CHU de Montpellier : le virtuel pour initier les futurs chirurgiens

"Montpellier est le seul CHU à avoir investi dans un outil de formation pour les futurs professionnels de la chirurgie coelioscopique. The LapSim (pour laparoscopie simulateur) fabriqué par une entreprise suédoise est un logiciel de simulation qui permet aux étudiants d'apprendre les gestes basiques d'une intervention chirurgicale. Situé dans le service de chirurgie digestive, sous la responsabilité du Pr Millat, le logiciel présente des atouts indiscutables.

The LapSim est un logiciel informatique avec deux pinces, qui permet de se familiariser à une gestuelle nécessaire lors d'interventions chirurgicales coelioscopiques. Toutes les options prévues par le logiciel sont semblables aux gestes réalisées lors d'une intervention : navigation,instruments, coordination, vitesse et précisions, saisir, couper, suturer, disséquer… Et si l'interne se trompe par exemple lors d'une dissection, le logiciel prévoit même que la cavité saigne.

Le fonctionnement
L'interne, en binôme avec un senior, s'entraîne sur le logiciel tous les 15 jours. Différents types d'exercices sont prévus. Les savoirs basiques élémentaires proposent 10 exercices avec différents niveaux de difficultés et développent une spécificité (coordination, force des mouvements, couper…). Chaque exercice correspond à un fichier créé qui permet de s'auto évaluer et de suivre la progression des acquisitions. Les gestes techniques opératoires sont décomposés en gestes élémentaires à connaître et ainsi assemblés, ils forment la compétence du chirurgien.

Les bénéfices du logiciel
- Un gain de temps pour l'interne qui apprend les gestes élémentaires. Ainsi lors d'une (vraie) opération, il peut directement se concentrer sur les particularités de celle-ci.
- Un avantage économique est possible. L'acquisition par l'interne des savoirs élémentaires en dehors de la salle d'opération raccourcit la durée des interventions et le coût d'une minute dans une salle d'opération est estimé à 20 €.
- Un gain de sécurité est apprécié. En s'exerçant sur le LapSim, les erreurs en milieu réel sont moindres. Les premiers bilans des protocoles de recherche indiquent que les chirurgiens formés sur LapSim développent de meilleures performances et une efficacité plus grande."

Pour plus d'informations contacter :
CHRU Montpellier - Centre Administratif A. Bénech
191, av. du doyen Gaston Giraud 34295 Montpellier cedex 5
Téléphone : 04 67 33 93 43
Fax : 04 67 33 93 65
email : g-boulet@chu-montpellier.fr

Source :
La lettre du Réseau CHU
Newsletter N°470 - 26/05/2009

CHU de NANCY : L'exploration digestive par vidéo-capsule

"L'exploration de l'appareil digestif sans acte invasif et sans anesthésie est possible à Nancy grâce à la capsule vidéo-endoscopique, véritable concentré de technologie au service de la santé et du bien-être du patient. Exploitée pour la 1e fois en Europe par une équipe nancéienne en novembre 2000, la capsule a depuis parfaitement intégré l'offre de soins du service de Médecine interne à orientation digestive qui fait partie des centres experts au même titre que Bruxelles, Rome et Tel-Aviv dans l'évaluation de la capsule colique. Pour le Pr. Gérard Gay, ces capsules repoussent encore les limites du voyage à l'intérieur du corps humain. Explications."


"'Dans certaines circonstances cliniques, il s'agit d'une investigation de premier niveau : l'exploration par capsule de l'appareil digestif aide à poser un diagnostic', explique Gérard Gay. Cette méthode innovante s'applique à l'intestin grêle, à l'oesophage depuis 2004 et au colon depuis 2006 (évaluation en cours pour cette dernière application). Si des lésions sont constatées en vidéo-capsule, une endoscopie classique traditionnelle sous anesthésie générale est pratiquée sur le patient pour confirmer le diagnostic et procéder au traitement endoscopique.

