Pontage coronarien à coeur battant : la chirurgie assistée par ordinateur à l'Ecole Européenne de Chirurgie

Mercredi 15 décembre 2010, Ecole Européenne de Chirurgie, Paris. Je me rends à un training de chirurgie assistée par ordinateur : il s’agit d’un pontage coronarien à coeur battant, du moins en théorie, puisque ledit training va s’effectuer sur cadavre. Sans don de son corps à la science, ce training n’aurait pas été possible. Merci à celui (et aux proches) qui a fait ce don si généreux.

Un grand merci à M. David Douglas, responsable Formation Europe à Intuitive Surgical Inc. et à Mme Aurore Dionnet, directrice de l’Ecole Européenne de Chirurgie, pour m’avoir permis d’assister à cette journée si riche d’enseignements ...

Lire l'article sur AgoraVox, journal citoyen en ligne.

UroMeeting2010

Le 3 décembre 2010 se tenait le premier congrès dédié à la chirurgie mini-invasive assistée par ordinateur dans le domaine du traitement du cancer de la prostate (urologie). C'était à l'Institut Mutualiste Montsouris, Paris.

Pour le programme, c'est ici.

Pour les photos concernant ce congrès qui réunissait les plus grands spécialistes américains et européens en chirurgie mini-invasive assistée par ordinateur, voir le lien :

http://picasaweb.google.com/Cath.Coste/UroMeeting2010#

Prochainement, un article de fond consacré à l'UroMeeting parisien de 2010 sera posté sur ce blog ...

Comment anoncer un cancer ? Faut-il dire toute la vérité ? Un médecin français retraité atteint d'un cancer témoigne

LE MÉDECIN PATRAQUE, 1
Faut-il dire au malade la vérité (toute la vérité et rien que la vérité, Votre Honneur) ?
Article du 28 novembre 2010
Dr. Martin Winckler : "Le médecin patraque est un médecin écrivain de grande expérience. Sa dernière expérience en date : un cancer. Il nous en parle à tous, médecins et non-médecins. MW PS : Oui, c’est un médecin réel. Son pseudonyme est destiné à lui permettre de prendre du champ."
Le Médecin patraque : "Ecrire sur son cancer est un exercice qui m’a toujours paru un peu narcissique, comme s’il avait plus d’importance que les cancers de ceux qui n’ont pas le goût de l’écriture, et davantage destiné à aider son auteur que ses lecteurs. Si je cède à la proposition que m’en a faite Martin Winckler, c’est parce que le vécu d’un médecin est peut-être particulier : il ne se pose pas les mêmes questions que les non-médecins, il en attend d’autres réponses, mais, pas plus qu’eux, il ne réussit à tenir son irrationnel à l’écart de cette aventure. J’adopterai la technique consistant à traiter séparément les différentes questions... très artificiellement rationnelle, puisqu’en réalité elles se télescopent toutes en même temps... mais on ne se refait pas à 72 ans (sinon en pire !).
Personnellement, j’ai eu droit au 'coup de massue' : venu passer un scanner abdomino-pelvien que je m’étais auto-prescrit pour de toutes autres raisons (bilan d’un 'colon irritable' très ancien dont les symptômes s’aggravaient, afin d’éviter l’examen désagréable qu’est une coloscopie : le genre de faute médicale grossière que les médecins ne commettent que sur eux-mêmes, heureusement sur leurs patients) pour lequel j’étais à mille lieues de penser à un cancer, j’ai été reçu, une fois l’examen terminé, par une charmante radiologue, très agréable à regarder, qui m’a dit, avec un sourire tout aussi charmant : 'J’ai de mauvaises nouvelles : vous avez un cancer du colon transverse assez volumineux, et probablement des métastases hépatiques, à vérifier par une IRM (imagerie par résonance magnétique.) ; pour que vous ne perdiez pas de temps, je vous fais le compte-rendu tout de suite, ça vous évitera de venir le chercher demain' : bref, elle m’a asséné la totale en dix secondes, et je n’ai pu que répondre 'C’est très aimable de votre part'.
Tous les collègues avec lesquels j’ai discuté des modalités de cette annonce en ont été profondément choqués ; personnellement, aujourd’hui, réflexion faite, je pense qu’elle a bien procédé.
Un peu groggy quand même (mais comment éviter de l’être, tôt ou tard ? Il faut bien que ce diagnostic soit clairement énoncé à un moment ou à un autre) , je me suis trouvé directement plongé dans le 'qu’est-ce que je fais, maintenant ?', c’est-à-dire dans le 'faire', dans le 'réel' ; j’ai évité la période bien plus anxiogène du 'est-ce un cancer ou pas ? a-t-elle vraiment des doutes, ou n’ose-t-elle pas me dire la vérité ?' qu’aurait entraîné un hypocrite, plus facile pour elle, et théoriquement plus humain : 'il y a une image suspecte dans votre colon, à vérifier par coloscopie : n’attendez pas trop longtemps'.
Cette immersion brutale dans la réalité s’est aussitôt traduite par deux questions :
'Comment je l’annonce à ma femme ?' ; du coup, la personne qu’il fallait ménager, ce n’était plus moi, mais ma femme ; ce qui faisait d’elle, et non de moi, la personne à plaindre ; du coup, je l’étais moi-même, comparativement, beaucoup moins, ce qui a eu un effet très salutaire ;
'Qui faut-il aller voir ? qui est le meilleur, pour le cancer du colon ?' : retraité depuis 11 ans, je me suis brutalement rendu compte que tous mes réseaux n’existaient plus ; tous les cancérologues de bonne réputation que je connaissais étaient soient morts, soit retraités ; et les médecins savent bien que l’idée selon laquelle 'tous les spécialistes se valent' est une fiction purement administrative dans un pays où l’évaluation des pratiques professionnelles individuelles n’existe pas ; j’ai donc téléphoné à une amie chef de service de gynéco-obstétrique, qui m’a répondu : 'je ne sais pas, mais je me renseigne tout de suite et je te rappelle demain matin au plus tard'.
D’emblée, la première question très légitime que je me suis posée a été : 'est-ce que ça vaut le coup de passer le temps qui me reste à vivre avec des traitements très pénibles pour gagner quelques mois de survie, ou est-il préférable de renoncer à ces quelques mois pour bénéficier d’une meilleure qualité de vie du temps qui me reste ?' ; quand j’ai su que, compte tenu de mon type de cancer et de son stade, la survie à 3 ans était de 63 pour cent, après une intervention chirurgicale et une chimiothérapie qui, aussi pénible soit-elle, serait terminée au bout de six mois, j’ai décidé que ça valait la peine de jouer la carte du traitement.
J’ai eu la chance d’atterrir dans un service de cancérologie où, d’emblée, quand j’ai commencé à poser des questions au chef de service en lui demandant de ne rien me dissimuler, il m’a répondu 'Ici, la règle est de tout dire à tout le monde ; à chaque consultation, venez avec une liste écrite des questions que vous voulez poser, pour ne pas risquer d’ en oublier' ; et, effectivement, chaque consultation, que ce soit avec le chirurgien, le cancérologue, le radiologue, etc., se terminait toujours par : 'vous ai-je tout dit ? quelles questions avez-vous à me poser ?'.
Car la grande source d’angoisse, c’est toujours le non-dit, qui donne lieu à des interprétations délirantes sans fin : 'me fait-on ce nouveau scanner par principe, ou bien me cache-t-on une suspicion de métastases dont on ne veut pas encore me parler ?' ; et à l’inverse, il est très rassurant de pouvoir se dire 'non : s’il y avait une suspicion de métastases, je sais qu’ici, on me l’aurait dit'.
Il est finalement très présomptueux et paternaliste, de la part des médecins, de s’estimer aptes à juger de la fragilité psychologique de certains malades pour lesquels il vaudrait mieux atténuer la réalité et leur en dissimuler certains aspects, ce qui constitue un abus parfaitement arbitraire du pouvoir médical ; nous avons pourtant tous eu des patients extraordinairement anxieux à la moindre grippe, et qui ont fait preuve d’un sang-froid étonnant face à une maladie grave ; comme si leur angoisse ne devait leur servir qu’à tenter de conjurer la maladie, mais que, une fois celle-ci présente, elle ne leur était plus d’aucune utilité.
La difficulté est de savoir comment exposer cette vérité de façon compréhensible pour chaque patient, ce qui est fonction non pas de sa psychologie, mais de son type de culture ; l’argument statistique, fondamental pour moi, peut n’être absolument pas parlant pour d’autres ; mais le 'comment expliquer clairement la vérité à chacun ?' est un autre problème que celui de 'faut-il dire toute la vérité ?', question à laquelle ma réponse est aujourd’hui, après mon expérience personnelle (elle ne l’était pas auparavant) : 'oui, absolument et sans réserves, sans laisser planer des doutes qui seront autant de sources d’angoisses inutiles et incontrôlables'."
Le médecin patraque

