Plan cancer, un tournant positif

"Avec un léger retard sur le calendrier, le président de la République, Jacques Chirac, va célébrer, par une allocution à l'Elysée, jeudi 27 avril, le troisième anniversaire du Plan cancer. Le 24 mars 2003, il avait dévoilé les grandes lignes de ce programme ambitieux mobilisant un demi-milliard d'euros sur cinq ans. Aujourd'hui, malgré des nuances, le bilan est jugé plutôt positif. Jamais en France, un tel élan politique et de tels moyens financiers n'avaient été réunis. Même s'il reste beaucoup à faire, ce plan a marqué un tournant."

"Environ 300 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année en France, près de 150 000 décès sont dus à cette maladie et plus de 700 000 personnes sont sous traitement anticancéreux. Des chiffres accablants qui avaient conduit Jacques Chirac, dans son discours du 14 juillet 2002, à déclarer la lutte contre le cancer priorité nationale.

Le plan avait trois ambitions : 'Rattraper notre retard en matière de prévention et de dépistage, offrir à chaque malade la qualité des soins et l'accompagnement humain auxquels il a droit, donner une impulsion décisive à la recherche.' L'ensemble était articulé autour de six grands axes - prévention, dépistage, soins et innovations, social, formation et recherche -, déclinés en 70 mesures.

Dès le lancement du plan, le volet prévention a été mis en avant avec un effort d'amélioration du système de veille épidémiologique à l'échelle nationale en liaison avec l'Institut de veille sanitaire et un Observatoire des cancers a été créé. S'y sont ajoutées des mesures antitabac : le prix du paquet de cigarettes a augmenté de 42 pour cent entre le 1er janvier 2003 et le 1er janvier 2004 et la vente aux mineurs a été interdite. Une politique freinée, depuis, sous la pression des buralistes. Avec l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé (Inpes), des campagnes annuelles de prévention sur les dangers du tabac, de l'alcool, de l'exposition au soleil et d'une mauvaise nutrition ont également été lancées.

En matière de dépistage, le premier succès a été la généralisation à l'ensemble du territoire du dépistage gratuit du cancer du sein par la mammographie pour les femmes de 50 à 74 ans, devenu effectif au 1er janvier 2004. La même année, 22 départements participaient à une expérimentation similaire pour le cancer colorectal, laquelle devrait aboutir, selon le ministère de la santé, à la généralisation de son dépistage début 2007. Depuis 2005, le dépistage d'autres cancers (col de l'utérus, mélanome...) a été renforcé.

Parallèlement, un effort important d'équipement en matériels lourds, en imagerie et en radiothérapie, domaines où la France était en retard, a été fourni grâce aux contributions de l'assurance-maladie et du plan d'aide à l'investissement 'Hôpital 2007'. Les objectifs d'accroissement du parc d'appareils d'imagerie, quantifiés dans le plan, sont désormais atteints avec, à la clé, une réduction significative des délais d'attente. Pour une IRM, ils atteignaient 27,6 jours en moyenne en 2005, contre 43,6 jours deux ans auparavant.

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2004 a levé les obstacles à l'accès aux traitements innovants en prévoyant la prise en charge de médicaments anticancéreux, hors tarification à l'activité, dans les établissements de santé. De même, le programme de soutien aux technologies innovantes, lancé en 2000 par la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins et géré depuis 2005 par l'Institut national du cancer (INCA), a permis de soutenir 22 projets.

De nombreuses mesures d'accompagnement social et humain, de l'ouverture du Numéro Azur Cancer Info Service (0810-810-821) au développement des soins et de l'hospitalisation à domicile, ont été mises en place.

Le 23 mai 2005, l'INCA était officiellement lancé, avec pour vocation d'être une 'tour de contrôle' du dispositif de lutte contre le cancer en France. Le professeur David Khayat en est le président, le professeur Dominique Maraninchi préside son conseil scientifique. Malgré les récents remous autour du management de l'Institut et les relations avec les cancéropôles (Le Monde du 14 mars), un nouvel essor a été donné. La création de sept cancéropôles a permis de faire travailler dans une même région des chercheurs qui oeuvraient séparément.

L'originalité du Plan cancer est aussi d'avoir été élaboré avec les associations de patients. C'est dans le domaine de l'organisation des soins que l'empreinte des patients et de la Ligue nationale contre le cancer est le plus perceptible. 'Après une phase d'expérimentation, le dispositif d'annonce du diagnostic au malade, avec notamment une consultation longue où on prend le temps de répondre à toutes ses questions, est en cours de généralisation, explique le professeur Henri Pujol, président de la Ligue. L'objectif est qu'en 2007 tout malade bénéficie d'un soutien psychologique et social.'

Parallèlement, l'élaboration par l'INCA de critères d'agrément pour la prise en charge de chaque type de cancer 'va constituer le socle d'une égalité des citoyens dans l'accès à des soins de qualité', résume le professeur Pujol. Dans son travail avec le département des soins de l'INCA, la Ligue a insisté sur l'introduction de critères qualitatifs comme l'existence d'un dispositif d'annonce du diagnostic, d'un travail en réseau, d'une réunion de concertation pluridisciplinaire ou de soins de support tout au long de la maladie. Elle expérimente aussi, dans six départements, un dispositif d'aide au retour à la vie quotidienne."

Source :
© Le Monde
Article de Paul Benkimoun

Les trois ans du plan cancer (France) : reportage du "Monde"

A l'occasion des trois ans du plan cancer, le Monde fera paraître dans son édition de demain un portrait du professeur David Khayat, qui dirige l'INCa et qui a coordonné ce plan de lutte contre le cancer - celle-ci constituant une priorité du quinquennat de Jacques Chirac.


Portrait : David Khayat, Monsieur cancer

Par Sandrine Blanchard


"Son agenda est surchargé. Alors, plutôt qu'une rencontre à heure précise, David Khayat accepte d'être suivi tout au long d'une de ses journées marathons. Ce lundi d'avril, les réunions se succèdent dans son bureau, à l'Institut national du cancer (INCa), qu'il dirige depuis sa création, en mai 2005. Il parle vite, questionne, commente, tranche."

"L'après-midi, il enfile sa blouse blanche et part se 'ressourcer' dans son service de cancérologie, à l'hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière, où il enchaîne les consultations jusqu'au soir. Il a gardé deux demi-journées par semaine une activité hospitalière pour ne pas s'éloigner de sa vocation première, le soin. 'Assurer deux fonctions, ce n'est pas facile. C'est la première et la dernière fois, assure-t-il, je n'ai plus de vie à côté.' La polémique que vient de vivre l'INCa et la mise en cause de sa gestion de l'Institut ? Il balaie le sujet d'un revers de la main. Jure que 'les enjeux de pouvoir' ne l'intéressent pas. Reconnaît uniquement qu'il 'n'a peut-être pas suffisamment communiqué avec certaines personnes'. Accusé d'hégémonie par certains responsables de canceropoles, visé par une lettre anonyme évoquant des malversations financières qui n'ont, jusqu'à ce jour, pas été prouvées, David Khayat a tangué mais n'est pas tombé. Plus d'une centaine de professeurs d'oncologie médicale, outrés par les attaques parues dans la presse, étaient prêts à publier une lettre de soutien. Le cancérologue a refusé qu'elle soit rendue publique afin de 'ne pas transformer en événement un non-événement'. Soit. Mais cette polémique - durant laquelle il s'est entendu qualifier de 'cancérologue à l'huile d'olive', allusion à ses origines de juif tunisien - l'a meurtri, profondément, lui qui n'avait jusqu'à présent connu que le succès.