Simple d'utilisation pour le patient qui doit seulement l'avaler avec un verre d'eau, la capsule de la taille d'un comprimé a une progression indolore à l'intérieur du corps où elle poursuit un cheminement naturel : oesophage, estomac, intestin grêle, gros intestin et colon. L'évacuation a lieu dans les 24 – 48 heures, selon le transit du patient. Elle permet d'explorer des zones difficiles voire impossible à atteindre jusqu'ici, en particulier dans l'intestin grêle, sans risque infectieux. A usage unique, le système est parfaitement sécurisé grâce aux matériaux plastiques indestructibles utilisés pour contenir les éléments techniques de la capsule (système optique, puce électronique, batteries). Et à la question 'la capsule peut-elle rester coincée à l'intérieur ?', le Pr Gay répond 'on ne peut pas écarter totalement cette très faible probabilité, mais si elle survient, il y a toujours la possibilité de recourir à une endoscopie classique dédiée en fonction du territoire pour la récupérer.'

Il reste pourtant essentiel, pour la qualité de l'examen, que le patient soit à jeun et ait absorbé une préparation pour nettoyer l'intestin avant l'ingestion de la capsule comme pour une endoscopie traditionnelle. Sa progression est dépendante du temps de transit gastrique de l'individu et le dispositif doit rester opérationnel pour capter des images des zones à observer. 'Pour palier l'autonomie limitée des batteries, la capsule utilisée pour l'exploration du colon situé en bout de course de l'appareil digestif, se met en veille au niveau de l'estomac, précise l'hépato-gastro-entérologue, le dispositif se réactivant dans l'intestin grêle pour être opérationnel lors de son passage dans le colon.'

La capsule vidéo-endoscopique repose sur les principes de miniaturisation et de transmission d'images à distance issus de la technologie militaire israélienne. Des capteurs placés sur la peau du patient et reliés à un petit boîtier porté à la ceinture, reçoivent les images qui sont ensuite transférées sur un ordinateur. L'analyse des images enregistrées se fait depuis les 3 stations informatique du service. 'Pour un diagnostic optimal, cette analyse fait souvent l'objet d'une discussion entre médecins. L'apparition des capsules a en effet modifié le mode de prise en charge des patients, mais aussi nos pratiques professionnelles', déclare le Dr. Michel Delvaux, médecin du service. Pendant tout ce temps le patient est totalement libre de ses mouvements et peut vaquer à ses occupations, que ce soit à l'hôpital ou chez lui.

350 capsules sont utilisées au CHU de Nancy chaque année, toute exploration confondue. L'établissement nancéien fait partie des centres experts au même titre que Bruxelles, Rome et Tel-Aviv dans l'évaluation de la capsule colique. 'Dans le cadre d'un partenariat de recherche entre le service de Médecine interne à orientation digestive et les industriels impliqués dans la capsule, nous vérifions à la fois l'efficacité de ces nouveaux systèmes et les comparons aux techniques déjà existantes'. Parmi les avancées technologiques les plus attendues concernant ces matériels, on retiendra : la vision en 3D, la capacité de réaliser des prélèvements pour les capsules et enfin le téléguidage par le médecin".

Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU Nancy - 29, av du Mal de Lattre de Tassigny
54035 Nancy cedex
Téléphone : 03 83 85 14 78
Fax : 03 83 85 11 88
email : l.verger@chu-nancy.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 466 - 29 avril 2009

CHU de Nancy : Télé encéphalographie en Lorraine : 1er réseau inter-hospitalier

NANCY - "Les neurologues du CHU voient s'afficher sur l'écran l'électroencéphalogramme (EEG) d'une patiente tombée dans une rue à plus de 100 km de Nancy et donnent leur diagnostic par téléphone. A l'autre bout du fil, l'équipe médicale de l'hôpital de Remiremont qui a pris en charge la victime les écoutent : un travail à distance rendu possible grâce au 1er réseau français d'interprétation EEG en temps réel mis en place par le Centre Hospitalier Universitaire et co-financé par la Région Lorraine. Bénéficiant d'une infrastructure parfaitement sécurisée, gérée par la Direction du Système d'Information et l'unité Réseaux et Télécommunication du CHU de Nancy, le dispositif a été initié par le Pr Hervé Vespignani, chef du service de Neurologie.