Uromeeting à l'Institut Mutualiste Montsouris le 3 décembre 2010

Cette journée sera consacrée à la chirurgie robotique en urologie. Les plus grands spécialistes du monde entier seront présents !
Cocktail dinatoire au Musée Jacquemart-André, privatisé à l'occasion de cet événement !

  ==> Information, invitation, inscription sur le site internet de l'Ecole Européenne de Chirurgie.

Victoires de la médecine : Sous le signe de la diffusion et de la transmission du savoir médical

"En rendant hommage à cinq lauréats des précédentes éditions, les Victoires de la médecine 2010 mettent l'accent sur une tradition à l'origine de l'excellence du système de soins français : la qualité de la formation médicale, apprentissage qui s'inspire du modèle du compagnonnage. Cette année, un jury composé de cinq 'seniors' a eu la responsabilité de sélectionner les 13 équipes à l'origine d'avancées thérapeutiques emblématiques. Le palmarès final sera établi par les médecins présents dans la salle qui éliront les 6 lauréats par vote électronique. Rendez-vous le 2 décembre à 19h45 au Casino de Paris.
Sous le parrainage du Professeur Alain Carpentier, les Victoires 2010 se dérouleront en présence de grands noms de la médecine, de personnalités issues du monde politique, de célébrités engagées dans de grandes causes et de plus de 1 000 praticiens. Au cours de la cérémonie un 'Coup de chapeau' à une personnalité médicale de renommée internationale et un 'Prix Spécial' pour récompenser une action du réseau français 'Ville Santé' de l'OMS seront également décernés.
Composition du jury 2010 qui a sélectionné 13 équipes parmi les 59 candidatures présentées par 23 CHU
- Cancérologie, Pr Gilles Calais du CHU de Tours
- Cardiologie, Pr Alain Cribier du CHU de Rouen
- Chirurgie, Pr Hugues Duffau du CHU de Montpellier
- Neurologie, Pr Alim Louis Benabid du CHU de Grenoble
- Technologie, Pr Afshin Gangi et le Dr Xavier Buy du CHU de Strasbourg
6 disciplines médicales : Cancérologie, Cardiologie, Chirurgie, Neurologie, Technologie médicale et Réseaux de soins, 13 nominés, 11 villes de France à l'honneur
CANCEROLOGIE
- Dr Jacques Guyotat - Hôpital Neurologique de Lyon
Rendre des tumeurs cérébrales fluorescentes pour mieux les opérer
Le glioblastome est la tumeur cérébrale primitive la plus fréquente. Maligne, elle pose un réel défi aux neurochirurgiens car elle est 'infiltrante'. Il est difficile de la repérer à l'oeil nu puisqu'elle se niche au coeur du tissu cérébral. Pour améliorer la qualité des résections, le Dr Guyotat a adapté une technique allemande fondée sur la fluorescence. Le patient ingère une poudre qui, une fois digérée et passée dans le sang, rend la tumeur fluorescente. A l'aide d'un microscope adapté, le chirurgien repère alors toute l'étendue de la tumeur.
- Dr Sylvain Morinière - CHU de Tours
Un nouveau robot pour opérer les cancers ORL par la bouche
Jusqu'à présent, pour opérer des lésions cancéreuses situées dans les parties profondes de la gorge, il était nécessaire d'effectuer de grandes incisions au niveau du cou pour accéder aux tumeurs et pouvoir les retirer. Avec ce nouveau robot, plus besoin d'inciser. Il comporte en effet deux bras, totalement mobiles et très précis, équipés d'instruments de petite taille permettant d'atteindre, par la bouche du patient, les parties profondes de la gorge. Pendant l'opération, le chirurgien contrôle à distance sur sa console les bras du robot à l'aide de manettes. Grâce au robot et à ses manettes, le chirurgien dispose de toute l'agilité nécessaire pour opérer sans inciser des tumeurs situées par exemple dans le pharynx.
CARDIOLOGIE
- Pr Jean-Pierre Favre et Dr Marco Vola - CHU de Saint-Etienne
Monitorage myocardique par microdialyse peri-opératoire en chirurgie cardiaque
L'arrêt du coeur pendant les opérations cardiaques entraine des dommages qui sont difficiles à estimer. Ces coeurs 'traumatisés' font parfois des infarctus postopératoires. Le Dr Vola a mis au point un système qui permet de surveiller l'état du coeur pendant et après l'opération. A l'aide d'une membrane dialysante implantée dans le muscle du myocarde, l'équipe chirurgicale relève le niveau des métabolites secrétés par le tissu intercellulaire. Ces niveaux permettent une éventuelle intervention avant que les dommages occasionnés au coeur ne soient trop importants.
- Pr Thierry Patrice - CHU de Nantes
Un nouveau test pour mesurer la résistance d'un individu à l'oxydation
L'équipe du Pr Thierry Patrice a mis au point un test mesurant la résistance d'un individu à l'oxydation dans différentes situations cliniques où les défenses anti-oxydantes sont justement affectées (cancers, diabète, infarctus...). Chaque personne a une capacité différente à résister à l'oxydation variant en fonction des périodes, du vieillissement, et évidemment de son état de santé. Grâce à la mise au point de ce test, il est aujourd'hui possible de savoir très précisément lorsque ces défenses sont dépassées et donc, éventuellement, de mettre en place une médication anti-oxydante adaptée aux besoins du patient. Ce nouveau test permettra, pour la première fois, de quantifier très finement cette résistance aux espèces oxydantes, individu par individu et d'imaginer, pourquoi pas, des nouveaux agents anti-oxydants.
CHIRURGIE
- Pr Stéphan Haulon - CHRU de Lille
Une nouvelle prothèse mutlibranches adaptable à tous les anévrismes de l'aorte
Depuis quelques années, le traitement endovasculaire par prothèse des anévrismes remplace la chirurgie conventionnelle : le chirurgien place une artère synthétique pour remplacer l'artère malade sans ouvrir le ventre. Cependant, il est souvent limité en raison de l'aspect tubulaire de la prothèse qui ne peut être placée que dans des segments rectilignes de l'aorte (Il ne peut pas y avoir de ramifications de l'aorte qui naissent à cet endroit). C'est pourquoi de nombreux patients, en raison d'une localisation de l'anévrisme défavorable, continuent d'être opérés par chirurgie conventionnelle, c'est-à-dire en ouvrant le ventre. Avec cette innovation, ils peuvent désormais bénéficier, comme les autres, de ce traitement endovasculaire. Cette nouvelle prothèse multibranche permet de s'adapter parfaitement à la forme de l'aorte et de toutes les ramifications y naissant. Pour chaque patient, et donc chaque morphologie, la prothèse est modélisée par ordinateur, en s'appuyant sur une image de scanner de l'aorte, afin de s'adapter parfaitement à la forme de l'aorte du patient. En résumé, avant la prothèse était un simple tuyau qui ne pouvait pas être placé n'importe où au niveau de l'aorte, maintenant cette nouvelle prothèse permet de soigner tous les anévrismes quelque soit leur localisation dans l'aorte.
- Pr Laurence Kessler - Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
Greffe combinée de poumon et d'îlots pancréatiques dans la mucoviscidose
La mucoviscidose est une maladie mortelle affectant à la fois les capacités respiratoires et le système digestif (diabète). Si la greffe des poumons permet de prolonger la vie des patients dont les capacités respiratoires propres arrivent à terme, elle ne règle pas le problème du diabète. Problème qui tend à s'aggraver après la greffe. La solution du Pr Kessler, c'est la double greffe poumons et ilots pancréatiques. Juste après la greffe de poumon, le patient reçoit du même donneur les cellules du pancréas qui vont l'aider à juguler son diabète. La transplantation de ces ilots pancréatiques est moins lourde qu'une greffe des poumons car elle s'opère par l'implantation d'un cathéter sous anesthésie locale.
NEUROLOGIE
- Dr Pascal Derkinderen - CHU de Nantes