A 50 ans, ce professeur réputé de cancérologie a eu un parcours fulgurant. Plus jeune chef de service de France, fondateur du Sommet mondial contre le cancer - 'le summum de mon combat' -, professeur au Cancer Center de Houston, au Texas, il multiplie les titres et les distinctions. Dans son bureau de La Salpêtrière, il a, comme ses confrères américains, encadré et affiché tous ses diplômes mais aussi trois tableaux que César, soigné dans son service, lui a offerts avant de mourir.

David Khayat est déconcertant lorsqu'il énumère les trois épisodes fondateurs de sa vie. 'A 8 ans, j'ai décidé d'être médecin', dit-il. Atteint durant son jeune âge de rhumatisme articulaire aigu, il 's'émerveillait' de constater à quel point la visite du médecin rassurait ses parents, dans le petit appartement niçois de cette famille de rapatriés. 'A 13 ans, j'ai trouvé la femme que je voulais épouser.' Il s'est marié quelques années plus tard et ne l'a jamais quittée. 'A 19 ans, j'ai su que je serais cancérologue.' La femme de son meilleur ami était atteinte d'un cancer et il voulait 'comprendre cette maladie'. 'J'ai réglé les grands problèmes de ma vie très tôt', s'amuse-t-il. Une vie dont il se dit 'heureux'. Même son seul 'regret', celui de n'avoir pas assez vu ses trois filles grandir, ne lui pèse pas trop : 'Elles m'ont dit que ce n'était pas grave parce que je faisais un métier formidable.'

Il connaît beaucoup de monde, David Khayat, et du 'beau monde'. La moitié du gouvernement - Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin -, mais aussi Luc Ferry ou Jack Lang. Normal, quand on est un ponte de la cancérologie à Paris. Ils sont nombreux, ces VIP, à se tourner vers lui lorsqu'un ami ou un proche plonge dans cette 'monstrueuse' maladie.

On le dit 'proche' de Jacques Chirac. Il l'a vu pour la première fois en 2000, lors de la signature de la Charte de Paris contre le cancer. Un an plus tard, le président de la République l'a convié à dîner. 'Il voulait tout savoir sur le cancer, comment cette maladie fonctionnait et il m'a dit : Si je le peux, un jour, je ferai une mobilisation nationale', se rappelle-t-il. C'est ainsi qu'après l'annonce présidentielle, le 14 juillet 2002, d'un grand chantier en faveur de la lutte contre le cancer, David Khayat a été appelé par l'Elysée.

Cet après-midi d'avril, dans ses consultations, ce ne sont pas des gens connus qui défilent mais des hommes et des femmes de toutes conditions et de tous âges venus parfois pour un deuxième avis ou en désespoir de cause, en espérant se voir proposer un énième traitement qui prolongera la vie. La notoriété attire souvent les cas les plus difficiles. 'Ce qui est impressionnant, c'est leur nombre, leur angoisse, leur âge, leur envie de vivre', dit-il en remontant souffler dans son bureau entre deux rendez-vous. Etre spectateur de ces consultations, c'est être forcément ému - par la souffrance et l'inquiétude des patients - et forcément impressionné - par la qualité d'écoute et l'humanité de ce médecin.

En moins d'un an à la tête de l'INCa, David Khayat a bousculé la cancérologie, lancé l'accréditation des établissements. Et ne s'est pas fait que des amis. Son action dérange, mais chacun s'accorde à reconnaître que la lutte contre le cancer avance. Il a, avec lui, la jeune génération des cancérologues, les quadras à qui il a offert une place de choix pour superviser la recherche, cancer par cancer. 'L'INCa est un cadeau superbe, la force de Khayat a été de convaincre Chirac et le gouvernement de doter la lutte contre le cancer d'un réel budget', se félicite le professeur Xavier Pivot, cancérologue au CHU de Besançon. 'Brillant, intelligent, moteur d'idées', estime le professeur Olivier Rixe qui le seconde dans son service de La Salpêtrière, mais aujourd'hui 'jalousé', résument plusieurs de ses confrères.

'Peut-être ces joutes sont-elles une préparation à sa succession', suggère le professeur Pivot. Car David Khayat ne fera pas carrière à l'INCa. Il l'a dit dès son premier discours et jure de tenir parole. 'Ma vie est ailleurs, c'est la liberté de soigner', résume-t-il. Sa plus grande fierté aura été d'obtenir il y a quelques mois un protocole temporaire de traitement pour une forme grave de cancer du sein. 'Avec l'Herceptine, on a sauvé 4 000 femmes.' Dans quelques mois, il quittera la gestion de l'Institut et retournera à ses malades, à l'écriture, sa 'psychanalyse', et à la gastronomie, son péché mignon. L'un de ses meilleurs amis, le grand cuisinier Guy Savoy, ne tarit pas d'éloges sur cet homme 'plein d'humanité'. "Ce n'est pas un cancérologue lugubre, il aime la vie."

Parcours


"1956
Naissance à Sfax (Tunisie).

1960
Arrive avec sa famille en France.

1985
Doctorat d'Etat en médecine.

1990
Nommé chef du service d'oncologie médicale de La Pitié-Salpêtrière.

2000
Initiateur de la Charte de Paris et du Sommet mondial contre le cancer.

2005
Nommé président de l'Institut national du cancer (INCA)."


Source :
© www.leMonde.fr

Les trois ans du plan cancer (France)

Demain, Jacques Chirac prononcera un discours pour les 3 ans du plan cancer. Un dossier sur le cancer paraîtra à la une du Monde, avec un portrait du Professeur David Khayat, qui dirige l'INCa (Institut National du Cancer), ainsi qu'un reportage sur l'institut Gustave Roussy, Villejuif.

==> "Le plan cancer : une vraie chance pour l'AP-HP".

Par Jean Lacau St Guily, Vice-Président de la CME, président du Groupe Cancer :


"Le Plan Cancer a bientôt 3 ans et ses objectifs devront avoir été atteints en 2007. Il a émergé après plusieurs années de réflexions de toute la communauté cancérologique Française ; il est porté par une dynamique de réussite, parce qu’il a été élaboré, accepté et porté par l’ensemble des professionnels de santé. Parce que les réformes structurelles énoncées dans le plan cancer étaient le résultat d’une maturation de ces réflexions, parce qu’elles apparaissaient vraiment nécessaires pour améliorer la prise en charge des malades, mais aussi pour augmenter leurs chances de guérison, le Plan Cancer n’a pas été perçu comme une énième réforme vaine, mais comme une authentique possibilité d’avancer. Il venait en son temps, dans une communauté réceptive et mûre pour le faire réussir".