Malgré la banalité de leur apparence, cet ordinateur et ce téléphone portent en eux tout le dispositif de télémédecine EEG. Un réseau d'interprétation en ligne qui relie en temps réel plusieurs centres hospitaliers de proximité lorrains et l'établissement nancéien. Une première nationale à l'actif du service de Neurologie du CHU de Nancy. En effet, 'si le principe de la télémédecine existe depuis plusieurs années, c'est la première fois qu'une application en matière d'électroencéphalographie voit le jour', précise l'initiateur du projet.

La réalisation d'un EEG est indiquée dans de nombreuses situations : malaise, perte de connaissance, manifestation pouvant faire penser à de l'épilepsie ou encore surveillance de comas. 'Les hôpitaux périphériques n'ont généralement pas de neurologues dans leurs équipes' explique le chef du service de Neurologie 'c'est pourquoi l'intervention des spécialistes du CHU est incontournable dans ces situations.' Jusqu'à présent, les tracés étaient envoyés au Centre Hospitalier Universitaire de Nancy par coursiers ou par ambulances. Dans les cas les moins urgents, rendez-vous était donné aux patients dans un périmètre de plus de 100 km.

Le dispositif actuel est avantageux à la fois pour le public et les équipes médicales : 'Moins d'attente, moins de déplacements, donc plus de confort pour le patient et ses proches ainsi qu'une activité plus importante pour les neurologues.' Un dispositif également intéressant à l'intérieur du CHU étendu sur 2 sites géographiques distincts : 'Si une intervention de chirurgie cardiaque a lieu sur le site de l'hôpital d'adultes de Brabois, le chirurgien qui veut s'assurer que sa stratégie opératoire n'a pas de conséquences négatives sur le cerveau de son patient, utilisera la surveillance en direct par EEG avec un neurologue du site des hôpitaux urbains' explique le Pr Hervé Vespignani.

A l'heure actuelle, le réseau intègre les centres hospitaliers de Bar-le-Duc (Meuse), Neufchâteau, Remiremont, St Dié (Vosges) et prochainement Freyming-Merlebach, Metz (Moselle) et Verdun (Meuse). 'Il reflète pleinement la volonté d'apporter à ces hôpitaux et à leurs patients les bénéfices de la technicité et de l'expertise du CHU dans la perspective d'une organisation territoriale. Au-delà des avancées pour le patient et les équipes de soins, le réseau a une incidence positive sur la démographie médicale locale' ajoute le Pr Vespignani. Un sérieux atout pour attirer des neurologues en Lorraine pour exercer la neurologie générale dans les hôpitaux périphériques et la neurologie spécialisée de haut niveau au CHU de Nancy."

Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU Nancy - 29, av du Mal de Lattre de Tassigny
54035 Nancy cedex
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La Lettre "Réseau-CHU"
N° 465 - 21 avril 2009

CHU de Lyon : Cardiologie : Lyon remplace la valve aortique sans ouvrir le thorax

"Depuis novembre 2008, le service de cardiologie interventionnelle et les chirurgiens de l'hôpital Louis Pradel implantent une valve biologique en position aortique par voie artérielle. Il n'est plus nécessaire d'ouvrir la cage thoracique ni d'effectuer d'anesthésie générale (depuis novembre 2008). Cette prise en charge correspond à des indications bien précises. 9 patients, de plus de 75 ans, ont bénéficié de cette thérapie. L'hôpital Louis Pradel est, actuellement, le seul établissement en Rhône-Alpes Auvergne habilité à pratiquer cet acte."
Revascularisations coronaires : les techniques interventionnelles remplacent de plus en plus la chirurgie cardiaque de pontages.

"Le rétrécissement valvulaire aortique dégénératif est la première cause de maladie valvulaire cardiaque du sujet âgé. Cette maladie augmente de façon exponentielle après 75 ans. On estime sa prévalence à 2.5 pour cent à 75-76 ans et 8.1 pour cent à 85-86 ans. Avec le vieillissement de la population, la proportion de français de plus de 75 ans actuellement de 11 pour cent devrait atteindre 14 pour cent en 2025 et plus de 21 pour cent en 2050. Le nombre de centenaires atteindra alors les 120 000 personnes contre 8 500 actuellement. La fréquence des remplacements de valves cardiaques aortiques devrait suivre cet accroissement.

