La société américaine EndoGastric Solutions (
http://www.endogastricsolutions.com) est spécialisée dans les procédures chirurgicales
non invasives (passage par les voies naturelles pour opérer, sans effectuer d'incisions), pour des indications telles que le reflux gastro-oesophagien. Cette société américaine, ayant une filiale européenne, a formé des chirurgiens qui opèrent en chirurgie non invasive en Belgique et France essentiellement, mais aussi en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal (
voir). La société
EndoGastric Solutions est donc pionnière dans ces nouvelles techniques chirurgicales, dites
non invasives car utilisant
les voies naturelles sans avoir besoin d'ouvrir ni d'inciser lors de l'opération.
La chirurgie non invasive pour opérer le reflux gastro-oesophagien arrive en France...En 2007,
l'Institut de Recherche contre les Cancers de l'Appareil Digestif (IRCAD), situé à Strasbourg, sous la direction du
Professeur Jacques Marescaux, s'est associé à des parternaires privés, dont la société
EndoGastric Solutions, pour mener à bien ses recherches sur la chirurgie mini-invasive et non-invasive. Il existe donc un
partenariat entre l'
Ircad et
EndoGastric Solutions Europe, afin de mettre au point les techniques chirurgicales
les moins agressives possibles.
Cet article constitue une suite de celui du 09/07/07 sur le même sujet (
lire).
Extrait de l'article paru dans "
Sciences et avenir" d'avril 2009 (p. 13) : interview avec le
Professeur Jacques Marescaux :
Sciences et avenir : "Votre institut a été le premier à réaliser une chirurgie digestive non invasive. En quoi consiste-t-elle ?"
Professeur Jacques Marescaux : "C'est une intervention réalisée sans incision externe en passant par les orifices naturels. On appelle cela la
Natural orifice transluminal endoscopic surgery (NOTES). L'idée, qui peut paraître totalement folle, vient de deux gastro-entérologues américain et hongkongais qui ont publié leur expérience en 2004. J'ai alors discuté avec mes différents collaborateurs et nous avons lancé le projet ANUBIS. Trois ans plus tard, en avril 2007, nous avons réalisé la première résection de vésicule biliaire par voie vaginale (
lire) ! Il y a eu ensuite une centaine de NOTES [
opérations non invasives, ndlr.] dans le monde. En trois ans, nous avons démontré sur le plan expérimental qu'en passant par la bouche et l'estomac, on peut traiter la vésicule, la rate, les reins, la glande surrénale ou encore le côlon..."
Sciences et avenir: "Quels sont les avantages ?"
Professeur Jacques Marescaux : "Pas de cicatrices et moins de douleurs. En 1988 a eu lieu ce que les Américains ont appelé 'la deuxième révolution française', quand une équipe de Lyon a réalisé la première ablation de la vésicule sans ouvrir l'abdomen. Ils ont lancé la laparoscopie [
ou chirurgie par les voies naturelles, dite aussi coelioscopie : c'est une technique de chirurgie mini-invasvie de la cavité abdominale à des fins de diagnostic et d'intervention. Ndlr.]. La laparoscopie consiste à introduire les instruments par plusieurs petites incisions dans le ventre. Avec NOTES, on n'a plus d'incision à faire.
[On passe donc de la chirurgie mini-invasive à la chirurgie non invasive, Ndlr.].
On gagne en confort avec une chirurgie de moins en moins invasive. Un exemple : pour la chirurgie de l'obésité, 6 ou 7 trocarts
[canule creuse dans laquelle on glisse des instruments ou une fibre optique, sorte de caméra. Ndlr.] sont encore nécessaires. Avec NOTES par voie vaginale ou gastrique, on réduira à deux voire un seul trocart. Le bon sens fait dire que le malade choisira la technique la moins agressive."
[NB : pour l'opération du reflux gastro-oesophagien, il n'y a aucune incision : il s'agit de chirurgie totalement non invasive, Ndlr.].
Sciences et avenir: "Quels sont encore les obstacles à surmonter ?"
Professeur Jacques Marescaux : "L'instrumentation ! Avec NOTES, il faut parvenir à introduire plusieurs instruments par une seule canule ! Nous avons déjà développé plusieurs prototypes d'instruments qui ne sont pas encore homologués pour une utilisation humaine."
Copyright "Sciences et avenir" (avril 2009)