Cancer : débat sur l'avenir des petits centres chirurgicaux

"Le nombre d'opérations réalisées par an ne devrait pas être le seul critère d'agrément pour les centres chirurgicaux."


"Le conseil national de la chirurgie (CNC) continue son travail d'évaluation et de propositions, en se penchant sur les chirurgiens spécialisés dans la chirurgie du cancer. C'est le second volet de son action après le rapport Vallancien sur la chirurgie dans les petits hôpitaux publics qui a fait grand bruit récemment (voir nos éditions du 19 avril 2006). La mesure n° 36 du plan cancer lancé par Jacques Chirac en 2002 évoque en effet les critères d'agrément pour la pratique de la cancérologie dans les établissements de soin, et un décret récent (6 mai 2005) établit que le traitement du cancer est une activité soumise à autorisation. Pour guider les agences régionales d'hospitalisation et aider à la rédaction des textes d'autorisation pour les établissements, un groupe de travail du CNC a oeuvré en parallèle à celui de l'Institut national du cancer (INCa)".

"Les interrogations et les inquiétudes du milieu chirurgical se concentrent sur les seuils d'activité. Le consensus étant qu'un trop petit nombre d'opérations par an ne permet pas le maintien de la qualité et de la compétence chirurgicales. Les chiffres de l'INCa sont d'ailleurs frappants. Ainsi en chirurgie urologique du cancer, un seuil minimal de 30 opérations par an éliminerait de l'agrément entre 40 et 60 pour cent des centres ! Et en chirurgie digestive cancérologique, ce même seuil ne permettrait à aucun centre de continuer à opérer en France. Précisons à ce sujet que l'INCa doit publier les seuils d'activité par spécialité depuis septembre 2005.

Le Dr Christian Espagno du CNC estime 'que les critères de seuil ne sont pas parfaitement cohérents avec l'activité chirurgicale du cancer, qui n'est pas dissociable selon lui des autres activités chirurgicales'. Le CNC souhaite la mise en place de niveaux de seuils progressifs, incitatifs et non coercitifs. Il faut aussi en toute transparence, que les équipes et les établissements communiquent sur leur activité.

Ecarter les établissements les moins motivés


Pour le Dr Espagno, des critères simples concernant le plateau technique (possibilités de radiologie interventionnelle, de diagnostics de gravité à partir des prélèvements de tumeurs réalisés pendant les opérations) et les praticiens (présence d'au moins deux chirurgiens, participation obligatoire des chirurgiens aux réunions de concertation pluridisciplinaire) écarteraient d'emblée les établissements les moins motivés. Combien ? Difficile à dire parait-il : 'La dispersion est énorme, et l'INCa rencontre beaucoup de difficultés dans ses études et estimations, le système de codage des actes n'étant pas assez efficient.' Dans ses propositions, le CNC insiste également 'sur l'activité en réseau qui permettra, en réponse à la pénurie annoncée, à tous les chirurgiens compétents de continuer à exercer'."

Source :
www.lefigaro.fr
Article de Jean-Michel Bader
(Rubrique Sciences et Médecine)

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