Or, après 80 ans, la chirurgie de remplacement valvulaire aortique est associée à une mortalité hospitalière pouvant atteindre 9 pour cent et à un risque de complications neurologiques de 8 pour cent. En cas de pontages coronaires associés ou d'insuffisance cardiaque, le risque de mortalité augmente significativement. La durée médiane d'hospitalisation est d'une semaine à 10 jours dont 1 à 2 jours en réanimation chirurgicale.

Le remplacement d'une valve du coeur sans chirurgie cardiaque est typiquement dédié aux rétrécissements aortiques du patient très âgé, aux comorbidités multiples et pour lequel le risque de mortalité opératoire est particulièrement élevé.

Le système Corevalve® permet d'implanter par voie artérielle fémorale percutanée une valve biologique en position aortique. La valve bioprothétique est une valve de 'deuxième génération'. Elle est composée d'un treillage métallique en matériau thermodéformable : le Nitinol et d'une bioprothèse (en péricarde de porc) qui reproduit le 'clapet' d'une valve. La bioprothèse est introduite dans un cathéter de 6 mm en étant 'techniquée' dans de l'eau froide. La sonde est alors introduite par l'artère fémorale. Grâce aux rayons X son parcours jusqu'au coeur est visualisé par les médecins qui 'larguent' la valve précisément sur l'ancienne. Celle-ci, au contact de la chaleur du sang (37°C) reprend une forme valvulaire et peut remplacer la valve déficiente.

Même si il faut rester encore prudent les premiers résultats sont encourageants : l'intervention d'une durée d'environ 1h30 entraîne moins de complications qu'une opération avec ouverture de la cage thoracique et anesthésie générale. Le taux de succès de la procédure est estimé entre 75 et 88 pour cent. Le patient ne passe que deux à trois jours en surveillance continue et la durée moyenne de séjour à l'hôpital est réduite à 7 jours. Ces durées seront amenées à diminuer progressivement.

Facturé 17 000 Eur. l'acte est pris en charge par l'assurance maladie depuis mars 2009. En extrapolant les données scientifiques disponibles, il faut avoir à l'esprit qu'une procédure percutanée, en plus de l'intérêt clinique pour les patients, pourrait devenir prochainement économiquement pertinente par rapport à une chirurgie valvulaire classique, le coût de l'implantation supérieur de ces valves per-cutanées étant compensé par la diminution du séjour hospitalier. Ainsi, aux USA le coût global de la procédure percutanée est estimé entre 10 000 USD et 25 000 USD contre 25 000 à 50 000 USD pour la chirurgie.

L'hôpital Cardiologique (HCL) est un des 16 centres retenus par le ministère de la Santé. Il est aussi le seul dans la région Rhône-Alpes-Auvergne. Le Groupement Hospitalier Est, dont il fait partie, a l'avantage majeur de concentrer deux expertises :

- La chirurgicale valvulaire avec l'équipe du Pr JF Obadia et celle du Pr Olivier Jegaden,
- La cardiologie interventionnelle avec le Pr G Finet, le Dr G Rioufol et le Dr Guy Durand de Gévigney.

Le développement de cette technologie innovante permet de prendre en charge des patients jusqu'alors contre-indiqués à la chirurgie ou à haut risque chirurgical permettant ainsi de proposer une alternative thérapeutique séduisante. Ce traitement concerne chaque année une trentaine de patients. Si la bonne qualité des résultats est confirmée, les indications seront élargies et le nombre de patients pourra augmenter."

Pour plus d'informations contacter :
Directeur de la Communication
Hospices civils de Lyon - 3, quai des célestins
69229 Lyon cedex
Téléphone : 04 72 40 70 30
Fax : 04 72 40 72 30
email : danielle.gimenez@chu-lyon.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 465 - 21 avril 2009

Lyon : 1ère en France : laryngectomie partielle par voie orale avec robot

"Le 3 mars 2009, le Dr Philippe Céruse, ORL, a utilisé pour la première fois le robot Da Vinci TM pour minimiser les effets d'une laryngectomie partielle ou totale sur un patient souffrant d'un cancer du larynx. Il a fait passer sa mini-pince par la bouche du patient afin de pratiquer l'ablation d'une partie du larynx. Cette nouvelle technique évite l'incision du cou (cervicotomie) et l'ouverture de la trachée (la trachétomie provisoire). Ce progrès pourra bénéficier à plusieurs dizaines de patients par an."
Des micro-gestes que seul le robot peut réaliser

"Grâce au robot télémanipulé, le chirurgien peut effectuer des micro-gestes d'une très grande précision. Les bras articulés portent à leur extrémité des instruments chirurgicaux très fins : mini-pinces, mini-bistouri électrique, mini-clamps capables de réaliser des mouvements à 180 degrès, ce qu'un poignet humain ne peut pas faire.