Le tube digestif, une fenêtre ouverte sur le cerveau dans la maladie de Parkinson
Il est aujourd'hui établi que les lésions de la maladie de Parkinson ne se limitent pas au système nerveux central mais qu'elles touchent également des systèmes nerveux périphériques, comme le système nerveux entérique. L'équipe du CHU de Nantes a mis au point une méthode originale d'analyse de biopsies du côlon chez des parkinsoniens permettant ainsi de démontrer la présence et l'importance des lésions dans le cerveau de ces patients. En effet, ils ont mis en évidence que les lésions des neurones de ces malades étaient bien retrouvées à l'identique dans les neurones digestifs et que l'importance des lésions retrouvées était corrélée à la sévérité de la maladie. A l'avenir, ces travaux pourraient permettre un diagnostic plus précoce et plus précis des maladies neurodégénératives, tout en permettant de prédire leur évolution et de mieux guider certaines thérapeutiques, notamment la stimulation cérébrale profonde.
- Dr Stéphane Guétin et Pr Jacques Touchon - CHRU de Montpellier
La musicothérapie, une approche non médicamenteuse innovante dans Ie domaine de la neurologie et de I'algologie.
Aujourd'hui, les traitements non médicamenteux pour gérer la douleur et le stress des patients sont insuffisants. Ce sont des traitements d'autant plus nécessaires dans des maladies à douleur chronique (la fibromyalgie) ou à forte incidence psycho-comportementale (Alzheimer). Face à ce constat, le Dr Guétin a standardisé une méthode de relaxation par la musique disponible à l'hôpital et à domicile. Des compositeurs aux différents styles musicaux (classique, électro-jazz, musiques du monde?) ont créé des mélodies dont le rythme et l'orchestration permettent la détente du patient. Après l'écoute, le patient 'verbalise' son ressenti, entraînant de fait une meilleure communication entre le malade et le personnel hospitalier.
TECHNOLOGIE
- Dr Jean-Paul Fournier et Pr Daniel Benchimol - CHU de Nice
Centre de Simulation Médicale pour l'apprentissage des étudiants en médecine
Les étudiants en médecine manquent souvent d'une expérience de terrain où ils se voient confier l'entière responsabilité d'un patient. Et pour cause, il serait inacceptable d'exposer les malades à une erreur médicale liée à leur inexpérience. C'est ce genre d'impasse éducative que résout le système mis en place par le Dr Fournier et le Pr Benchimol à Nice. Le Centre de Simulation Médicale confronte les étudiants dès la troisième année à la gestion de patients arrivés aux urgences dans des conditions hyperréalistes. Trois à quatre élèves s'occupent d'un faux patient (un mannequin-robot) dans une salle d'opération reproduite à l'identique. A l'aide d'un micro, le professeur, installé derrière une vitre sans tain, incarne successivement le patient, les divers services de l'hôpital, voire la famille du malade. Dans un temps limité, les étudiants doivent stabiliser le malade, le diagnostiquer et prescrire des remèdes. Le Centre de Simulation comprend également des simulateurs d'opération qui permettent aux élèves chirurgiens d'apprendre la manipulation des instruments chirurgicaux.
- Dr Régis Logier, Dr Mathieu Jeanne et Pr Benoît Tavernier - CHRU de Lille
Un nouveau moniteur pour évaluer l'état de douleur du patient pendant une anesthésie générale
Au cours d'une anesthésie générale, il est désormais possible d'évaluer la douleur ressentie par le patient. Jusqu'à présent on mesurait le niveau d'endormissement mais les médecins ignoraient l'état de bien-être du patient. Des scientifiques ont mis au point ce moniteur qui permet d'évaluer l'état de douleur du patient en fonction de l'augmentation ou de la diminution du rythme cardiaque. En clair, selon les fluctuations rythmiques cardiaques, les anesthésistes peuvent décrire avec précision l'état de bien-être du patient et analyser les différentes étapes de la chirurgie : incision, section osseuse musculaire, etc... Grâce à cette technique, les médecins peuvent administrer les justes doses d'anti-douleurs morphiniques et éviter ainsi les risques de sous ou de sur dosage. Le patient a de ce fait moins de mal à se réveiller et souffre moins des effets secondaires de l'anesthésie générale.
- Dr Alain Michault et Dr Frédérik Staikowsky - CHR de la Réunion
Chikungunya, Dengue et West Nile : un test de détection et quantification simultanées des virus
L'épidémie de Chikungunya, qui a touché la Réunion en 2006 (45 000 infectés par semaine au mois de Février), a démontré la nécessité de développer un test rapide et efficace pour identifier la maladie chez un patient. C'est d'autant plus nécessaire qu'il y a un risque de confusion avec d'autres maladies tropicales. La Dengue et le West Nile, par exemple, présentent des symptômes similaires au Chikungunya. Le Pr Michault a conçu un test dont les résultats sont disponibles en deux heures trente. Il permet d'identifier, non seulement le Chikungunya, mais aussi le West Nile et la Dengue. Pour cette dernière, il indique même le type de Dengue auquel le praticien est confronté. Avec la diffusion de ce test à tous les pays voisins de l'Océan Indien, l'Ile de la Réunion gagne un temps précieux dans la préparation d'une éventuelle épidémie sur son territoire.
RESEAUX DE SOINS
- Pr François Golfier et Pr Daniel Raudrant - CHU de Lyon Sud
Un nouveau réseau régional et national pour une meilleure prise en charge des maladies trophoblastiques gestationnelles
Les maladies trophoblastiques sont des pathologies rares qui atteignent des femmes enceintes dont la grossesse a échoué. Ces femmes portent un môle hydatiforme (sorte de foetus non viable) qui peut entraîner une tumeur cancéreuse. Trop rarement exposé à ces cas, le corps médical les a souvent mal traités et mal diagnostiqués. L'intérêt du réseau, composé de 22 centres d'expertise régionale des MTG, est d'inciter les médecins à partager leurs compétences avec le Centre de Référence National du Pr Golfier à Lyon. Au moindre doute, les médecins s'adressent à un centre intermédiaire de leur région qui, lui-même, sollicite le centre de Lyon. Un réseau d'anamopathologistes est mis à leur disposition alors que l'équipe du Pr Golfier centralise et redistribue les données permettant d'évaluer l'évolution de la maladie. Au final, un traitement adapté des maladies trophoblastiques entraîne une guérison dans 99 % des cas. Guéries, ces femmes peuvent avoir des enfants.
- Pr Maurice Giroud - Réseau Bourgogne-AVC - CHU de Dijon
Un nouveau réseau bourguignon de soins, de formation et d'évaluation dédié aux Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC)
Les conséquences des accidents vasculaires cérébraux peuvent être nettement moins importantes lorsqu'un patient est rapidement pris en charge. L'organisation en réseau est dès lors essentielle pour une région vaste comme la Bourgogne. Région qui, par ailleurs, souffre d'un manque de moyens médicaux par rapport aux autres régions françaises. La télémédecine permet à l'ensemble de la région de bénéficier de l'expertise diagnostique du CHU de Dijon. A domicile, les patients récemment sortis de l'hôpital sont appelés par des infirmières cliniciennes. Elles vérifient l'état moral et physique du malade ainsi que le respect des ordonnances prescrites. A plus long terme, la prévention des AVC (et des rechutes) est assurée par une collaboration étroite avec la médecine de ville (généralistes et neurologues)."
Pour plus d'informations contacter :
Conseil en communication Santé Social
Domaine de Bellevue
36290 Saint-Michel-Brenne
Téléphone : 02.54.38.06.59
Mobile : 06.84.81.59.82
Fax : 02.54.38.19.82
Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 548 - 23 novembre 2010