"Le Plan Cancer est aussi une authentique chance pour l’AP-HP. Notre Institution à laquelle on reproche si facilement et si complaisamment sa lourdeur et son archaïsme montre dans la mise en œuvre de ces mesures, application et efficacité collectives, portées par toutes les brillantes individualités qui s’occupent des patients cancéreux.

Une telle Réforme est bonne parce qu’elle n’est pas faite de l’empilement supplémentaire de technostructures coupées du réel ; elle est bonne parce que les praticiens du cancer y trouvent leur compte, parce qu’ils trouvent des réponses directes à leurs préoccupations de tous les jours, aux difficultés qu’ils peuvent rencontrer ; ils y adhèrent et en deviennent les acteurs confiants quand ils considèrent qu’il y a là des solutions qui sont offertes à des problèmes qu’ils se posent. Quant à l’application de tous les points du Plan Cancers, elle sera achevée quand, non seulement les membres du Groupe Cancer de la CME, ou les membres impliqués de la Direction de la Politique Médicale, ou les nombreux médecins et soignants qui à travers la France ont participé abondamment à la constitution des réseaux, ou aux groupes de l’Inca, des ARH, de la DHOS, mais quand l’ensemble des praticiens concernés auront compris la réelle nécessité, la réelle efficacité de ces mesures dans leurs pratiques, quand toutes les infirmières et tous les autres soignants auront mesuré tous les rôles qu’ils peuvent y jouer, quand tous les directeurs et tous les autres administratifs auront compris que le cancer n’est pas seulement une affaire de médecins spécialistes mais constitue la base d’une réforme organisationnelle considérable et à fortes conséquences dans l’organisation de nos hôpitaux.

C’est pourquoi, c’est une véritable chance pour l’AP d’avoir abordé tout de suite cette importante réforme structurelle et psychologique. Prenons l’exemple emblématique des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP). Dans nos hôpitaux, il existait depuis toujours une concertation pluridisciplinaire bien sûr, des consultations communes, mais la notion de RCP systématique, pour tous les malades, avec un certain nombre de professionnels systématiquement rassemblés pour discuter à date fixe des dossiers n’était pas appliquée n’existait pas. C’est certainement l’immense mérite du Plan Cancer de l’avoir imposé ; et c’est le très grand mérite de nos hôpitaux et de nos médecins de l’avoir en moins de 2 ans généralisé. Un annuaire de ces RCP, un annuaire exhaustif a été établi, il est disponible, et derrière chacune de ces RCP annoncées, avec noms, horaires et numéros de téléphone, je crois pouvoir dire qu’il y a bien une concertation multidisciplinaire qui se fait à heure fixe ; et que tout patient traité dans nos hôpitaux pour cancer, toute famille de ces patients, peut se dire que son dossier est vu par plusieurs compétences qui aident à la décision. Enfin j’ajoute que je ne connais pas un médecin de l’AP-HP, qu’il soit jeune interne ou vieux patron, et quelle que soit sa discipline, qui n’ai trouvé dans ces RCP un réel progrès, et au jour le jour, soutien, sécurité, réflexion, aide dans son travail et qui souhaiterait revenir à l’état antérieur où la concertation n’était pas structurée, régulière, systématique.

Je ne vais pas détailler tout le Plan Cancer, ni tout ce qui a été fait. Il reste bien des choses essentielles à mener à bien. La connexion entre les différents acteurs est un sujet clef : la connexion, cela veut dire au sein de l’hôpital, au sein de l’AP-HP, entre les établissements quels qu’ils soient, avec la ville. C’est l’organisation en réseau, et ça n’est pas seulement un mot à la mode. Le but est d’échanger des informations en temps réel, de faciliter le retour du patient à la maison après avoir été traité dans nos hôpitaux, de permettre à tous les professionnels concernés par un malade d’accéder aux ressources d’informations utiles, et aux malades d’en bénéficier aussi. Les programmes et les architectures informatiques existent et elles vont probablement se mettre en place sur une grande échelle dans les mois qui viennent. Ce sera une RCP ouverte à la dimension d’internet avec la protection de la confidentialité. Et cette organisation ouverte va devoir se décliner dans tout l’espace géographique qui nous concerne, c’est à dire local, régional, national et international !

Il y aura aussi dans les mois qui viennent plusieurs chantiers impératifs : la généralisation du dispositif d’annonce dans tous les services ; la mise en action des Centres de Coordination en Cancérologie qui devront coordonner et faciliter localement l’action de nos hôpitaux et servir d’interface avec le reste des acteurs extérieurs ; la création des réseaux de soin dans Paris intra-muros ; ce sont là encore des réformes de structure rendues viables parce qu’elle apporteront une amélioration aux malades et une facilitation du travail des praticiens. Le problème à ne pas méconnaître est le manque chronique de temps des médecins, le manque de budget permettant d’engager des secrétaires ou des infirmières sans les soustraire à la prise en charge clinique ; cela constituera un ensemble de facteurs limitants, effrayants si on les observe avec un œil de praticien et non de stratège ; un réseau par exemple ne fonctionne bien que s’il est coordonné par quelqu’un, un médecin, qui y consacre une part importante de son temps de travail en étant aidé par des infirmières coordonnatrices. La juste utilisation de moyens non illimités obligera à faire des choix pour leur utilisation.

La recherche, et en particulier la recherche clinique et translationnelle en cancérologie, sont un enjeu majeur pour l’AP-HP en soi, en ce que nos équipes sont créatrices et actives et ont un énorme potentiel qui apparaît sous valorisé dans le paysage de la recherche. Nous aurions les moyens de proposer dans chaque discipline d’organe des cohortes de patients importantes et de développer mieux que maintenant des grands essais prospectifs. Ce sera un objectif majeur pour nous d’aider les disciplines cancérologiques et d’organe des nos hôpitaux à assurer une position en rapport avec leur potentiel.

Seuls les vrais progrès perdureront. Je crois profondément que cette réforme induite par le Plan Cancer est une véritable chance institutionnelle. En retard sur bien des points, comme on le lui a fait si souvent remarquer, l’AP-HP peut mener une véritable révolution industrielle , dans ce sens que, n’ayant aucun préjugé, aucune organisation ou fonctionnement uniques, aucun pré-formatage structurel dans ce domaine, sinon un dévouement et une activité irréprochables vis à vis des malades, nos hôpitaux, nos équipes, nos médecins et nos soignants trouvent là la possibilité de construire utile, réel et efficace. Il s’agit là d’une réforme améliorant la qualité, la sécurité, le sérieux et le professionnalisme de l’ensemble de la prise en charge des cancers. Pour tout dire, une véritable Réforme, médicalisée, fonctionnelle, organisationnelle, apportant un bénéfice indiscutable pour les malades très nombreux qui nous font confiance et nous permettant d’assurer au mieux notre responsabilité collective".

