CHU de NANCY : L'exploration digestive par vidéo-capsule

"L'exploration de l'appareil digestif sans acte invasif et sans anesthésie est possible à Nancy grâce à la capsule vidéo-endoscopique, véritable concentré de technologie au service de la santé et du bien-être du patient. Exploitée pour la 1e fois en Europe par une équipe nancéienne en novembre 2000, la capsule a depuis parfaitement intégré l'offre de soins du service de Médecine interne à orientation digestive qui fait partie des centres experts au même titre que Bruxelles, Rome et Tel-Aviv dans l'évaluation de la capsule colique. Pour le Pr. Gérard Gay, ces capsules repoussent encore les limites du voyage à l'intérieur du corps humain. Explications."


"'Dans certaines circonstances cliniques, il s'agit d'une investigation de premier niveau : l'exploration par capsule de l'appareil digestif aide à poser un diagnostic', explique Gérard Gay. Cette méthode innovante s'applique à l'intestin grêle, à l'oesophage depuis 2004 et au colon depuis 2006 (évaluation en cours pour cette dernière application). Si des lésions sont constatées en vidéo-capsule, une endoscopie classique traditionnelle sous anesthésie générale est pratiquée sur le patient pour confirmer le diagnostic et procéder au traitement endoscopique.

Simple d'utilisation pour le patient qui doit seulement l'avaler avec un verre d'eau, la capsule de la taille d'un comprimé a une progression indolore à l'intérieur du corps où elle poursuit un cheminement naturel : oesophage, estomac, intestin grêle, gros intestin et colon. L'évacuation a lieu dans les 24 – 48 heures, selon le transit du patient. Elle permet d'explorer des zones difficiles voire impossible à atteindre jusqu'ici, en particulier dans l'intestin grêle, sans risque infectieux. A usage unique, le système est parfaitement sécurisé grâce aux matériaux plastiques indestructibles utilisés pour contenir les éléments techniques de la capsule (système optique, puce électronique, batteries). Et à la question 'la capsule peut-elle rester coincée à l'intérieur ?', le Pr Gay répond 'on ne peut pas écarter totalement cette très faible probabilité, mais si elle survient, il y a toujours la possibilité de recourir à une endoscopie classique dédiée en fonction du territoire pour la récupérer.'

Il reste pourtant essentiel, pour la qualité de l'examen, que le patient soit à jeun et ait absorbé une préparation pour nettoyer l'intestin avant l'ingestion de la capsule comme pour une endoscopie traditionnelle. Sa progression est dépendante du temps de transit gastrique de l'individu et le dispositif doit rester opérationnel pour capter des images des zones à observer. 'Pour palier l'autonomie limitée des batteries, la capsule utilisée pour l'exploration du colon situé en bout de course de l'appareil digestif, se met en veille au niveau de l'estomac, précise l'hépato-gastro-entérologue, le dispositif se réactivant dans l'intestin grêle pour être opérationnel lors de son passage dans le colon.'

La capsule vidéo-endoscopique repose sur les principes de miniaturisation et de transmission d'images à distance issus de la technologie militaire israélienne. Des capteurs placés sur la peau du patient et reliés à un petit boîtier porté à la ceinture, reçoivent les images qui sont ensuite transférées sur un ordinateur. L'analyse des images enregistrées se fait depuis les 3 stations informatique du service. 'Pour un diagnostic optimal, cette analyse fait souvent l'objet d'une discussion entre médecins. L'apparition des capsules a en effet modifié le mode de prise en charge des patients, mais aussi nos pratiques professionnelles', déclare le Dr. Michel Delvaux, médecin du service. Pendant tout ce temps le patient est totalement libre de ses mouvements et peut vaquer à ses occupations, que ce soit à l'hôpital ou chez lui.

350 capsules sont utilisées au CHU de Nancy chaque année, toute exploration confondue. L'établissement nancéien fait partie des centres experts au même titre que Bruxelles, Rome et Tel-Aviv dans l'évaluation de la capsule colique. 'Dans le cadre d'un partenariat de recherche entre le service de Médecine interne à orientation digestive et les industriels impliqués dans la capsule, nous vérifions à la fois l'efficacité de ces nouveaux systèmes et les comparons aux techniques déjà existantes'. Parmi les avancées technologiques les plus attendues concernant ces matériels, on retiendra : la vision en 3D, la capacité de réaliser des prélèvements pour les capsules et enfin le téléguidage par le médecin".

Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU Nancy - 29, av du Mal de Lattre de Tassigny
54035 Nancy cedex
Téléphone : 03 83 85 14 78
Fax : 03 83 85 11 88
email : l.verger@chu-nancy.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 466 - 29 avril 2009

CHU de Nancy : Télé encéphalographie en Lorraine : 1er réseau inter-hospitalier

NANCY - "Les neurologues du CHU voient s'afficher sur l'écran l'électroencéphalogramme (EEG) d'une patiente tombée dans une rue à plus de 100 km de Nancy et donnent leur diagnostic par téléphone. A l'autre bout du fil, l'équipe médicale de l'hôpital de Remiremont qui a pris en charge la victime les écoutent : un travail à distance rendu possible grâce au 1er réseau français d'interprétation EEG en temps réel mis en place par le Centre Hospitalier Universitaire et co-financé par la Région Lorraine. Bénéficiant d'une infrastructure parfaitement sécurisée, gérée par la Direction du Système d'Information et l'unité Réseaux et Télécommunication du CHU de Nancy, le dispositif a été initié par le Pr Hervé Vespignani, chef du service de Neurologie.

Malgré la banalité de leur apparence, cet ordinateur et ce téléphone portent en eux tout le dispositif de télémédecine EEG. Un réseau d'interprétation en ligne qui relie en temps réel plusieurs centres hospitaliers de proximité lorrains et l'établissement nancéien. Une première nationale à l'actif du service de Neurologie du CHU de Nancy. En effet, 'si le principe de la télémédecine existe depuis plusieurs années, c'est la première fois qu'une application en matière d'électroencéphalographie voit le jour', précise l'initiateur du projet.

La réalisation d'un EEG est indiquée dans de nombreuses situations : malaise, perte de connaissance, manifestation pouvant faire penser à de l'épilepsie ou encore surveillance de comas. 'Les hôpitaux périphériques n'ont généralement pas de neurologues dans leurs équipes' explique le chef du service de Neurologie 'c'est pourquoi l'intervention des spécialistes du CHU est incontournable dans ces situations.' Jusqu'à présent, les tracés étaient envoyés au Centre Hospitalier Universitaire de Nancy par coursiers ou par ambulances. Dans les cas les moins urgents, rendez-vous était donné aux patients dans un périmètre de plus de 100 km.

Le dispositif actuel est avantageux à la fois pour le public et les équipes médicales : 'Moins d'attente, moins de déplacements, donc plus de confort pour le patient et ses proches ainsi qu'une activité plus importante pour les neurologues.' Un dispositif également intéressant à l'intérieur du CHU étendu sur 2 sites géographiques distincts : 'Si une intervention de chirurgie cardiaque a lieu sur le site de l'hôpital d'adultes de Brabois, le chirurgien qui veut s'assurer que sa stratégie opératoire n'a pas de conséquences négatives sur le cerveau de son patient, utilisera la surveillance en direct par EEG avec un neurologue du site des hôpitaux urbains' explique le Pr Hervé Vespignani.

A l'heure actuelle, le réseau intègre les centres hospitaliers de Bar-le-Duc (Meuse), Neufchâteau, Remiremont, St Dié (Vosges) et prochainement Freyming-Merlebach, Metz (Moselle) et Verdun (Meuse). 'Il reflète pleinement la volonté d'apporter à ces hôpitaux et à leurs patients les bénéfices de la technicité et de l'expertise du CHU dans la perspective d'une organisation territoriale. Au-delà des avancées pour le patient et les équipes de soins, le réseau a une incidence positive sur la démographie médicale locale' ajoute le Pr Vespignani. Un sérieux atout pour attirer des neurologues en Lorraine pour exercer la neurologie générale dans les hôpitaux périphériques et la neurologie spécialisée de haut niveau au CHU de Nancy."

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Responsable de la Communication
CHU Nancy - 29, av du Mal de Lattre de Tassigny
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Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 465 - 21 avril 2009

CHU de Lyon : Cardiologie : Lyon remplace la valve aortique sans ouvrir le thorax

"Depuis novembre 2008, le service de cardiologie interventionnelle et les chirurgiens de l'hôpital Louis Pradel implantent une valve biologique en position aortique par voie artérielle. Il n'est plus nécessaire d'ouvrir la cage thoracique ni d'effectuer d'anesthésie générale (depuis novembre 2008). Cette prise en charge correspond à des indications bien précises. 9 patients, de plus de 75 ans, ont bénéficié de cette thérapie. L'hôpital Louis Pradel est, actuellement, le seul établissement en Rhône-Alpes Auvergne habilité à pratiquer cet acte."
Revascularisations coronaires : les techniques interventionnelles remplacent de plus en plus la chirurgie cardiaque de pontages.