BORDEAUX - Chirurgie : les multiples indications du robot da Vinci

"A Bordeaux, les équipes de cinq spécialités chirurgicales se partagent le robot chirurgical de dernière génération. Il s'agit de la chirurgie urologique, digestive, ORL, gynécologique et - fait exceptionnel - la chirurgie cardiaque pour laquelle le CHU a récemment obtenu l'autorisation d'utiliser le robot da Vinci. Une insigne reconnaissance pour ce pôle d'excellence qui maintient son rang européen de service référent, aux avant postes de l'innovation. Les patients bénéficieront des multiples avantages de cet équipement : réduction du saignement, de la douleur postopératoire, des effets secondaires, du temps de convalescence et ce sans aucun dépassement d'honoraire. Le CHU de Bordeaux remplit ainsi sa mission de promotion et de diffusion du progrès médical au service de tous.
L'équipe de cardiologie du CHU de Bordeaux au cours d'une opération
Les chirurgiens bordelais plébiscitent cet équipement qui apporte à leurs gestes une précision inégalée, leur transmet une vision en trois dimensions et accroît l'ergonomie et le confort de leur poste de travail en leur permettant d'opérer assis. 'La mise en service de cette technologie est un facteur d'attractivité pour les équipes chirurgicales et paramédicales. Elle s'inscrit plus globalement dans une volonté de modernisation du plateau technique du CHU de Bordeaux et signe la volonté de compléter la formation des étudiants et internes en chirurgie, dans le cadre de la mission hospitalo-universitaire de notre établissement.' déclare Alain Hériaud, directeur général du CHU de Bordeaux
La chirurgie robotique en cardiologie, ORL, gynécologie, urologie, chirurgie digestive
Cardiologie
Le CHU de Bordeaux est reconnu comme centre référent de chirurgie cardiaque en France mais également en Europe. La robotique est une avancée majeure pour cette spécialité car elle permet la réalisation d'interventions chirurgicales cardiaques par thoracoscopie, c'est-à-dire sans l'ouverture habituelle du thorax (sternotomie ou thoracotomie). Elle apporte le même bénéfice que la coelioscopie en chirurgie viscérale il y a 20 ans.
Les principales interventions actuellement réalisées comprennent :
- Les pontages coronariens isolés ou en association à une angiolastie-stenting.
- La mise en place de sondes de stimulation ventriculaire gauche pour le traitement de l'insuffisance cardiaque
- La chirurgie de réparation valvulaire mitrale et tricuspidienne
ORL
Le robot chirurgical Da Vinci trouve sa place en chirurgie ORL pour le traitement de certains cancers des voies aéro-digestives supérieures touchant la langue, le voile du palais, les amygdales ou le larynx.
Grâce aux instruments miniaturisés très mobiles et à la qualité de l'image en haute définition, le chirurgien peut pratiquer l'exérèse de la tumeur en passant par la bouche. De plus, la capacité de suture permise par la maniabilité des instruments rendent possible des procédés de reconstruction jusque là impraticables.
Par la suite, la chirurgie du ronflement par la réduction de la partie postérieure de la langue ou encore la chirurgie de la thyroïde en passant par les aisselles, pourront être envisagées.
Gynécologie
La place de la robotique en chirurgie gynécologique est récente mais cependant promise à une forte croissance. Les principales indications de l'utilisation de ce robot en gynécologie sont :
- l'oncologie pelvienne
- l'endométriose sévère
- la stérilité
- l'hystérectomie pour pathologie bénignes
- les myomectomies
- les prolapsus
Urologie
Les interventions liées à cette spécialité sont diverses mais concernent principalement les cancers tels que :
- la prostatectomie pour laquelle les effets secondaires comme l'incontinence ou l'impuissance sont plus facilement évitables grâce à ce mode opératoire
- les néphrectomies complexes pour cancer du rein en cas de tumeur difficile à gérer ou de rein unique
- les cystoprostatecomies radicales pour cancer de la vessie nécessitant dans certains cas des reconstructions de néovessie exigeant une extrême précision
- Les interventions urologiques fonctionnelles peuvent aussi bénéficier des apports du robot.
Chirurgie digestive
En chirurgie digestive, le CHU de Bordeaux est un des leaders nationaux et européens pour la chirurgie des cancers du rectum. La robotique est donc une nouvelle avancée dans ce domaine précis de la cancérologie digestive : le cancer du rectum nécessite une technique minutieuse pour bien traiter la maladie et éviter les séquelles sexuelles. D'autres pathologies peuvent également être traitées par la robotique :
- les pathologies rectales non cancéreuses
- les pathologies oesogastriques
- les chirurgies de l'obésité."
Pour plus d'informations contacter :
Directrice de la communication
CHU de Bordeaux - 12 rue Dubernat
33404 Talence Cedex
Téléphone : 05 56 79 53 42
Frédérique ALBERTONI
Fax : 05 56 79 48 85
Source :
La Lettre "Réseau-CHU"

N° 547 - 16 novembre 2010

La première greffe du pancréas à l'aide d'un robot réalisée en Italie

"L'Italie a été le théâtre d'une première mondiale cette semaine, puisque l'hôpital universitaire de Pise a annoncé avoir effectué la première greffe de pancréas peu invasive au monde, avec l'aide d'un 'robot'."