Source :
www.cme.aphp.fr

Plan cancer : les actions achevées et à venir

"Quelques chiffres d’abord : 250 000 personnes touchées par le cancer chaque année, dont 150 000 en mourront ; 2 millions de personnes vivant avec, ou en ayant eu, un cancer... La croissance de cette maladie en fait, en 2002, un des objectifs prioritaires du second mandat de Jacques Chirac. Le Président de la République charge Jean-François Mattéi, alors ministre de la Santé, d’élaborer une feuille de route de lutte contre le cancer, étalée sur cinq ans. Le 24 mars 2003 marque la naissance officielle du plan : 70 propositions sont avancées, qui font notamment du cancer du sein et de la lutte contre le tabac les deux piliers du projet, pour un budget total d’1,5 milliard d’euros".

Prévention et dépistage :

"Depuis 2002, l’accent est mis sur la prévention et le dépistage :
- l’information et l’éducation à la santé sur l’alimentation, l’activité physique, la consommation d’alcool et de tabac et les moyens de se protéger du soleil sont désormais dispensées aux enfants dès la classe de 5ème ;
- la généralisation du dépistage des cancers du sein, du dépistage du cancer colo-rectal et la montée en charge du dépistage du cancer du col de l’utérus, permettent d’espérer 8500 décès en moins chaque année (3500 pour le cancer du sein, 3500 pour le cancer colo-rectal et 1000 pour le cancer du col de l’utérus).

Réorganisation de l’offre de soins :
L’offre de soins en cancérologie a été réorganisée autour du patient sur l’ensemble du territoire :
- augmentation de 60 pour cent du nombre des internes en cancérologie et création de 25 postes de chef de clinique et de 130 postes de psycho-oncologue ; doublement du nombre de praticiens hospitalo-universitaires et enfin affectation de plus 13 M€ au renforcement du nombre de personnels de radiothérapie ;
- réduction des jours d’attente d’accès pour les plateaux techniques d’imagerie et de radiothérapie (de 40 jours en 2002, à 31 jours en 2003, 24 jours en 2004 et moins de 20 jours avant la fin de l’année) : à la fois par l’augmentation du nombre de tomographes à émission de positons, système d’imagerie permettant la détection de tumeurs non apparentes à l’IRM et autres scanners (au nombre de 2 en 2002, ils étaient 24 en 2003 pour doubler en 2004 à hauteur de 54 et enfin ils seront 76 en 2006) et par l’installation de 137 nouveaux IRM et 183 nouveaux scanners, en 2003 et 2004 ;
- il existe aujourd’hui 44 réseaux en cancérologie, contre 9 en 2002, et 51 réseaux de soins palliatifs, contre 30 en 2002

Réorganisation de la recherche :
Pour mieux organiser la recherche, les ministères de la recherche et de la santé ont favorisé l’émergence de 7 cancéropoles.

Prise en charge globale des patients :
- le dispositif d’annonce du diagnostic, avec ses quatre temps ('temps du médical', 'temps du soignant', 'temps du médico social', et enfin 'temps de la coordination' à l’aide du dossier dit 'dossier communicant en cancérologie') sera généralisé fin 2006 ;
- les consultations anti-douleurs sont désormais accessibles dans tous les départements (178 structures).

Actions en cours ou à venir :
- accroître le nombre de postes d’hospitalo-universitaires en cancérologie pour augmenter la capacité d’encadrement des services formateurs
- réformer la formation initiale en cancérologie et prévoir au moins un stage obligatoire
- développer un label 'entreprises sans tabac'
- mettre en place des fontaines à eau dans les écoles et les lycées
- repérer et traiter les sites à risque du cancer pour mieux connaître les produits polluants dans l’environnement
- développer les campagnes d’information sur le mélanome
- faire bénéficier aux nouveaux malades d’un parcours de soin personnalisé, avec l’intervention et la concertation de plusieurs spécialistes et du médecin généraliste
- assurer, au sein de chaque région, la constitution d’un pôle de cancérologie.
Etc.

Dans tous ces domaines, c’est désormais l’INCa (Institut National du Cancer), créé par la loi d’août 2004, qui assure la coordination de la mise en œuvre du Plan.

Plus d’infos sur les actions achevées ou à venir le site du Plan cancer
Numéro de Cancer Info Service : 0 810 810 821."

Source :
20 Minutes
© 2006 - 20 Minutes France SAS

Télécharger le dispositif d'annonce du cancer (site internet de l'INCa) :
==> cliquer ici.

France : le pôle mondial "d’innovations thérapeutiques" signe son contrat avec l’Etat

"François Loos, le ministre délégué à l’Industrie, le professeur Jacques Marescaux, Président de l'association de gouvernance du pôle de compétitivité alsacien 'Innovations thérapeutiques' et Adrien Zeller, président du conseil régional d’Alsace, ont signé, lundi 10 avril 2006, le contrat qui lie ce pôle à l'État et aux collectivités territoriales (conseil régional d'Alsace, conseils généraux du Haut et Bas-Rhin, communautés urbaine, etc.)".

"Ce pôle, qui figure parmi les 16 pôles de compétitivité 'à vocation mondiale', est l'un des premiers à signer ce document qui définit ses objectifs, sa stratégie, son organisation interne et son fonctionnement. Le contrat prévoit, notamment, que la gouvernance est assurée par une association dénommée AGIT (Association de gouvernance du pôle 'innovations thérapeutiques'). 'Son conseil d’administration est composé de 8 membres ; 4 industriels et 4 académiques', détaille Jacques Marescaux, à savoir pour les industriels : Christian Brevard, directeur général chez Bruker, Gérard Christmann, directeur général de Lily France, Bernard Gilly, CEO de Fovea et Pascal Neuville, CEO de Faust Pharma.

En revanche, le zonage, qui détermine le périmètre géographique à l'intérieur duquel les entreprises participant aux projets du pôle pourront bénéficier d'exonérations fiscales et d'allégements de charges sociales, n’est pas encore fixé. Il sera arrêté par un décret du Conseil d'État qui devrait être publié prochainement.

Les objectifs fixés par le pôle sont très ambitieux. 'Nous tablons sur la création de 5 000 emplois et 90 sociétés dans les 10 ans à venir', explique Jacques Marescaux. 'Mais, pour l’instant, si ce pôle est très fort au niveau de la recherche, il l’est moins côté industriel', tempère Adrien Zeller. Un côté qui devrait se renforcer avec le 'doublement des partenariats publics - privés' prévu d’ici 2015.

Six projets de recherche ont pour l'heure été labellisés par le pôle, dont le projet Anubis, pour la mise au point d’une nouvelle voie abdominale par chirurgie transgastrique, et le projet Stetau, un système d’enregistrement et de traitement des sons d’auscultation. Leur montant total s'élève à environ 17 millions d'euros. 'Si huit mois après la labellisation vous êtes capables de présenter de tels projets, cela montre votre dynamisme et le bon fonctionnement de votre pôle', s’est félicité François Loos'."

Source :
Article de Bertrand BEAUTÉ
Copyright Rédaction L'Usine Nouvelle

France : signature du pôle de compétitivité "innovations thérapeutiques"

Intervention de François Loos.


"Messieurs les Présidents, Monsieur le Préfet, Monsieur le Professeur, Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de vous accueillir ici aujourd'hui pour la signature du contrat du pôle de compétitivité alsacien 'Innovations thérapeutiques'.