Quant au chirurgien, il bénéficie d'une vision grossie jusqu'à 20 fois en 3 dimensions."

Pour plus d'informations contacter :
Directeur de la Communication
Hospices civils de Lyon
3, quai des célestins
69229 Lyon cedex
Téléphone : 04 72 40 70 30
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email : danielle.gimenez@chu-lyon.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 462 - 31 mars 2009

"Le cancer de la prostate craint le laser"

Une nouvelle technique pour opérer du cancer localisé de la prostate ! Existent déjà :

- la coelioscopie ou opération "par les voies naturelles", ou encore laparoscopie (mon père vient d'y passer, il s'en sort très bien et récupère très vite. Il s'agissait cependant d'une résection endoscopique d'un adénome prostatique non tumoral).
- la chirurgie "robotique", ou chirurgie assistée par ordinateur, avec le système de chirurgie assistée par ordinateur da Vinci TM (produit par la société Intuitive Surgical Inc.) Bien sûr ce n'est pas un robot qui opère ! C'est un chirurgien, aux commandes de manettes qui fonctionnent comme des instruments de chirurgie coelioscopique, avec un écran vidéo qui retransmet le déroulement de l'opération (nos entrailles passent à la télé !) Plus de précision pour le geste chirurgical, mais l'opération coûte plus cher que la classique "coelio"...

Et voici une nouvelle méthode, en cours d'essai :
(Source : Sciences et Avenir, Avril 2009, p. 36)
"Seize patients dans le monde, dont cinq habitants de la région d'Angers, ont bénéficié ces derniers mois d'une technique qui pourrait révolutionner le traitement du cancer localisé de la prostate : la photothérapie dynamique, déjà utilisée notamment contre les cancers de la peau. Lancée par l'University College Hospital de Londres, l'expérience est poursuivie dans trois autres centres à Toronto (Canada), Lille et Angers. Les résultats seront connus en septembre [2009].

En pratique, il s'agit de nécroser la tumeur grâce à l'implantation dans la glande de fibres optiques laser introduites sous anesthésie générale. 'L'illumination laser est associée à l'administration intraveineuse d'un produit photosensibilisant, dérivé de la chlorophylle', détaille le Dr. Abdel Rahmene Azzouzi, urologue au CHU d'Angers. En quelques jours, ce duo laser-photosensibilisant provoque la destruction du tissu prostatique tumoral. Originalité : juste avant l'injection, la lumière du bloc opératoire est réduite puis les fibres sont activées pendant une vingtaine de minutes, le patient restant ensuite quelques heures dans une semi-obscurité. 'Le principal avantage par rapport aux techniques classiques que sont la chirurgie, la radiothérapie et la curiethérapie, semble être la réduction des effets secondaires comme les troubles urinaires ou sexuels.', précise l'urologue angevin, déjà débordé de demandes alors que ce nouveau procédé est encore en phase d'évaluation.

Indolore au réveil, l'intervention est courte (30 mn) et les patients peuvent rentrer chez eux quarante-huit heures après, contre huit jours après une chirurgie [compter entre deux ou trois jours après une coelioscopie en chirurgie mini-invasive ; et huit jours après une opération en chirurgie traditionnelle, c'est-à-dire invasive. Ndlr.] Rendez-vous à l'automne pour l'analyse des résultats."

Copyright : Sciences et avenir, Avril 2009.

"Priorité au pontage après un infarctus"

Faut-il choisir le pontage, la dilatation des coronaires par ballonnet ou la pose de stent après un infarctus ?