1 500 congressistes assisteront à 22 opérations réalisées en direct et vidéotransmises depuis Poitiers

POITIERS - "Organisé par l'unité d'endoscopie digestive du service d'hépato-gastro-entérologie du professeur Christine Silvain au CHU de Poitiers, la 21ème édition du Congrès Vidéo Digest se tiendra le jeudi 4 novembre, au Palais des congrès à Paris. A cette occasion CHU de Poitiers signe une prouesse chirurgicale et une performance technique : ses équipes vont réaliser en direct 22 interventions dans les salles de bloc d'endoscopie digestive du CHU et les transmettre par vidéo à Paris. Poitiers se félicite d'avoir été retenu comme centre expert d'endoscopie digestive pour relever ce défi.
Les interventions seront commentées en direct par les opérateurs choisis parmi les meilleurs experts français et européens. Une centaine de personnes seront impliquées pour assurer le succès de cet événement auquel participeront des opérateurs des centres de Toulouse, Marseille, Grenoble, Lille, Créteil, Lyon, Paris et Bruxelles.
Tous les patients ont été vus préalablement en consultation médicale sous la responsabilité du docteur Thierry Barrioz. Ils ont été informés des conditions particulières entourant leur examen et ont signé un document de consentement. Ils sont originaires de Poitiers, Châtellerault, Loudun, Niort, Bressuire, La Rochelle, Rochefort, Saintes, Cognac, Fontenay-le-Comte, Tours, Chinon, Châteauroux, Brive, Biarritz.
En effet, l'exploit poitevin est rendu possible grâce à la collaboration régionale des gastroentérologues et chirurgiens digestifs, qui orientent vers le CHU de Poitiers, depuis de nombreuses années, les patients nécessitant le recours à des techniques diagnostiques ou thérapeutiques de pointe. Les praticiens pourront assister au sein du CHU à la retransmission de ces interventions, de 8h30 à 18h.
Le congrès Vidéo Digest a été créé à l'initiative de membres de la Société française d'endoscopie digestive (SFED). Il a fêté son 20ème anniversaire l'année passée. Il s'agit d'un des plus importants congrès européens consacré à l'endoscopie digestive, diagnostique et interventionnelle, auquel participent 1 500 professionnels en provenance de l'ensemble des pays francophones."
Pour plus d'informations contacter :
Direction déléguée à la Communication
Centre Hospitalier Universitaire de Poitiers Jean Bernard
2, rue de la Milétrie - B.P. 577 86021 Poitiers cedex
Téléphone : 05 49 44 47 47
Fax : 05 49 44 47 48
Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 545 - 2 novembre 2010

Réseau CHU : Appels à projets de recherche en qualité hospitalière : chirurgie ambulatoire et télémédecine

"La direction générale de l'offre de soins (DGOS) vient de lancer des appels à projets relatifs au programme de recherche en qualité hospitalière (PREQHOS) auprès des établissements de santé. Les thèmes retenus pour l'année 2011 sont : l'impact de la chirurgie ambulatoire sur la qualité et la sécurité de la prise en charge des patients, les nouvelles pratiques professionnelles dans le champ de la télémédecine et la gestion des risques liés aux soins. Cet appel est aussi ouvert à d'autres initiatives*… Les réponses sont attendues avant le 15 octobre 2010.
La sélection des dossiers sera effectuée par un comité dont les membres seront désignés par la Directrice générale de l'offre de soins et qui procédera à l'examen des dossiers de candidature. Pour chacun des projets sélectionnés, les crédits seront délégués exclusivement à l'établissement de santé coordonnateur au titre d'un exercice tarifaire (enveloppe MIGAC), renouvelables pour la seule durée du projet (trois ans au total).
Les résultats de ces appels à projets seront partagés avec la HAS pour en analyser les répercussions sur les actions en matière de politique de qualité et de sécurité des soins et notamment la conduite des démarches de certification des établissements de santé, d'accréditation des médecins et de développement professionnel continu.
*Les thèmes libres renvoient à des thèmes retenus les années précédentes, par exemple :
- Impact des outils d'évaluation et d'analyse des risques sur la qualité et la sécurité des soins.
- Impact des modalités d'organisation favorisant la coordination intra-hospitalière des soins ou la coordination entre établissements de santé et/ou entre établissements de santé et soins de ville (filière de soins, réseaux de santé, actions de coopération entre structures de soins ….) sur la qualité de la prise en charge des patients
- Etude d'impact des démarches d'incitation à la qualité sur la qualité et la sécurité des soins
Il peut aussi s'agir de projets élaborés dans le cadre de plans ou programmes nationaux et/ou régionaux de santé publique; le dossier devra dans ce cas faire mention explicite et motivée de ce plan et/ou programme. Il en est ainsi, par exemple, du plan autisme (2008-2010), du plan Alzheimer (2008-2012) et maladies apparentées et des programmes régionaux d'accès à la prévention et aux soins (PRAPS) en direction des personnes en situation de précarité. Les promoteurs devront être particulièrement vigilants concernant le respect des dispositions prévues dans ces plans et d'une façon plus générale veiller au respect des règles juridiques et éthiques. Mais, il peut également s'agir de projets de recherche ne relevant pas de ces dispositifs ni des thématiques retenues. Les promoteurs de ces projets devront veiller à fournir tous les éléments permettant de juger de son opportunité tant au plan de la recherche en qualité des soins que de la santé publique."

Télécharger l'appel à projets : http://www.preqhos.sante.gouv.fr/
Pour en savoir plus
Patrick GARDEUR
Chargé de mission
DGOS/PF4
Tel : 01 40 56 56 09