De quoi vous parlerais-je sinon de compétitivité, de pôles de compétitivité et d'innovations thérapeutiques ?"

"La santé fait partie des secteurs qui apparaissent les plus dynamiques dans le commerce mondial avec les technologies de l'information, la chimie, l'aéronautique et les nouveaux matériaux. Ceux-ci ont en effet un contenu technologique élevé et comptent parmi les postes d'exportation les plus dynamiques.

La pharmacie est un secteur en croissance très intensif en R&D. C'est un secteur stratégique. Je souhaite donc favoriser encore davantage son développement et l'implantation de nouveaux centres de R&D sur nos territoires et plus particulièrement sur celui qui nous réunit aujourd'hui.


I - Les pôles sont la clé de la compétitivité au niveau local.

a) Nous avons mis en place une politique d'incitation à l'augmentation de l'effort de recherche

Dans le cadre de la stratégie européenne de Lisbonne, nous poursuivons l'objectif de dépenses de R&D à hauteur de 3% du PIB, dont les deux tiers dans les entreprises. La France consacre actuellement environ 2,2% de son PIB à la recherche, ce qui la situe dans la moyenne européenne, mais sensiblement derrière le Japon (3,2%), les Etats-Unis (2,9%) ou les pays nordiques (Finlande 3,5%, Suède 4%).

La part de la recherche publique se compare favorablement à celle de nos pairs, c'est la part de la recherche en entreprise qui est insuffisante. D'après les statistiques de l'OCDE, la recherche en entreprise représente 1,4% du PIB en France, contre 1,8% en Allemagne et 2,4% au Japon.

Pour atteindre ces objectifs, il faut disposer des bons leviers et s'en donner les moyens.

C'est pourquoi le Gouvernement français a mis en place les conditions adéquates pour rehausser notre effort en faveur de l'innovation et de la recherche.

Dans la Loi de Finances 2004, nous avons mis une première série de mesures, notamment le statut très avantageux au niveau des impôts et des charges sociales de la Jeune Entreprise Innovante (JEI), qui connaît un grand succès, avec plus de 1 000 sociétés qui l'ont déjà adopté. Le crédit impôt recherche qui est le principal outil de soutien à la R&D des entreprises a aussi été réformé, avec l'introduction d'une part en volume pour en renforcer l'efficacité, part que le Gouvernement a portée à 10% dans la loi de Finances pour 2006.

Nous avons complété ce dispositif notamment par la mise en place d''agences de moyens' :

L'Agence de l'Innovation Industrielle, qui va financer les grands projets industriels; elle intervient aux côtés des grands groupes et leurs sous-traitants en co-financement : il s'agit de permettre aux entreprises de s'engager plus facilement sur ces grands programmes technologiques très innovants orientés vers des marchés porteurs. Les premiers projets financés seront annoncés avant la fin du mois.

Oséo, rapprochement de l'ANVAR et de BDPME, est au service des PME, de leur création à leur transmission, avec une politique résolue de soutien de l'innovation dont les moyens seront doublés en deux ans ;

L'Agence Nationale de la Recherche soutient la recherche fondamentale et appliquée en se concentrant sur les projets les plus prometteurs, en laboratoires mais aussi en partenariat entre entreprises et laboratoires publics.

b) au-delà de l'augmentation de l'effort de R&D dans l'absolu, nous souhaitons aussi encourager la R&D coopérative.

Parce qu'on innove moins bien tout seul, nous souhaitons encourager la coopération inter-entreprises, et la coopération entre la recherche publique et la recherche des entreprises.

C'est pourquoi nous avons mis en place les pôles de compétitivité, élément stratégique de la mise en réseau des acteurs de l'économie industrielle de demain et que l'Etat accompagnera résolument. Je vous remets aujourd'hui une brochure intitulée 'les pôles de compétitivité au coeur de l'industrie', qui présente un panorama de l'ensemble des pôles. Cette brochure met l'accent sur les spécificités des 16 pôles mondiaux ou à vocation mondiale ainsi que les autres pôles dont 36 sont à dominante industrielle.

En plus des 1,5 milliards d'euros sur trois ans, j'ai mis à disposition des pôles 43 M€ dès 2005 pour lancer les projets les plus avancés sans attendre. Ce sont 19 projets qui ont été financés, dont 5 dans le seul domaine thérapeutique. Le premier projet financé du pôle qui nous réunit aujourd'hui est ANUBIS pour la mise au point d'une nouvelle voie abdominale par chirurgie transgastrique.

Nous avons labellisé 66 pôles. Afin de vous donner un point d'entrée unique pour le financement des projets coopératifs, nous avons mis en place un guichet unique interministériel, centralisé au Ministère délégué à l'Industrie, il s'appuie sur le Fonds de Compétitivité des Entreprises, nous ouvrons 3 appels à projets par an sur ce guichet unique : la machine est lancée.

Nous avons lancé un premier appel à projets pour 2006 qui s'est clos le 15 février dernier. Collectivement, vous avez déposé 6 projets, et vous êtes fixés comme objectif de créer 5 000 emplois d'ici 2015 grâce à l'innovation et en doublant les partenariats public et privé.

Vos 6 projets de R&D sont conçus autour de 2 axes :

- 1er axe : "de la chimie et des gènes vers le médicament". Il s'agit de la recherche et du développement de nouveaux médicaments et dispositif de diagnostic. Ces projets consolideront la position de la France qui occupe, depuis 1995, la place de premier producteur européen de médicaments. Les entreprises du médicament en France emploient directement près de 100 000 personnes, dont 19 000 en R&D.

Pour ce premier axe, les projets Novalix (développement d'un outil pour la conception et le développement de petites molécules pour des applications anti-cancéreuses), Aramis (identification de nouveaux candidats médicaments pour le traitement de la maladie de Parkinson), Oligoplus (développement de nouveaux outils pour le diagnostic et l'analyse, basés sur la détection rapide des gènes) et Excilot (mise au point de nouvelles formulations pour améliorer le potentiel pharmacologique des médicaments) ont été labellisés.

- 2e axe : "Imagerie et Robotique Médicale et Chirurgicale". Il s'agit de projets autour des nouvelles technologies de l'imagerie, de la robotique et des télécommunications appliquées au médical. Cet axe exploitera les technologies de l'information dans le domaine thérapeutique. 'L'opération Lindbergh', première intervention chirurgicale longue distance réalisée entre Strasbourg et New-York a ouvert en 2001 la voie au développement de ces technologies. Depuis, de nombreux prix internationaux ont confirmé la validité scientifique de ces travaux.

Outre le projet Anubis déjà financé, cet axe est composé du projet labellisé Stetau concernant des technologies d'enregistrement et de traitement des sons d'auscultation.

C'est une bonne nouvelle. Cela montre votre dynamisme et le bon fonctionnement de votre pôle, si 8 mois après la labellisation vous êtes capables de présenter de tels projets. J'examinerai très attentivement l'instruction de ces dossiers, en cours d'analyse technique à la direction générale des entreprises.