"Le rétrécissement valvulaire aortique dégénératif est la première cause de maladie valvulaire cardiaque du sujet âgé. Cette maladie augmente de façon exponentielle après 75 ans. On estime sa prévalence à 2.5 pour cent à 75-76 ans et 8.1 pour cent à 85-86 ans. Avec le vieillissement de la population, la proportion de français de plus de 75 ans actuellement de 11 pour cent devrait atteindre 14 pour cent en 2025 et plus de 21 pour cent en 2050. Le nombre de centenaires atteindra alors les 120 000 personnes contre 8 500 actuellement. La fréquence des remplacements de valves cardiaques aortiques devrait suivre cet accroissement.

Or, après 80 ans, la chirurgie de remplacement valvulaire aortique est associée à une mortalité hospitalière pouvant atteindre 9 pour cent et à un risque de complications neurologiques de 8 pour cent. En cas de pontages coronaires associés ou d'insuffisance cardiaque, le risque de mortalité augmente significativement. La durée médiane d'hospitalisation est d'une semaine à 10 jours dont 1 à 2 jours en réanimation chirurgicale.

Le remplacement d'une valve du coeur sans chirurgie cardiaque est typiquement dédié aux rétrécissements aortiques du patient très âgé, aux comorbidités multiples et pour lequel le risque de mortalité opératoire est particulièrement élevé.

Le système Corevalve® permet d'implanter par voie artérielle fémorale percutanée une valve biologique en position aortique. La valve bioprothétique est une valve de 'deuxième génération'. Elle est composée d'un treillage métallique en matériau thermodéformable : le Nitinol et d'une bioprothèse (en péricarde de porc) qui reproduit le 'clapet' d'une valve. La bioprothèse est introduite dans un cathéter de 6 mm en étant 'techniquée' dans de l'eau froide. La sonde est alors introduite par l'artère fémorale. Grâce aux rayons X son parcours jusqu'au coeur est visualisé par les médecins qui 'larguent' la valve précisément sur l'ancienne. Celle-ci, au contact de la chaleur du sang (37°C) reprend une forme valvulaire et peut remplacer la valve déficiente.

Même si il faut rester encore prudent les premiers résultats sont encourageants : l'intervention d'une durée d'environ 1h30 entraîne moins de complications qu'une opération avec ouverture de la cage thoracique et anesthésie générale. Le taux de succès de la procédure est estimé entre 75 et 88 pour cent. Le patient ne passe que deux à trois jours en surveillance continue et la durée moyenne de séjour à l'hôpital est réduite à 7 jours. Ces durées seront amenées à diminuer progressivement.

Facturé 17 000 Eur. l'acte est pris en charge par l'assurance maladie depuis mars 2009. En extrapolant les données scientifiques disponibles, il faut avoir à l'esprit qu'une procédure percutanée, en plus de l'intérêt clinique pour les patients, pourrait devenir prochainement économiquement pertinente par rapport à une chirurgie valvulaire classique, le coût de l'implantation supérieur de ces valves per-cutanées étant compensé par la diminution du séjour hospitalier. Ainsi, aux USA le coût global de la procédure percutanée est estimé entre 10 000 USD et 25 000 USD contre 25 000 à 50 000 USD pour la chirurgie.

L'hôpital Cardiologique (HCL) est un des 16 centres retenus par le ministère de la Santé. Il est aussi le seul dans la région Rhône-Alpes-Auvergne. Le Groupement Hospitalier Est, dont il fait partie, a l'avantage majeur de concentrer deux expertises :

- La chirurgicale valvulaire avec l'équipe du Pr JF Obadia et celle du Pr Olivier Jegaden,
- La cardiologie interventionnelle avec le Pr G Finet, le Dr G Rioufol et le Dr Guy Durand de Gévigney.

Le développement de cette technologie innovante permet de prendre en charge des patients jusqu'alors contre-indiqués à la chirurgie ou à haut risque chirurgical permettant ainsi de proposer une alternative thérapeutique séduisante. Ce traitement concerne chaque année une trentaine de patients. Si la bonne qualité des résultats est confirmée, les indications seront élargies et le nombre de patients pourra augmenter."

Pour plus d'informations contacter :
Directeur de la Communication
Hospices civils de Lyon - 3, quai des célestins
69229 Lyon cedex
Téléphone : 04 72 40 70 30
Fax : 04 72 40 72 30
email : danielle.gimenez@chu-lyon.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 465 - 21 avril 2009