Lyon : Extraction d'un rein par le vagin : une 1ère française

"Le Pr Philippe Paparel, chirurgien urologue, et le Pr François Golfier, chirurgien gynécologue, se sont associés pour réaliser, pour la première fois, le 30 août dernier, l'ablation d'un rein par le vagin chez une patiente dont le rein a été détruit par des épisodes infectieux chroniques. Cette première première française est aussi une première mondiale car la personne opérée souffre d'une obésité morbide (117 kg pour 1,60 m).
C'est d'ailleurs ce paramètre qui a conduit les deux chirurgiens à proposer une extraction du rein par le vagin. En effet, les patients présentant une obésité majeure ont un risque accru de complications médicales d'abord (risque de thrombose veineuse, d'infarctus du myocarde, de problèmes respiratoires, de décompensation d'un diabète…) ; chirurgicales ensuite : l'épaisseur importante de la paroi abdominale due à la couche graisseuse augmente le risque infectieux (suppuration de la cicatrice), et le risque d'hématomes et d'éventrations. La patiente avait d'ailleurs présenté quelques années plus tôt une importante infection de sa cicatrice de césarienne, qui avait mis plusieurs semaines à cicatriser. La voie vaginale permet de diminuer au maximum les douleurs et les risques de complications en raison de la très petite taille des incisions.
Extraction du rein par le vagin : explications
Les premiers temps de l'intervention sont similaires à celui d'une ablation de rein standard sous coelioscopie. Le chirurgien urologue introduit quatre trocarts* nécessitant la réalisation de petites incisions cutanées dans le flanc gauche : deux de 5 mm, une de 10 mm et une autre de 12 mm. Ces trocarts permettent le passage de la caméra et des instruments chirurgicaux de dissection à l'intérieur de l'abdomen. Le rein est alors entièrement décollé et libéré de ses attaches anatomiques. Dans une coelioscopie standard, le rein est extrait en fin d'intervention en agrandissant l'une des incisions cutanées. L'incision d'extraction mesure alors au moins 6 cm voire plus en cas de rein volumineux (laissant une cicatrice de la même taille).
L'originalité de la néphrectomie vaginale réside dans le fait qu'au lieu d'agrandir une des incisions cutanées, l'extraction du rein est faite par voie vaginale. Le chirurgien gynécologue réalise pour cela une incision du fond du vagin d'environ 6 cm, pour accéder à l'intérieur de l'abdomen. Dans le même temps, le chirurgien urologue contrôle grâce à sa caméra de coelioscopie la progression de la dissection du vagin. Un sac d'extraction (sorte de petite épuisette) est ensuite introduit dans l'abdomen par l'utérus pour y placer le rein. Le sac est refermé et le chirurgien gynécologue extrait le rein. En fin d'intervention, il n'y aura donc que 4 petites incisions cutanées sur l'abdomen, diminuant considérablement le risque de complications des cicatrices.
Pour cette première, les suites post opératoires de la patiente ont été tout à fait simples. La patiente a été réalimentée en 48 heures et est sortie au 3e jour post opératoire. Les douleurs, évaluées par une échelle EVA**, ont été minimes, inférieures à 2 sur 10.
Urologie et Gynécologie, un tandem d'avenir
Deux équipes dans le monde (Cleveland aux USA et Barcelone en Espagne) ont été pionnières dans le développement de cette technique d'extraction de rein par voie vaginale. L'analyse de la littérature scientifique montre que moins de 10 équipes dans le monde ont réalisé à ce jour ce type d'intervention. En revanche, le Centre Hospitalier Lyon-Sud rapporte aujourd'hui le premier cas mondial réalisé chez une patiente présentant une obésité morbide.
La néphrectomie vaginale repose sur la mutualisation des compétences entre deux spécialités, l'urologie et la gynécologie, et la combinaison de deux principes chirurgicaux réalisés quotidiennement :
- En urologie : le décollement et la libération complète d'un rein sous coelioscopie (néphrectomie)
- En gynécologie : les ablations de l'utérus (hystérectomies) qui se font régulièrement par voie vaginale, la même voie utilisée dans la néphrectomie vaginale
Il y avait principalement deux difficultés chirurgicales dans le cas de la patiente opérée au Centre Hospitalier Lyon-Sud : la première dûe à ses nombreux antécédents infectieux, qui ont rendu les tissus proches du rein inflammatoires et scléreux ; la deuxième liée à son obésité, entraînant une importante couche de graisse autour du rein rendant délicate l'extraction vaginale. C'est donc une totale réussite pour cette intervention et un grand soulagement pour la patiente.
Une chirurgie peu invasive et indolore
Au-delà d'un risque infectieux plus faible, l'extraction d'un rein par un "orifice" naturel offre de nombreux avantages :
- Des douleurs post-opératoires quasi nulles (< à 2 sur l'échelle de 0 à 10 de la douleur).
- Des cicatrices cutanées abdominales de très petites tailles (maximum 12 mm).
- Et contrairement aux idées reçues : une intervention sans conséquences sur la vie sexuelle des patientes opérées. Des questionnaires de qualité de vie sexuelle réalisés chez des patientes ayant bénéficié d'interventions par voie vaginale le prouvent. Le médecin conseille simplement d'éviter les rapports sexuels pendant 4 à 6 semaines, le temps de la cicatrisation complète.
L'ablation du rein par le vagin chez cette patiente a permis d'être le moins invasif possible et de s'amender des complications post-opératoires des parois abdominales, avec des douleurs minimes. A l'avenir, cette technique, étant donné sa simplicité, pourrait être plus largement proposée, notamment par souci de douleur et de préjudice esthétique. Les ablations de rein pour les cancers du rein (principale cause d'ablation d'un rein) pourraient être réalisées par cette technique. Pour le Pr Paparel et le Pr Golfier, la voie vaginale est sans nul doute une technique d'avenir, amenée à se diffuser dans le monde chirurgical."
* Un trocart est un instrument chirurgical qui se présente sous la forme d'une tige cylindrique à pointe acérée coulissant dans une canule creuse et servant à introduire des instruments de coelioscopie
** L'échelle EVA (Echelle Visuelle Analogique) est un système d'évaluation autonome de la douleur. Le patient positionne un curseur sur une ligne droite, entre "Aucune Douleur" et "Douleur insupportable".
Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
Hospices civils de Lyon - 3, quai des célestins
69229 Lyon cedex
Téléphone : 04 72 40 72 44
Fax : 04 72 40 72 30
Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 539 - 21 septembre 2010

La France va mettre en oeuvre sa télémédecine... Un début de "réseau social officiel" de santé ?

La loi HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoires) a été voté suite au rapport Larcher. On attend incessamment sous peu la publication des décrets d'applications... http://www.typepad.com/services/trackback/6a00d83451bebc69e20133f41147d6970b
Source :
http://billaut.typepad.com/jm/
Les réflexions d'un énarque 2.0 :

L'ablation d’un rein par le vagin, une vraie première

Des chirurgiens des Hospices civils de Lyon ont réalisé une première mondiale : enlever un rein abîmé d’une patiente en le faisant passer non pas par une lésion abdominal, mais par le vagin… Cette technique, bien moins douloureuse, semble être une vraie réussite.

Victoires de la médecine 2010 : 59 avancées médicales en lice !

"Placées sous le signe de la diffusion et de la transmission du savoir médical, l'édition 2010 des Victoires de la médecine a suscité une large participation des CHRU. Vitrine de l'innovation, cette manifestation témoigne de la vitalité de la médecine française. 23 hôpitaux universitaires ont présenté un ou plusieurs dossiers. La palme revient aux Hospices Civils de Lyon avec 9 candidatures suivis des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et du CHU de Nice avec 6 dossiers chacun. Très présents également sur le registre de l'innovation les CHU de Bordeaux, Lille, Nantes avec 5 dossiers. Viennent ensuite l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris puis les CHU de Caen, Dijon, Montpellier et Nancy. Enfin les CHU d'Angers, Brest, Clermont Ferrand, Grenoble, La Réunion, Marseille, Reims, Rennes (avec Brest), Rouen, Saint-Etienne, Toulouse, Tours ont proposé une innovation.
Les Victoires de la médecine entrent maintenant dans la phase sélection des candidatures, mission stratégique assurée par cinq lauréats des années précédentes. Cette sélection entre pairs s'inscrit dans la tradition du compagnonnage médical. Deux ou trois dossiers seront retenus dans chacune des disciplines : cancérologie, cardiologie, neurologie, technologie, chirurgie et réseaux de soins. Ce travail accompli, les reporteurs des Victoires de la médecine partiront aux quatre coins de France filmer les avancées thérapeutiques les plus emblématiques.
Pour les découvrir, rendez-vous le 2 décembre 2010 à 19h45 au Casino de Paris. Comme les années précédentes, les Victoires de la médecine se dérouleront en présence des plus grands noms de la médecine, des personnalités issues du monde politique, de célébrités engagées dans de grandes causes humanitaires et de plus de 1 000 praticiens."
Pour plus d'informations contacter :
Conseil en communication Santé Social
Domaine de Bellevue
36290 Saint-Michel-Brenne
Téléphone : 02.54.38.06.59
Mobile : 06.84.81.59.82
Fax : 02.54.38.19.82
Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 538 - 14 septembre 2010

A Lyon, la chirurgie robotisée possède son centre expert

LYON - "Le CHU de Lyon accélère le développement de la chirurgie robotisée et crée un centre unique et multidisciplinaire de robotique. Chirurgie viscérale, cardiaque, ORL, gynécologique, urologique et pédiatrique, les applications de la chirurgie robotisée intéressent un nombre croissant de disciplines. Ambitionnant de devenir le référant national en chirurgie robot-assistée le CHU de Lyon innove en créant un centre unique dédié à la chirurgie robotique qui réunit toutes les compétences autour de cette technique mini-invasive. Les urologues, les gynécologues et les ORL ont déjà emménagé au Ventre Hospitalier Lyon Sud. Début 2011, ils seront rejoints par les pédiatres, les chirurgiens digestifs et par les cardiochirurgiens.
Les Hospices Civils de Lyon ont déjà signé une première en France en chirurgie robot assistée : la laryngectomie partielle par voie orale avec robot réalisée en avril 2009. Fort de cette expertise nationale de plus de 6 ans, le CHU de Lyon a été sélectionné pour conduire un projet de recherche de l'institut national du cancer et de l'INSERM. Enfin, l'établissement mènera des coopérations avec les établissements publics et privés de la région.
La chirurgie robotique
Ablation de la prostate en épargnant le plus possible les fonctions d'érection et de continence, chirurgie du larynx sans trachéotomie, chirurgie des cancers de l'utérus avec préservation nerveuse, chirurgie de l'obésité… L'utilisation du robot permet au chirurgien de pratiquer tous les gestes de la chirurgie mini invasive sous coelioscopie avec plus de confort (vision plus stable et en 3D, travail dans l'axe du corps) et d'en réaliser d'autres jusqu'alors impossibles en coelioscopie (rotation des instruments à 360°). Quant aux patients ils apprécient ces interventions mini-invasives qui leur laissent de plus petites cicatrices, entraînent moins de pertes sanguines et leur permettent de récupérer plus vite au cours d'hospitalisation plus rapides."
Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
Hospices civils de Lyon - 3, quai des célestins
69229 Lyon cedex
Téléphone : 04 72 40 72 44
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Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 538 - 14 septembre 2010

