Simone Wapler, Moneyweek, 19/07/2010
"Les Chinois, qui ne se contentent plus d’un bol de riz, réclament des augmentations de salaires. Comment vont-ils gagner en productivité ? Qui peut supporter les vapeurs nocives des peintures industrielles ? Comment intervenir sans lésions en microchirurgie ? Comment empêcher les crashs aériens dus aux collisions avec des oiseaux ? Le pétrole, qui jaillit des profondeurs de la mer du golfe du Mexique, vient souiller la Louisiane : qui nettoiera ?
Une unique réponse peut vous rapporter gros : la robotique. De plus en plus sophistiqués, de plus en plus coûteux, mais aussi de plus en plus rentables, voici les nouveaux robots. Rien à voir avec les films de science-fiction des années 1960.
Les industries automobile, électronique et chimique restent aujourd’hui les plus gros débouchés de la robotique. Logiciels compris, le marché pesait 19 milliards de dollars en 2008.
Les robots industriels à l’assaut de l’Usine du monde
Sans surprise, 2009 fut une année exécrable, avec des ventes en chute libre de 40 pour cent. Les industriels ont vu la demande mondiale s’effondrer. Ils ont sabré dans les coûts et reporté sine die tous les projets d’expansion.
Mais le vent vient une nouvelle fois de tourner. La production reprend. Il reste de la croissance dans les pays émergents. La Chine octroie d’impressionnantes augmentations de salaires (voir Moneyweek numéro 87) : 24 pour cent chez Honda, 70 pour cent chez Foxconn, sous- traitant, entre autres, d’Apple. La main-d’oeuvre devient plus exigeante, le taux de démission augmente. La Chine va réaliser des gains de productivité à l’occidentale : elle va employer elle aussi des robots. Déjà, en 2008, ses achats dans ce domaine avaient augmenté de 20 pour cent et ceux des autres pays d’Asie (Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam) de près de 10 pour cent. Sans surprise, un des champions de la robotique est allemand : Dürr (Xetra : DE0005565204 – DUE).
Les braves petits soldats et infirmiers
L’industrie n’est pas la seule à employer des robots. Deux autres domaines sont en forte croissance : les applications militaires et médicales. Ce marché, évalué à 11 milliards de dollars en 2008, a triplé en en trois ans. Défense, agriculture, médecine sont des secteurs plus défensifs que ceux de la production industrielle.
Le premier robot médical, qui date de 1985, fut utilisé pour les biopsies du cerveau. Le champion de la microchirurgie, qui s’appelle Intuitive Surgical (Nasdaq : US46120E6023 – ISRG), nous a valu une plantureuse plus-value de 92 pour cent en sept mois (voir MoneyWeek numéros 38 et 67). Aujourd’hui, les robots médicaux représentent 8 pour cent des ventes au secteur professionnel. Plus spécialisé, Accuray (Nasdaq : US0043971052 – ARAY), qui se focalise sur les scalpels radiologiques, affiche un hallucinant ratio cours/bénéfice de 50, ce qui montre le potentiel de croissance auquel s’attend le marché.
Les amateurs de James Bond apprécieront les robots militaires. Israël est le champion des drones, mais les Etats-Unis – qui en utilisent déjà plus de 5 300 – vont encore y consacrer près de 1 900 milliards de dollars. Les Américains développent leurs soldats mécaniques aptes aux tâches '3D', comme dirty, dangerous, dull (dégoûtant, dangereux, ennuyeux).
Et notre petit esclave à nous ?
C’est le marché le plus concurrentiel. Il faut dire que, à part l’aspirateur qui ne vous demande rien, la démocratisation du valet de chambre n’est pas pour demain. Pourtant, on en compte 7,2 millions et le Syndicat international de la robotique (International Federation of Robotics) s’attend à ce que cette cohorte grossisse de 4,4 millions d’individus d’ici à 2012. La guerre est ouverte pour savoir qui saura produire ce miracle : l’aide standard au quotidien, le Microsoft de la soubrette. Dans ce domaine, un acteur se détache déjà. Et c’est celui sur lequel nous vous proposons de miser aujourd’hui."
Première parution le 24 juin dans le numéro 088 de MoneyWeek
Par Simone Wapler (photo), le 19 juillet 2010
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