"Si le choix se fait souvent au cas par cas, l'étude Syntax publiée dans le New England Journal of Medicine se prononce plutôt en faveur du pontage. Car les complications cardiaques et cérébrales, survenant dans l'année qui suit l'intervention, sont plus faibles dans le groupe des pontés. Les auteurs de l'étude concluent donc que le pontage reste le traitement standard."

Source :
Sciences et Avenir
Avril 2009 (p. 36)

Mon commentaire :
Le Professeur Daniel Loisance ne disait pas autre chose, et c'était déjà en 2004 !

Extrait de la présentation du Professeur Daniel LOISANCE, qui dirige le service de chirurgie cardiaque à l'hôpital Henri-Mondor, Créteil (24/11/2004) :

"Assistance circulatoire : bilan et perspectives" :

"La chirurgie de l’insuffisance cardiaque : le cœur artificiel. Reste un formidable ‘challenge technologique’. N’est toujours pas disponible. Ce challenge est ‘drivé’ par un formidable développement de l’incidence de l’insuffisance cardiaque", qui s’est développée au cours de ces dernières décennies, du fait de l’allongement de la durée de vie, dans les pays développés et non développés, mais aussi du fait de la réussite des traitements médicamenteux : tous ces cardiologues conduisent les malades en insuffisance cardiaque à vivre de plus en plus vieux. "Les médecins sont efficaces avec leurs médicaments, et on est en train de générer toute une population qui souffre d’insuffisance cardiaque qui échappe au traitement médicamenteux », mais qui néanmoins est bcp trop jeune pour mourir." Les cardiologues ont aussi imaginé une opération qui est "un formidable modèle pour générer de l’insuffisance cardiaque", avec les "stents". [Petits ressorts qui sont placés à l’intérieur d’une artère coronaire rétrécie, afin de la dilater. "L'angioplastie coronaire ou dilatation transluminale est l'intervention qui consiste à traiter une artère coronaire rétrécie en la dilatant au moyen d'une sonde munie d'un ballon gonflable à son extrémité. Cette intervention se fait sous anesthésie locale mais nécessite toutefois une surveillance particulière du patient." (Wikipedia)]

Au contact du stent se produit "une activation permanente des plaquettes", ce qui provoque une "embolisation continue du lit d’aval par des agrégats plaquettaires, ce qui conduit à une détérioration ventriculaire à bas bruit. Et le destin de ces gens qui ont des stents dans les coronaires, c’est de finir en insuffisance cardiaque, par cardiomyopathie ischémique chronique, mais surtout par sclérose diffuse du myocarde d’aval. Alors bon, ce n’était pas souhaité. Nous, les chirurgiens qui connaissions bien les stents, nous avions tiré la sonnette d’alarme. Mais le stent, c’est la panacée : une petite incision de moins d’un mm, un trou d’aiguille, et on fait ce qu’on fait les chirurgiens depuis 40 ans, avec une grande sternotomie. [Définition : section du sternum lors d'une opération visant les organes du thorax, le cœur en particulier]. Alors vous pensez que… y’ a pas photo ! Les malades choisissent, mais personne ne leur a parlé de ça ! Alors, quand ils sont en insuffisance cardiaque, ils viennent voir les chirurgiens et leur disent : ‘Pourquoi ne nous l’aviez-vous pas dit ?’ Nous l’avons dit, publié, écrit, et nous le chantons dans toutes les conférences qu’on peut faire sur l’insuffisance cardiaque. Mais personne ne nous entend. C’est normal."

Source :
http://www.canal-u.tv

Nature de la source : vidéo (durée : 35 mn).

"Nous mettons au point les techniques les moins agressives possibles"

La société américaine EndoGastric Solutions (http://www.endogastricsolutions.com) est spécialisée dans les procédures chirurgicales non invasives (passage par les voies naturelles pour opérer, sans effectuer d'incisions), pour des indications telles que le reflux gastro-oesophagien. Cette société américaine, ayant une filiale européenne, a formé des chirurgiens qui opèrent en chirurgie non invasive en Belgique et France essentiellement, mais aussi en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal (voir). La société EndoGastric Solutions est donc pionnière dans ces nouvelles techniques chirurgicales, dites non invasives car utilisant les voies naturelles sans avoir besoin d'ouvrir ni d'inciser lors de l'opération.