A Montpellier, une nouvelle filière "TIC et Santé" pour les bac + 4, + 5 et les médecins

"Le lancement du nouveau diplôme universitaire TIC et santé se déroulera le 14 septembre, à l'Université Montpellier Sciences et techniques (Montpellier 2) et celles de Médecine (Montpellier 1). Lors de la cérémonie officielle, les participants sont conviés à la conférence inaugurale du Pr Jacques Bringer, Doyen de la Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes sur le thème 'Comment construire la faculté de médecine la plus moderne quand on est la plus ancienne ?'. Et en effet 8 siècles séparent les étudiants de l'an 1220 des 6èmes année de la promotion 2010. Dans ce temple de la connaissance, les gardiens nourrissent toujours la même flamme du savoir et de l'innovation. Seuls les moyens diffèrent et notamment la maîtrise des technologies de l'information et de la communication (TIC).
Secteur d'avenir, les applications des TIC à la santé couvrent des champs aussi divers que le diagnostic (capteurs et palpeurs), la chirurgie robotique, les dispositifs médicaux et d'assistance à l'autonomie, les télécommunications dans le cadre de l'hospitalisation à domicile ou de la télémédecine ou encore la gestion des dossiers médicaux ou pharmaceutiques … L'ingénieur ou le praticien faisant valoir une double expertise en technologies de l'information et de la communication et en santé intéressera les établissements de soins bien sûr mais aussi les laboratoires de recherche biomédicale, technologique et les nombreuses entreprises développant les brevets dans ces domaines. Cette année, 32 élèves ont été tentés par l'acquisition de ces connaissances pluridisciplinaires. A l'issue de la formation, ils deviendront ingénieurs des télécommunications ou des mines avec spécialisation TIC et santé. Un nouveau métier pour relever les défis de la médecine du 3ème millénaire.
De nombreux acteurs de la recherche participent à ce programme
En premier lieu les centres de recherche avec notamment le LIRMM, Laboratoire de recherche en Informatique, Robotique, Mécanique de Montpellier, l'IES, l'Institut d'Electronique du Sud. A leurs côtés les partenaires industriels : Sanofi Aventis, Orange, ZTE, Agfa, Axon, Cisco, Altera.
Des représentants du monde social ou humanitaire interviennent aussi : l'Université des Aidants, et certaines associations comme OVE (accompagnement de personnes handicapés) ou 'A hauteur d'hommes', ONG de personnes handicapés ...
A l'origine de ce nouveau cursus un partenariat entre l'Institut Télécom, l'université Montpellier 1 associée au CHU, l'université Montpellier 2 et l'École des Mines d'Alès. Cette coopération soutenue par la Région Languedoc-Roussillon et Montpellier Agglomération
Organisation de la formation
Le diplôme universitaire 'Technologies de l'information et de la Communication pour la Santé' se prépare sur un an, de septembre à juillet. D'un volume horaire de 450 heures, la formation est organisée en 7 unités d'enseignement (UE) de 50 heures. A l'issue l'étudiant devra effectuer un stage de 5 mois dans un service hospitalier ou dans une entreprise du secteur de la santé.
2 UE métiers
• Éléments de sciences de santé (UVF4M101) : notions d'anatomie, de physiologie, de pathologie, systèmes et signaux physiologiques, capteurs, principes d'acquisition des signaux et images biomédicaux, données et connaissances médicales.
• Économie et organisation des sciences de la santé (UVF4M201) : organisation des systèmes de santé, économie et financement de la santé, méthodes d'évaluation et d'accréditation en santé, droit et sociologie de la santé.
4 UE techniques
• Traitement et analyse des données biologiques et médicales (UVF4M301) : analyse statistique de données, traitement des signaux et des images.
• Systèmes d'information médicale (UVF4M401) : management SI santé, urbanisation des SI, aide à la décision médicale, fouille de données, extraction de connaissances...
• Dispositifs médicaux et robotique médicale et chirurgicale (UVF4M501) : capteurs (technologies, capteurs personnels), robotique (technologie et modélisation des robots, applications dans le domaine de la santé)
• TIC pour le médicament (UVF4M601) : cible, conception et sécurité du médicament (aspects informationnels, observance thérapeutique, nouvelle conception galénique.
1 UE projet (UVF4M701) : Deux demi-journées par semaine seront réservées à la réalisation d'un projet proposé par une entreprise ou un laboratoire de recherche, réalisé en alternance entre le lieu de formation et l'organisme qui a proposé le sujet."
Pour plus d'information contacter :
Bruno Salgues, Directeur d'études
TIC et Santé - Université Montpellier 2/Institut Telecom
CC 92 000 - Place Eugène Bataillon - 34095 Montpellier cedex 5
Tél 04.67.14.96.21 -Fax 04.76.14.96.21
Programme de la cérémonie officielle du 14 septembre : http://www.telecom-montpellier.fr
Auteur : Marie-Georges Fayn
Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 538 - 14 septembre 2010