Bien entendu avec les 100 M€ disponibles pour le premier appel à projets pour 2006, tous les projets ne pourront être financés d'emblée au titre de ce premier appel à projets. Ils pourront concourir à l'appel à projets suivant doté de 70 M€ que nous avons lancé il y a une dizaine de jours et qui sera clos le 15 mai. Le Premier Ministre a décidé lors du dernier CIACT qu'il y aurait trois appels à projets par an, sur la période 2006-2008 avec le troisième appel à projets de 2006 à l'automne.

II - Votre pôle illustre la compétitivité du secteur thérapeutique en France.
a)Un pôle qui innove en utilisant les nouvelles technologies de l'information en matière thérapeutique.

Pour améliorer le service rendu au patient, que ce soit pour une meilleure efficacité ou une meilleure productivité, la France doit recourir davantage aux technologies de l'information dans le domaine thérapeutique. À cet égard, les opérations à distance que réalisent le professeur Marescaux et ses équipes sont remarquables et ont été récompensées à plusieurs reprises par des prix saluant leur qualité innovante. J'encourage votre pôle à capitaliser sur ce savoir-faire et à travailler avec les industriels des technologies de l'information et de communication pour développer de nouvelles techniques et de nouveaux usages au bénéfice des patients puis à les diffuser rapidement en Europe et au-delà.

Dans la lutte contre le cancer, la détection et le traitement précoce des tumeurs permettent d'améliorer le taux de survie des patients, mais les techniques actuelles de l'imagerie ne permettent pas d'effectuer ces opérations pour des tumeurs de petite taille. De nouvelles techniques de détection ou des systèmes innovants pour traiter ces tumeurs de façon robotisée doivent être développées.

b) Permettez moi de m'arrêter sur le cas de l'industrie de la santé, plus particulièrement représentée aujourd'hui.

L'industrie du médicament est un secteur structurant de notre économie : la France pèse plus de 25% du marché européen et est le premier producteur européen avec plus de 200 sites de production. Mais ces chiffres ne doivent pas nous laisser inactifs : la localisation des centres de recherche est déterminante pour l'avenir. L'action du Gouvernement au travers du pôle de compétitivité qui nous réunit aujourd'hui vise à fédérer et conforter ces efforts notamment en R&D. Le domaine thérapeutique est impliqué avec trois des seize pôles mondiaux ou à vocation mondiale.

L'annonce le mois dernier par AstraZeneca du renforcement de son centre de R&D à Reims est l'illustration qu'au-delà des menaces il y a aussi des nouveaux projets. Je voudrais aussi souligner qu'en Alsace, le groupe Eli Lilly dispose de son premier site de fabrication mondial.

Les efforts de R&D de votre pôle attirent au-delà de l'Alsace : le groupe allemand Paul Hartmann envisage de se renforcer en France en élaborant un projet de R&D avec votre pôle de compétitivité qui lui permettrait de se renforcer dans le domaine du pansement. Des discussions sont, je crois, en cours avec les instances de gouvernance du pôle.

Je conclurai par ce qui nous réunit aujourd'hui : la signature du contrat de pôle. Le contrat lie les parties qui le signent : c'est un engagement réciproque important, c'est un acte fort du pôle.

Il fixe notamment la composition et les partenariats du pôle, ses objectifs et sa stratégie, ainsi que ses moyens d'animation. Un bon contrat s'appuie sur des structures simples de gouvernance et c'est le cas du pôle 'innovations thérapeutiques'. Nous avons mis en place un guichet unique interministériel placé auprès de la direction générale des entreprises pour vous donner un point d'entrée unique pour le financement interministériel des projets coopératifs. L'équipe opérationnelle de direction du pôle fonctionne depuis le 1er janvier dernier. Nous avons donc aujourd'hui les moyens de travailler tous ensemble.

Je me réjouis donc que nous soyons réunis aujourd'hui autour de ce document de grande qualité, que je vous propose maintenant de signer."

Source :
www.industrie.gouv.fr

Institut National du Cancer (INCa) : quatre projets se dessinent pour l’Ile Seguin

"Un conseil d'experts chargé de réfléchir à l'avenir de l'Ile Seguin à Boulogne-Billancourt a défendu l'idée d'une 'île des deux cultures' alliant les sciences et l'art. Sur les 43 projets examinés, quatre sont déjà engagés.

Le plus en vue est celui qui occupera les 3,2 ha laissés vacants après le retrait du projet de la Fondation d'art de l'homme d'affaires François Pinault. Les experts ont choisi le centre européen de création contemporaine de 25.000 m2, défendu par Dominique de Villepin. Le ministère de la Culture a annoncé un financement à hauteur de 50 millions d'euros. Ce projet sera associé au jardin d'art et de sculpture, une idée soutenue par Nicolas Sarkozy. Il reste cependant à racheter le terrain, toujours propriété de Renault.

Sur le reste de l'île, une Scène de Musiques Actuelles (SMAC), projet de la ville de Boulogne, est programmée ainsi qu'un hôtel 4 étoiles de 162 chambres.
Côté sciences, l'Institut National de Cancer (INCa) occupera 8.000 m2 de bâtiments.
Il reste à finaliser l'installation de l'Inserm sur l'île ainsi que celle de l'American University of Paris (AUP) en accord avec la New York University. 'Les meilleurs projets sont ceux qui auront un financement crédible', a conclu Nicolas Sarkozy, président du conseil général des Hauts-de-Seine."

Source :
LeMoniteur-expert.com

Réorganiser la chirurgie dans les petits hôpitaux

L’ordonnance du Pr Vallancien


"Instaurer une classification des services de chirurgie pouvant conduire à leur suspension immédiate ; publier dès 2007 des recommandations de seuils d’activité chirurgicale mais sans effet couperet ; encourager la reconversion des petits hôpitaux vers d’autres missions de proximité (urgences, soins de suite...) ; établir tous les deux ans un bilan de la qualité opératoire... : l’ordonnance que le Pr Guy Vallancien propose à Xavier Bertrand pour réorganiser l’activité chirurgicale dans les petits hôpitaux oscille entre fermeté et souplesse. Il plaide pour une restructuration transparente, bien comprise et accompagnée."
==> Lire tout l'article (source : Quotidien du Médecin) : cliquer ici.

USA: Miniature Surgical Robots

"Laparoscopy reduces patient trauma, but eliminates the surgeon’s ability to directly view and touch the surgical environment. Although current robot-assisted laparoscopy improves the surgeon’s ability to manipulate and visualize the target organs, the instruments and cameras remain constrained by the entry incision. This limits tool tip orientation and optimal camera placement. The current work focuses on developing miniature in vivo robots to assist surgeons during laparoscopic surgery by providing an enhanced field of view from mulitiple angles, by using mobile robots for traversing the abdominal environment, and through the use of dexterous manipulators not constrained by the abdominal wall fulcrum effect.

This work is being done in coordination with the Robotics and Mechatronics Lab, with Associate Professor Shane Farritor, and Research Assistant Professor Steve Platt, in the Department of Mechanical Engineering at the University of Nebraska - Lincoln."

Da Vinci™ Robot at the UNMC: click here.