La chirurgie non invasive pour opérer le reflux gastro-oesophagien arrive en France...

En 2007, l'Institut de Recherche contre les Cancers de l'Appareil Digestif (IRCAD), situé à Strasbourg, sous la direction du Professeur Jacques Marescaux, s'est associé à des parternaires privés, dont la société EndoGastric Solutions, pour mener à bien ses recherches sur la chirurgie mini-invasive et non-invasive. Il existe donc un partenariat entre l'Ircad et EndoGastric Solutions Europe, afin de mettre au point les techniques chirurgicales les moins agressives possibles.

Cet article constitue une suite de celui du 09/07/07 sur le même sujet (lire).

Extrait de l'article paru dans "Sciences et avenir" d'avril 2009 (p. 13) : interview avec le Professeur Jacques Marescaux :

Sciences et avenir : "Votre institut a été le premier à réaliser une chirurgie digestive non invasive. En quoi consiste-t-elle ?"

Professeur Jacques Marescaux : "C'est une intervention réalisée sans incision externe en passant par les orifices naturels. On appelle cela la Natural orifice transluminal endoscopic surgery (NOTES). L'idée, qui peut paraître totalement folle, vient de deux gastro-entérologues américain et hongkongais qui ont publié leur expérience en 2004. J'ai alors discuté avec mes différents collaborateurs et nous avons lancé le projet ANUBIS. Trois ans plus tard, en avril 2007, nous avons réalisé la première résection de vésicule biliaire par voie vaginale (lire) ! Il y a eu ensuite une centaine de NOTES [opérations non invasives, ndlr.] dans le monde. En trois ans, nous avons démontré sur le plan expérimental qu'en passant par la bouche et l'estomac, on peut traiter la vésicule, la rate, les reins, la glande surrénale ou encore le côlon..."

Sciences et avenir: "Quels sont les avantages ?"

Professeur Jacques Marescaux : "Pas de cicatrices et moins de douleurs. En 1988 a eu lieu ce que les Américains ont appelé 'la deuxième révolution française', quand une équipe de Lyon a réalisé la première ablation de la vésicule sans ouvrir l'abdomen. Ils ont lancé la laparoscopie [ou chirurgie par les voies naturelles, dite aussi coelioscopie : c'est une technique de chirurgie mini-invasvie de la cavité abdominale à des fins de diagnostic et d'intervention. Ndlr.]. La laparoscopie consiste à introduire les instruments par plusieurs petites incisions dans le ventre. Avec NOTES, on n'a plus d'incision à faire. [On passe donc de la chirurgie mini-invasive à la chirurgie non invasive, Ndlr.]. On gagne en confort avec une chirurgie de moins en moins invasive. Un exemple : pour la chirurgie de l'obésité, 6 ou 7 trocarts [canule creuse dans laquelle on glisse des instruments ou une fibre optique, sorte de caméra. Ndlr.] sont encore nécessaires. Avec NOTES par voie vaginale ou gastrique, on réduira à deux voire un seul trocart. Le bon sens fait dire que le malade choisira la technique la moins agressive." [NB : pour l'opération du reflux gastro-oesophagien, il n'y a aucune incision : il s'agit de chirurgie totalement non invasive, Ndlr.].

Sciences et avenir: "Quels sont encore les obstacles à surmonter ?"

Professeur Jacques Marescaux : "L'instrumentation ! Avec NOTES, il faut parvenir à introduire plusieurs instruments par une seule canule ! Nous avons déjà développé plusieurs prototypes d'instruments qui ne sont pas encore homologués pour une utilisation humaine."