Tours vante les atouts de la chirurgie robot-assistée


Familiariser les généralistes et spécialistes de ville au robot chirurgical, expliquer au public les avantages de cette technique mini-invasive de pointe, lever les craintes des futurs opérés … Tels étaient les enjeux de la journée du 8 septembre 2010 au cours de laquelle les équipes du CHRU ont commenté les multiples usages du robot assistant en chirurgie viscérale, ORL, gynécologique, urologique et pédiatrique. Des exercices pratiques ont été proposés aux praticiens ! Lire les explications expertes des Dr Caroline Mor-Martinez (chirurgien viscéral), Sylvain Morinière (ORL), Olivier Acker (gynécologue), Franck Bruyère (urologue) et du Professeur Hubert Lardy (chirurgien pédiatre).
La chirurgie transorale robotisée en ORL et Chirurgie Cervico-Faciale
"Le robot chirurgical est une avancée technologique qui permet d'opérer les tumeurs du pharynx en passant par la cavité buccale. Une optique grossissante (jusqu'à 20 fois), en 3D permet d'exposer les régions profondes de la gorge. Deux bras portant des instruments de petites tailles (5mm), extrêmement précis et mobiles dans toutes les directions de l'espace, permettent d'opérer dans la gorge. Ils sont guidés à distance par le chirurgien qui opère dans une console à côté du patient. Un deuxième chirurgien est lui à la tête du patient pour aider (aspiration, écartement des tissus).
On évite ainsi une grande ouverture cervicale et faciale qui est habituellement indispensable dans la chirurgie'ouverte' classique.
Après une formation spécifique, l'équipe chirurgicale ORL de Tours a été la première à débuter cette chirurgie robotique trans-orale en France pour le traitement d'une tumeur bénigne de la base de la langue en octobre 2008. Depuis 7 autres centres (Lille, Lyon, Paris, Nîmes, Toulouse, Nancy, Limoges) ont aussi commencé cette activité.
A Tours, depuis 18 mois, 16 patients ont déjà été traités par cette innovation technologique dont 13 tumeurs cancéreuses du pharynx. Le robot a permis d'éviter une voie d'abord large cervicale, une trachéotomie provisoire et une alimentation par sonde nasogastrique pour la majorité des patients. La durée d'hospitalisation a été plus courte (7 à 10 j) qu'en chirurgie classique (15 à 20 j).
Cependant, cette chirurgie trans-orale robotique n'est réalisable que dans certains cas sélectionnés. Elle reste une chirurgie difficile avec la possibilité à tout moment de convertir l'intervention en chirurgie classique. Les résultats sur le plan fonctionnel, carcinologique et médico-économique sont en cours d'évaluation dans le cadre d'une étude multi-centrique nationale impliquant les principaux centres qui ont débuté cette chirurgie."
Docteur Sylvain Morinière
Le robot dans le service de chirurgie viscérale
"L'activité de chirurgie digestive robot assistée au CHRU de Tours compte à ce jour 17 interventions. Les premières procédures ont été réalisées par l'équipe dédiée à la chirurgie de l'obésité. Depuis 2008, 7 interventions de Nissen robot-assistées ont été effectuées. Les suites opératoires ont été simples. 4 promontofixations ont été programmées en procédure robot assistée, Une cholécystectomie par coelioscopie a été programmée en 2009. Depuis début 2010, deux chirurgiens supplémentaires ont reçu la formation à la chirurgie robot-assistée. Ils ont pratiqué 5 interventions : 1 hernie inguinale bilatérale, 1 colectomie simoidienne, 3 procédures d'exérèse du rectum. A ce jour, 1 conversion en laparotomie a été nécessaire pendant une procédure rectale, après une conversion en coelioscopie conventionnelle. Cette conversion ne semble pas liée au robot.
Perspectives d'avenir : Développement de la chirurgie de l'obésité avec la réalisation du gastric bypass robot assisté avec pour but l'amélioration de la qualité de l'anastomose gastrojéjunale manuelle.
Développement de la chirurgie colorectale pour une meilleure préservation nerveuse dans l'excision totale du mesorectum. La chirurgie d'exérèse du pancréas et de l'estomac sont 2 axes de développement possible en chirurgie digestive, les premières études publiées montrant la faisabilité de ces techniques. Une thèse de doctorat en médecine visant à étudier l'activité de chirurgie digestive robot assistée est en cours."
Docteur Caroline Mor
Chirurgie robot assistée et interventions gynécologiques
"Cette chirurgie très polyvalente peut être proposée, à l'instar de la chirurgie coelioscopique conventionnelle, dans de nombreux cas de figures (endométriose, cure de prolapsus, cancer utérin ou du col de l'utérus, …) La coelioscopie est une intervention de l'abdomen réalisée à l'aide d'instruments miniaturisés sous contrôle vidéoscopique. L'abdomen doit être alors préalablement gonflé d'air et les instruments sont introduits par des orifices de petite taille pratiqués par l'opérateur. Celui-ci opère en regardant la zone opératoire dans l'écran qui lui fait face. Les instruments utilisés ne permettent de n'utiliser qu'une partie de la mobilité des mains. L'utilisation du robot chirurgical constitue une avancée majeure pour ce type d'intervention. En effet, il s'agit dans ce cas de réaliser une coelioscopie en y ajoutant : une vue de la zone opératoire en 3 dimensions, contrairement à une coelioscopie conventionnelle. Ceci permet l'immersion, mais aussi l'orientation et l'agrandissement au sein du champ opératoire. L'assistance informatique à l'intervention, qui consiste à reproduire précisément, et dans tous les plans de l'espace, les gestes des mains de l'opérateur. L'intervention n'est pas automatisée et tous les actes réalisés sont ceux de l'opérateur. Les patientes bénéficient de l'ensemble des avantages apportés par la chirurgie coelioscopique, que sont les pertes sanguines minimisées ainsi que des temps d'hospitalisations et une immobilisation raccourcis auxquelles s'ajoute l'amélioration de la précision et de la qualité de la chirurgie."
Docteur Olivier Acker
Qu'en est il en urologie ?
"Dans le monde entier le nombre de robot ne cesse d'augmenter dans les blocs opératoires. C'est l'urologie avec en tête l'ablation de la prostate pour cancer qui est la spécialité la plus concernée. 100% des établissements qui ont à disposition le robot chirurgical réalisent les prostatectomies radicales avec le robot, ceci confirme sa supériorité aux techniques jusqu'alors employées. Hélas le produit est coûteux et tous les centres n'ont pas pu investir au détriment potentiel de milliers de malades qui auraient pu y accéder car actuellement environ 34 centres sont pourvus dans tout l'hexagone. Il n'y a pas que la prostatectomie radicale qui peut être réalisée avec cet appareil mais toutes les interventions réalisées jusqu'alors en coelioscopie traditionnelle. A Bretonneau nous avons décidé de ne faire que les interventions qui peuvent apporter un bénéfice pour le malade afin de ne pas dépenser inutilement pour des interventions bien réglées en chirurgie coelioscopique conventionnelle. Ainsi nous réalisons les cures de jonctions pyélo-urétérales (malformation du rein qui entraîne progressivement sa destruction), les cystectomies (ablation de la vessie pour cancer), les néphrectomies partielles (ablation d'une partie du rein pour petite tumeur), les dons de rein pour transplantation, certaines cures difficiles de descente d'organe et bien sur les prostatectomies pour cancer. Tout cela a un coût qui est pris en charge par l'établissement qui en contrepartie a vu sa notoriété grandir, son service d'urologie se développer, ses malades sortir plus tôt avec des suites plus simples. Quant à l'ablation de la prostate pour cancer les 3 objectifs étaient d'améliorer les résultats sur le pronostic du cancer avec de moindres fuites urinaires et une amélioration des chances d'érection. Les buts sont atteints puisque l'analyse des 150 premiers malades réalisés montre une diminution de la durée d'hospitalisation, une continence retrouvée plus rapidement et un meilleur taux d'érection."
Dr Franck Bruyère
La chirurgie robotique en pédiatrie
"La chirurgie robot-assistée est une modalité émergente en chirurgie mini-invasive chez l'enfant. Certains actes techniques très précis dans des localisations anatomiques difficiles limitent en effet le recours à la coeliochirurgie classique. L'assistance du robot chirurgical permet en magnifiant l'image et en offrant au chirurgien une vision tridimensionnelle du champ opératoire, de réaliser des gestes de dissection ou de suture fine dans des espaces confinés où l'ergonomie coelioscopique est potentiellement difficile. Les indications sont soit urologique (cure chirurgicale des anomalies congénitales des reins ou des voies excrétrices, certaines tumeurs du rein ou des surrénales), soit digestive (malformations de la voie biliaire, chirurgie du reflux gastro-oesophagien, malformations anorectales). En chirurgie thoracique chez l'enfant, les explorations sont limitées par la taille des espaces intercostaux mais il existe une instrumentation de 5 mm rendant possible l'utilisation du robot dans la cavité thoracique pour le traitement de certaines tumeurs ou le traitement de malformations congénitales du poumon ou du médiastin. Ce vaste champ d'application de la chirurgie robotique montre à quel point cette technologie est en voie de développement. Il s'agit d'une technologie dont l'utilisation doit être raisonnée et évaluée scientifiquement afin de réellement quantifier les intérêts potentiels chez l'enfant."
Professeur Hubert Lardy
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Fax : 02 47 47 84 31
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Source :
La lettre du Réseau CHU
N° 537 - 7 septembre 2010