Source:
University of Nebraska Medical Center (UNMC)

L’INCa prend pied à Boulogne-Billancourt

"Le sénateur maire de Boulogne-Billancourt, Jean-Pierre Fourcade, a inauguré lundi l’Immeuble R’Way dans lequel vient de s’installer l’Institut national du Cancer (INCa). Un bâtiment réalisé par Bouygues Immobilier et conçu par le cabinet d’architectes Chaix et Morel.

Inauguré lundi par le sénateur maire de Boulogne-Billancourt, Jean-Pierre Fourcade, l’immeuble R’Way accueille l’Institut national du Cancer depuis début mars, institution destinée à coordonner l’ensemble des acteurs de la cancérologie en France. Une installation réalisée grâce au soutien de la ville de Boulogne et du conseil général des Hauts-de-Seine qui financent le montant des loyers à part égale.

Réalisé par Bouygues Immobilier et dessiné par la cabinet d’architectes Chaix et Morel, l’immeuble R’Way dispose d’une superficie de 4243 m2 sur 7 étages. Situé en plein cœur de Boulogne-Billancourt, cet immeuble bénéficie d’autre part d’une architecture originale.

Outre les éléments de verre, de bois, de pierre et de végétal qui le constitue, R’Way dispose de balcons et de terrasses dallés de bois et ornés de bac plantés pour un lieu de travail convivial. Cette installation de l’INCa est somme toute provisoire, puisque l’institut a donné son accord à la mairie de Boulogne-Billancourt fin 2005 pour occuper à terme un immeuble de 8.000 m2 sur l’Île Seguin."

Source :
www.batiactu.com

European Association of Urology congress 5-8 April 2006 Paris (France)

For information click here.

EAU Congress social programme : click here.

Suisse : opération da Vinci ™

Premier appareil du genre en Suisse romande.

Opération Da Vinci™


"Le robot Da Vinci™, utilisé à la clinique Générale-Beaulieu de Genève, permet des opérations où l’on se retrouve en trois dimensions, à l’intérieur du corps du patient. Reportage au bloc."

"Il est 7 h 30, mercredi matin, clinique Générale-Beaulieu, Genève. Accompagné du directeur, Philippe Cassegrain, nous venons de pénétrer dans le bloc opératoire. Alors que Georges, notre photographe, et le soussigné se sont dévêtus pour revêtir la blouse et le pantalon vert de circonstance, le Dr Jean Sauvain entre à son tour dans le local qui jouxte la salle d’opération et se choisit une tenue à sa taille, tout en lâchant quelques explications: 'Le robot Da Vinci™ permet tout aussi bien d’intervenir en chirurgie digestive, gynécologique et urologique. Ce matin, nous allons d’ailleurs procéder à une prostatectomie totale.'

Masque sur le nez, bonnet sur le chef, nous voilà en trois pas à l’intérieur de la salle d’opération proprement dite, où s’affairent déjà les assistantes et le Dr André Mélis, anesthésiste, qui nous entraîne aussitôt vers ses écrans de contrôle. Sur la table d’opération, le patient, ventre nu et artificiellement gonflé, badigeonné, sexe muni d’une sonde, vient de partir dans les bras de Morphée. Pendant les trois heures qui vont suivre, le Dr Mélis va garder l’œil sur de multiples paramètres, lui assurant que tout se passe bien. 'Si le ventre du patient est gonflé, explique-t-il, c’est qu’on a introduit à l’intérieur du gaz carbonique pour repousser les intestins vers le haut, et libérer l’espace nécessaire à l’intervention.'

A deux mètres de la table d’opération, au fond de la salle, le robot Da Vinci™ patiente. Prix: un million trois cents mille euros (n.d.l.r.: environ deux millions de francs). Cote de succès: le cours des actions de la société qui le fabrique a été multiplié par dix en dix-huit mois. Da Vinci™ est une star. Dans la demi-heure qui a précédé notre arrivée, les assistantes l’ont recouvert de plastique transparent, il est entièrement stérilisé, lui aussi 'en tenue' d’opération.

Des pionniers
Le Dr Charles-Henry Rochat nous a rejoints. Lui et le Dr Sauvain font équipe. En Suisse romande, ils étaient jusqu’à peu les seuls urologues à pratiquer ce type d’opération via la laparoscopie robotisée, technique qui a vu le jour en 1999. Depuis début 2006, les HUG (Hôpitaux universitaires genevois) disposent du même modèle, qu’on apprend gentiment à apprivoiser. Jean Sauvain: 'Comme nous formons une équipe parfaitement soudée, rodée, qui a l’habitude de travailler ensemble, l’opération ne prendra que trois heures. Trois heures pendant lesquelles Rochat et moi allons danser une sorte de ballet autour de la prostate du patient, chacun anticipant les gestes de l’autre.' Si les deux médecins ont à jouer le rôle de maîtres danseurs, c’est que le robot, lui, ne fait rien tout seul: c’est une belle danseuse, mais qui a besoin d’être conduite.

Six trous dans l’abdomen
Justement, on vient d’approcher Da Vinci™. Voilà quelques minutes, on a pratiqué six petits trous dans l’abdomen du patient (dont l’un par le nombril) par lesquels on a introduit la caméra laparoscopique et de longues tiges ou 'banderilles', dont deux sont pourvues à leur extrémité de fins ciseaux et d’une pince électrocoagulatrice pouvant sectionner selon plusieurs axes. Trois des tiges sont 'solidarisées' (rattachées) aux trois bras articulés de Da Vinci™. La quatrième tige est manipulée par le Dr Rochat, assis à proximité du patient. Deux écrans vidéo permettent à toutes les personnes présentes de suivre intégralement ce qui se passe à l’intérieur de l’abdomen, où les chirurgiens se fraient un chemin, écartent, sectionnent, s’activent.

Car, à deux mètres du patient, le Dr Sauvain est assis devant la console de Da Vinci™, les yeux collés aux lunettes qui permettent une vision en 3D. Des deux mains, il actionne les joysticks: 'L’un des avantages de la robotique, c’est qu’on devient complètement ambidextre: je suis aussi habile de la main gauche que de la main droite – ce qui n’est pas le cas lors d’une opération ouverte.' Ce matin, c’est le Dr Sauvain qui opère depuis la console. Cet après-midi, les deux chirurgiens intervertiront les rôles – à chacun ses patients ! – mais pour l’heure, son compère Rochat fait office d’assistant: à l’aide de la quatrième tige (un 'super-écarteur') qu’il bouge manuellement, le Dr Rochat prépare le terrain pour son confrère, écarte les chairs et les graisses, tâte pour éprouver la dureté des tissus et organes, avant que le Dr Sauvain ne coupe, taille, cisaille et coagule.

Sur les écrans, les chirurgiens disposent d’une image grossie plus de dix fois ! 'Ce qui n’est évidemment pas le cas lors d’une opération ouverte.' De surcroît, un système de miroirs révèle des endroits invisibles à l’œil nu. 'Da Vinci™ nous permet de gagner en précision. Le patient perd aussi très peu de sang. Résultat: son rétablissement est beaucoup plus rapide. Aux Etats-Unis, certains repartent le soir même.' Autre élément fascinant: 'La console, elle, pourrait aussi bien se trouver au pôle Nord. Un jour, cette technique permettra à tel chirurgien d’opérer à distance, depuis n’importe quel point de la planète.'

