L'Institut national du cancer critiqué

Un rapport de Bercy repousse les accusations de gestion frauduleuse, mais pointe des lacunes.


"Le rapport d'audit des inspecteurs de Bercy sur l'Institut national du cancer (Inca) va-t-il réussir à pacifier ce lieu, aujourd'hui dévoré par les haines et les ambitions ? Le 5 juin, dans Libération, certains observateurs affirmaient qu'il serait 'accablant', alors que son directeur, le professeur David Khayat, réagissait, lui, en jurant 'qu'il n'y avait rien dedans'."

"Hier, le Parisien en a publié des extraits. Il est fait état de la nécessité d'une 'gouvernance renouvelée'. 'L'organisation des instances et surtout leur conduite comme leur animation n'ont pas été à la hauteur des enjeux', écrivent-ils. Les enquêteurs de Bercy notent quelques recrutements 'par trop marqués par des liens de parenté'. Ils pointent également la nécessité de 'réexaminer la gestion des marchés', et 'de mieux gérer la rémunération des dirigeants'. Enfin, l'Inca est critiqué pour 'ne pas assumer son rôle de proximité avec les patients'.

Dans une réaction peu habituelle, les ministères de tutelle (Santé et Recherche) se sont aussitôt félicités que le rapport d'audit 'réfute de manière claire et sans ambiguïté les accusations de dépenses somptuaires et les diverses autres assertions calomnieuses dont avaient fait l'objet l'Inca et ses dirigeants, et qui figuraient dans une lettre anonyme distribuée au début du mois de mars dernier'. Selon les deux ministres, le rapport souligne 'que l'institut n'a qu'une année d'existence et que ses conditions de gestion, ainsi que ses modalités de pilotage et de fonctionnement, doivent être appréciées au regard de la montée en régime très rapide de cette structure, liée à la priorité qui a été donnée à la mise en oeuvre rapide des mesures du plan cancer'. Même tonalité dans la réaction de son directeur, David Khayat, qui a affirmé qu'il n'avait 'rien à se reprocher' : il a confirmé qu'il quitterait 'tranquillement' à la fin de l'année la direction de cet organisme : 'Ma gestion est impeccable. En ce qui me concerne, mon honneur est restauré.'

Pour l'heure, si Bercy n'a rien trouvé de frauduleux dans la gestion, la violence des relations à l'Inca et la médiocrité d'un grand nombre de cancérologues privilégiant leur carrière ou leur structure ont de quoi inquiéter, quel que soit le nom du futur directeur."

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