Copyright "Sciences et avenir" (avril 2009)

CHU de TOURS : premier prélèvement de rein sur donneur vivant avec robot chirurgical

"Le 27 février 2009, l'équipe du service d'urologie a prélevé un rein sur donneur vivant à l'aide du robot chirurgical en vue d'une transplantation ; une première pour les régions Centre et Ouest ! L'intervention a été un succès. Le bénéfice pour le donneur vivant est incontestable. L'acquisition en 2007 du robot chirurgical [le système de chirurgie assistée par ordinateur da Vinci TM, Ndlr] a ouvert une nouvelle voie en permettant de prélever un rein par 'coelioscopie robot-assistée' [Il s'agit d'une technique chirurgicale minimalement invasive, sur le même principe que la coelioscopie, mais avec une assistance par ordinateur qui offre davantage de précision si on compare avec la technique de la coelioscopie. La société Intuitive Surgical Inc. (USA) et Europe (siège en Suisse) fabrique et commercialise le système da Vinci TM, Ndlr.]. L'équipe d'urologie du CHRU de Tours maîtrise parfaitement cette technique. Auparavant, le prélèvement du donneur vivant était réalisé en chirurgie ouverte, voire en coelioscopie, avec des difficultés importantes.

Le service d'urologie du CHRU de Tours a réalisé 120 greffes rénales en 2008. Plus de 95 pour cent étaient prélevés sur des patients en état de mort encéphalique ne s'étant pas opposés au don d'organe. Or le prélèvement sur donneur vivant est aussi envisageable si un proche d'un malade inscrit sur une liste de transplantation rénale est compatible immunologiquement. Un de ses reins sera alors prélevé pour être greffé sur le parent insuffisant rénal. Une fois greffé, le patient n'a plus besoin d'être dialysé, il retrouve ainsi une qualité de vie acceptable."

Pour plus d'informations contacter :
Service de communication
37 044 TOURS CEDEX 9
Téléphone : 02 47 47 75 75 - 02 47 47 37 57
Fax : 02 47 47 84 31
email : ak.nancey@chu-tours.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 460 - 17 mars 2009

CHU de Nancy : Robot chirurgical : 1000 patients opérés et 9 ans d'expérience

"Le cap du 1000e patient opéré avec robot a été franchi en janvier 2009 par le CHU de Nancy qui est ainsi leader dans le domaine en France. En moyenne, 5 interventions sont réalisées chaque semaine au CHU toutes spécialités confondues. Centre expert reconnu en matière de robotique en Europe, l'établissement assoit son implication forte dans la recherche et dans l'enseignement à travers l'École de Chirurgie et le diplôme inter-universitaire en robotique créé en décembre 2008.

Dès 2000, le CHU de Nancy a été pionnier en chirurgie robotique. A l'initiative du Pr Jean-Pierre Villemot (chef du service de chirurgie vasculaire) secondé par les Prs Patrick Boissel (chirurgie digestive et générale) et Philippe Mangin (urologie), un projet innovant de chirurgie robotique multidisciplinaire a été mis en place autour de ces trois spécialités, puis autour de l'oncologie avec le Centre Régional de Lutte contre le Cancer Alexis Vautrin. En 2001, le premier pontage d'une artère coronaire sans thoracotomie en France est réalisé à Nancy. En 2002, c'est le premier prélèvement rénal de donneur vivant en coeliochirurgie assistée par robot en Europe qui est réalisé au CHU de Nancy (Pr Jacques Hubert, urologie).

En plus de la réalisation de gestes techniques plus complexes et des conditions de travail moins astreignantes physiquement pour le chirurgien, les avantages pour le patient sont importants : diminution de la douleur post-opératoire, meilleure cicatrisation, diminution du risque infectieux (notamment chez les patients obèses du fait de cicatrices réduites) et reprise d'activités personnelles et professionnelles plus rapide.

Le diplôme inter-universitaire en robotique créé à l'École de Chirurgie de Nancy a déjà attiré 12 chirurgiens français et étrangers accompagnés par leur équipe d'infirmier(e)s de bloc opératoire. Il propose une formation théorique et pratique à l'utilisation du robot [ou système de chirurgie assistée par ordinateur, Ndlr.] Da Vinci TM dans différentes spécialités chirurgicales (chirurgie urologique, digestive et endocrinienne, gynécologique, cardiovasculaire, ORL). Le recul appréciable offert par la phase de développement et de recherche à l'École de Chirurgie de la Faculté de Médecine de Nancy et les années d'expérience clinique acquises depuis, ont permis aux équipes nancéiennes d'explorer tous les intérêts de cette nouvelle voie et de mettre en pratique des interventions de plus en plus complexes."

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Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 459 - 10 mars 2009