Et maintenant ? Long voyage à l’intérieur du corps du patient. C’est que test sanguin PSA, toucher rectal et biopsie ont permis de détecter la présence d’une tumeur cancéreuse. L’ablation de la prostate, y compris des ganglions adjacents, doit être totale. Une opération à ne pas confondre avec un bénin 'rabotage' de la prostate, qui se fait par le canal de l’urètre, et qui est rendu nécessaire lorsqu’une prostate devenue trop grosse gêne le travail de la vessie et empêche d’uriner correctement.

A l’aide de ses ciseaux coagulateurs, le Dr Sauvain sépare peu à peu la prostate de la vessie, puis détache de celle-ci les deux 'bandelettes' ou nerfs érectiles – des éléments qu’il faut soigneusement préserver si l’on veut garder au patient ses capacités d’entrer en érection. Une fois la prostate entièrement dégagée les chirurgiens la font tourner un instant sur elle-même, comme un corps qui flotterait en apesanteur, puis ils la déposent dans un coin de l’écran, car toute leur science va être requise pour le moment le plus délicat: afin de libérer la prostate, on a dû sectionner l’urètre, or il va maintenant falloir raccorder, 'solidariser' par une suture l’urètre directement à la vessie – faute de quoi le patient ne pourrait tout simplement plus uriner...

Prostate prise au piège
Cela fait, l’une des tiges est équipée à son extrémité d’un endobag, sorte de petit filet de pêche en plastique relié à l’extérieur par un filin. La pochette va se refermer sur la prostate! Et hop! la tige extraite, il n’y aura plus qu’à tirer sur le filin: la prostate prise au piège jaillit par le nombril, comme un poisson ramené des profondeurs. Quelques points de suture, l’opération est terminée. L’anesthésiste s’apprête à réveiller le patient, ce qui ne prendra que trois minutes.

Dans l’intervalle, le Dr Sauvain, satisfait de sa prise, et après nous avoir fait enfiler des gants, nous en fait tâter les contours. L’organe est gros comme deux châtaignes. 'Vous sentez, là, comme c’est dur? alors qu’ici, c’est plus mou.' En effet, sous la pression des doigts, on localise parfaitement la tumeur. Ensuite? La prostate va partir pour de multiples examens, qui lui vaudront d’être réduite en fines tranches. On saura tout. Quant au robot Da Vinci™? Bientôt 'déshabillé', il va incessamment regagner son coin au fond de la salle, et attendre l’après-midi.

Flambant neuf, le robot est arrivé à la Générale-Beaulieu il y a seulement trois ans. Il y termine déjà sa carrière helvétique (une clinique française le recueillera). En effet, d’ici quelques semaines, un nouveau modèle, le Da Vinci S™, doté d’un bras supplémentaire va faire une entrée remarquée, et le ravissement de toute l’équipe. Philippe Cassegrain, patron de la Générale-Beaulieu, entend maintenir sa clinique à la pointe.

Pour en savoir plus: sous le titre 'La chirurgie à l’ère de la robotique', les Drs Sauvain, Rochat et Racloz donneront une conférence publique le 27 avril, à 20 h, Auditoire Rouiller, Uni Dufour, Genève.

Et la formation ?
Le recours au robot Da Vinci™, comme à tout autre appareil dernier cri, pose une problématique assez générale en chirurgie. C’est bien joli d’avoir un robot. Encore faut-il être capable de l’utiliser! Et donc être en mesure de se former et d’acquérir de l’expérience. Or, ce genre d’appareil coûte cher et les chirurgiens, souvent, ont leurs bonnes vieilles habitudes. Pour le robot Da Vinci™, il n’en existe que deux en Suisse romande. Comment tous les jeunes et moins jeunes urologues, gynécologues, gastroentérologues pourraient-ils se former sans trop tarder, alors que dans les hôpitaux universitaires, on est fatalement conduit à enseigner les techniques les plus utilisées et donc les plus communes? Le problème n’est pas résolu."

Source :
Article de Jean-François Duval, Photos Georges Cabrera
© Migros Magazine

==> Photos du reportage (PowerPoint): cliquer ici.

U.S. Firm Says It Made Stem Cells from Human Testes

U.S. researchers said yesterday they had transformed immature cells from men's testicles into stem cells, which they then coaxed into becoming nerve, heart and bone cells.


==> Story in The Washington Post: click here.

U.S. Firm Says It Made Stem Cells From Human Testes


"U.S. researchers said yesterday they had transformed immature cells from men's testicles into stem cells, which they then coaxed into becoming nerve, heart and bone cells.

Their work has not been assessed by standard peer-review processes but was presented at a meeting of stem cell researchers in Valencia, Spain. If other researchers can duplicate their efforts, the study offers a possible new source of valuable stem cells.

The researchers, at PrimeGen Biotech LLC in Irvine, Calif., worked with immature cells found in testes and ovaries, known as germ cells. Scientists have hoped to use germ cells as a source of tissues for transplant and other medical uses.

The findings are certain to be scrutinized before they are accepted. Earlier this year, South Korean researcher Hwang Woo Suk was disgraced for having faked two studies in which he claimed to have cloned human embryos and used them as a source of embryonic stem cells.

Last week, Gerd Hasenfuss of Georg-August-University in Goettingen, Germany, and colleagues reported in the journal Nature that they had transformed mouse germ cells into stem cells.

Francisco Silva and colleagues at PrimeGen said they had accomplished the same thing and taken it several steps further using human germ cells.

'Germ cells isolated from adult human testis can be therapeutically reprogrammed to have the ability to differentiate into cells that can be used therapeutically for cell-based regenerative medicine,' they wrote for a presentation in Spain.

'We've already been able to reproducibly differentiate heart, brain, bone and cartilage cells, and we are excited to begin testing how these cells incorporate into tissues,' Silva said in a statement.

Stem cells are the body's master cells, and scientists are working to learn how to find and use them to replace tissue, grow new organs and study diseases.

There are many sources. So-called adult stem cells are found throughout the body, although they are difficult to identify. Bone marrow stem cells are routinely used in transplants to treat cancer and other diseases. But they already are partly programmed and can serve as a source of a limited range of related cells.

Stem cells taken from fetuses are more flexible. The most immature cells are taken from very early fetuses called blastocysts. These embryonic stem cells are pluripotent, meaning they can serve as a source of any kind of other cells or tissue.

Embryonic stem cells are controversial because some people believe that to use them is to destroy human life, and federal law strictly limits the use of taxpayer funds for working with them.

So researchers are seeking other sources of stem cells, both for this reason, and in the interest of finding the best possible sources.

Silva's team took cells from the testes of men ages 26 to 50. They grew them in various cell cultures, first to reprogram them to act as malleable stem cells and then to use them to grow various cell types."

Source:
Article by Maggie Fox
Reuters
© 2006 The Washington Post Company