 'These measures are intended as a precaution,' said Prof. Fockens, 'to prevent over-hasty introduction of this surgical method, which undoubtedly offers great hopes, but is still at the research stage'."

"NOTES could be used for the majority of gastroenterological procedures"
"'In parallel, intensive work is being done on technical improvements,' said Prof. Marescaux. New computer-aided systems, which provide 3D images from the inside of the body and automatically control the endoscope, are currently undergoing clinical trials. He is optimistic about the results: 'We know from trials that the majority of gastroenterological operations that are done by laparoscopy could also be done with NOTES. That will become apparent in the course of time in clinical practice, too. The future lies in the development of endoscopic computer and robot systems which make the operator’s work easier, and give the patient even more reliable results'."

Source:
http://impressum.de